23 Octobre 2008
Ce jeudi 23 octobre, la série Dirty sexy money, diffusée sur
ABC, succède à la saison 4 de Desperate housewives sur Canal+. Premiers épisodes diffusés à 20h50 et 21h30, "Portrait de famille" et "Les lions" (suivis de cold case).
Avec : Peter Krause,
Donald Sutherland, William Baldwin, Jill Clayburgh, Glenn Fitzgerald, Seth Gabel, Zoe McLellan, Blair Underwood, Natalie Zea et Samaire Armstrong.
Rappel de la critique de Cole sur cette saison 1 (article paru initialement cet
été):
Imaginez moi avec la fameuse intonation de Coluche dans son irrésistible sketch sur la nouvelle lessive Omo : ‘Quoiii ? Vous ne connaissez pas Dirty Sexy Money ? Il y a une
nouvelle série exceptionnelle dont on ne vous a pas parlé ?’. Non parce que tout de même, Dirty Sexy Money, c’est la fameuse nouvelle série déjà culte, le Dynasty des années modernes,
le Falcon Crest, le Savannah, que dis-je, le Melrose Place des années 2000. Une série à la fois drôle, fulgurante, incisive, avec un casting brillant et une écriture parfaite. Alors franchement,
si vous ne connaissez pas Dirty Sexy Money, permettez-moi de vous dire que vous êtes les derniers des ignorants, d’infâmes incultes avec des gouts de chiotte. Non, ne vous sentez pas insulté par
ma chronique, si vous n’aviez pas décelé son ironie, puisque c’est le pitch qu’a essayé en vain de nous vendre ABC à l’arrivée de la série et nullement le mien. J’exagère à peine. Et c’est tout à
fait le problème de Dirty Sexy Money : les espérances étaient tellement énormes autour de la série que le soufflé est retombé aussi vite qu’il est monté.
Mais de quoi parle Dirty Sexy Money au juste? Elle suit Nick George, un avocat new-yorkais brillant et sérieux qui, après la mort de son père avec qui il était fâché, accepte de s’occuper à
temps plein d’une famille auparavant représentée par son défunt père. Sauf que voilà, ce n’est pas n’importe quelle famille. Il s’agit des Darling, la dynastie la plus riche de la Grosse Pomme
avec le patriarche fourbe et incernable, la mère qui a eu une aventure avec le père de Nick, un fils prêtre qui renie son fils caché en le faisant passER pour un jeune Suédois, un deuxième fils
en lice pour être sénateur et qui vit une liaison secrète avec une transsexuelle, une fille nympho qui concurrence sérieusement Liz Taylor en tant que croqueuse de maris et enfin des faux jumeaux
Hiltonesques qui collectionnent les péripéties les plus embarrassantes. Autant dire que notre pauvre Nick n’a pas le temps de s’ennuyer !
Oui mais voilà, on ne peut s’empêcher d’être déçu par cette série qui se promettait d’être délicieusement irrévérencieuse et totalement déjantée. Au
lieu de cela, on se retrouve avec des situations gentillettes, un scénario fade, des dialogues paresseux et un casting mou au possible. C’est d’autant plus enrageant qu’on sent que Dirty Sexy
Money a le potentiel de devenir une série complètement folle mais qu’elle se contient en restant sage et presque familiale. Comme dirait l’autre : ‘Ça sent trop le savon et pas assez la
foufoune !’. C’est le problème central de Dirty Sexy Money, la production a menti sur son pitch initial et les conséquences s’en ressentent.
Prenons un exemple concret avec les deux jumeaux que l’on annonçait donc comme les rois des frasques scandaleuses. Fresques scandaleuses… C’est vite dit. Une petite scène de crêpage de chignon pour l’une, une aventure avec la pire ennemie de sa sœur pour l’autre …. Sur 10 épisodes, c’est un peu maigre. D’autant que la jumelle s’absente une bonne moitié de la saison (et sera absente de la saison 2) et que le jumeau traine une storyline bluette à la recherche de l’amour véritable. Et oui, pauvre riche héritier, il veut que l’on aime pour lui et non pour les millions qu’il pèse.
