2 Mai 2012
Edwy Plenel, responsable du site
Médiapart, a relaté hier soir l'agression d'une journaliste
du site lors de la manifestation organisée au Trocadéro en faveur du Président-candidat Nicolas Sarkozy : "Marine Turchi couvre la droite à Mediapart. C'est à ce titre qu'elle suivait,
mardi 1er mai, le meeting de Nicolas Sarkozy à Paris, place du Trocadéro. Repérée à cause de son badge professionnel qui la désignait comme journaliste à Mediapart, elle a été agressée
physiquement par des militants présents, sans qu'aucun autre ne la protège. Mediapart s'associe à la plainte déposée par Marine et espère que le parquet de Paris mettra autant de diligence dans
cette affaire que dans d'autres, aussi récentes".
Voici le récit des faits dans le dépot de plainte :
« Je suis journaliste pour Mediapart et ce jour alors que je me trouvais au meeting de Monsieur Sarkozy, j'ai été pris à parti par des personnes venues assister au meeting. En effet, dans un premier temps, alors que je me trouvais sur le rond-point et plus précisement sur le terre plein central, prenant des photos, j'ai été repérée par une huitaine de militants UMP qui sont venus vers moi et ont commencé à hurler: "Aaaaaah! il y a Mediapart !"
« J'ai réussi à plus ou moins calmer la situation mais, sentant qu'il y avait quand même une certaine tension, j'ai voulu sortir de ce terre plein. J'ai, pour ce faire, enjambé la délimitation extérieure du rond-point pour rejoindre la chaussée, mais de nombreuses personnes étaient arrivées entre temps et il était très difficile de traverser la foule.
« Après avoir passé cette délimitation, un homme d'une soixantaine d'années a saisi mon bagde de jounaliste qui était attaché à mon cou et l'a levé au ciel en criant: "C'est Mediapart !". Ce badge était attaché à un cordon autour de mon cou, avec également mon appareil photo. Après cela, il a arraché ce dit badge et l'a jeté au sol.
« Entre temps, les gens autour de nous se sont retournés vers moi et j'ai été insultée notamment de "sale gauchiste" et ce à plusieurs reprises. Cet homme m'a également insultée de la sorte et disait avec les autres militants : "Ils sont là!, ils sont là!". Comme je sentais monter un énervement contre moi, je l'ai pris en photo afin qu'il cesse de me bousculer.
« J'ai réussi à quitter la foule en laissant au sol mon badge professionnel car je ne pouvais pas le récupérer. J'ai été extrèmement choquée par cette situation car j'ai été secouée lors de mon passage à travers la foule. Je ne suis pas blessée et ne désire pas me rendre aux urgences-médico-judiciaire.
« Après ces faits je suis allée rejoindre le responsable de la sécurité de l'UMP qui m'a invitée à me rendre auprès de la Police afin de relater les faits, car j'étais sous le choc et en larmes. Je vous envoie par mail la photographie de l'individu responsable de ces violences.
« Je dépose plainte contre X pour les faits relatés.
« Je prends acte que vous me remettez un récépissé de dépôt de plainte .
« Je prends acte que je serai avisée par le Parquet territorialement compétent des suites de l'enquête.»
Plenelf écrit ceci : "Ces faits peuvent paraître à certains sans gravité, bien qu'ils soient toujours une épreuve traumatisante, pour quiconque. Mais, s'agissant d'une journaliste et du titre qu'elle représente, ils sont d'une gravité autrement symbolique, relevant d'une attaque à la liberté fondamentale, celle de la presse. Ils disent en effet un contexte, et il est inquiétant pour la démocratie: un climat de violence inhabituel dans les rassemblements de l'ex-droite républicaine, une agressivité inédite à l'égard des journalistes des médias indépendants du pouvoir, une hystérie jamais vue qui libère des pulsions hier réservées à l'extrême droite".
Article intégral, disponible gratuitement, sur cette page Médiapart.fr
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