Dirty Sexy Money collectionne donc les histoires dans ce genre, légères sans être drôles, sympathiques mais sans être addictives. N’est ce pourtant pas l’objectif recherché par un soap
primetime ? Ce n’est pourtant pas faute de Greg Berlanti d’appliquer le cahier des charges de tout bon soap des années 2000 qui se respecte : la fameuse intrigue fil rouge sur toute la
saison. Dans Dirty Sexy Money, c’est donc l’assassinat présumé du père de Nick par un proche des Darling, voire même un Darling en personnage. Sauf que l’histoire n’avance pas d’un copec sur 10
épisodes si ce n’est le soupçon sur un type sorti de nulle part dont on devine qu’il n’est qu’un maillon de la chaine et l’introduction d’un énigmatique milliardaire qui semble savoir tout sur
tout mais au final ne sait rien sur rien. On n’est donc pas plus avancé.
Mais en dépit d’une lenteur scénaristique à faire pâlir Brothers & Sisters (tiens… autre production Berlanti) et d’intrigues superficielles restant cloisonnées à la surface à rendre jalouse
Eli Stone (tiens… encore une production Berlanti !), Dirty Sexy Money n’est pas une si mauvaise série que cela. Alors oui, je suis méchant avec Berlanti mais en réalité Brothers &
Sisters, à l’inverse de Dirty Sexy money, avait le mérite d’avoir été présenté d’entrée comme un drama familial, voilà peut être aussi pourquoi elle a plus facilement trouvé son public.
Je disais donc que Dirty Sexy Money n’était pas une si mauvaise série que cela. Sa force tient de certains de ses personnages drôles et survoltés comme le délirant William Baldwin qui trouve un
rôle à la hauteur de son talent et vient contrebalancer la transparence d’autres membres du casting comme l’horrible femme de Nick. A coté d’elle, Katherine Heigl de Grey’s Anatomy mériterait
presque un Emmy Award (non, ne me dites pas qu’elle en a déjà obtenu un, je ne vous croirais pas !). Pour revenir à Baldwin, il interprète donc le fameux fils, potentiel futur sénateur,
qui vit une aventure amoureuse avec une transsexuelle. Pour cacher son penchant au public, il est ainsi obligé de faire semblant d’être fiancé avec une autre femme. Mais cette dernière,
légèrement pince-sans-rire sur les bords, finit par perdre les pédales et tire sur son prétendu mari à la carabine lors d’un week-end à la campagne. Les aventures de Baldwin sont toujours très
drôles, et parfois touchantes comme à la fin de la saison quand son véritable amour disparait mystérieusement. Il constitue à mon regard l’atout majeur de la série et je dirais même que son
histoire avec cette femme nous livre un nouveau regard, juste et loin du racoleur, sur les transsexuels.
Notons toutefois la présence de mon ami Annulator, Eddie Cibrian, qui campe cette fois-ci un ex mari de la fille nympho. Sa micro-prestation est encore une fois pitoyable, simple prétexte à le
mettre à poil. En réalité, ça fait partie du contrat. Cibrian doit systématiquement nous ravir d’une scène torse nu histoire de fidéliser les demoiselles en rut. Puis d’ailleurs, il n’est plus
aussi musclé qu’avant je trouve. Non, non, je ne suis pas jaloux ! Ca n’a rien à voir !
Malgré tout, les 2-3 derniers épisodes de la saison commencent à prendre de l’ampleur, les intrigues prennent une dimension intéressante et cela commence à nous donner une idée du potentiel du
show. On commence à avoir ce genre de scènes délirantes dont on adore se délecter avec tous les membres de la famille réunies autour du table et chacun s’envoyant gaiment leurs quatre vérités à
la figure. Pour cela, le personnage de Karen est une vraie inspiration avec sa fameuse manie de divorcer le lendemain de ses mariages pour s’envoyer en l’air avec son dernier ex-mari en
date !
Dirty Sexy Money aura donc mis du temps à démarrer mais après tout, si les promesses sont finalement tenues, pourquoi pas ? Même si le casting reste assez froid, on commence peu à peu à s’amuser avec la série et a passer un moment agréable en compagnie des Darling. On jongle entre storylines divertissantes (avec le jeune et hilarant Jeremy Darling), d’autres plus touchantes (avec le fils prêtre qui perd la garde de son fils) et enfin certaines plus intrigantes (le mystère de Baldwin lancé dans le dernier épisode). Finalement, ma plus grande déception dans le casting est celle de Peter Krause, pourtant formidable acteur, qui me déçoit d’épisodes en épisodes dans Dirty Sexy Money avec une prestation fade et un jeu insipide. Dommage.
En définitive, on aurait pu dire qu’ABC semblait croire en la série en l’ayant renouvelé d’une part et d’autre part en ayant nommé un nouveau showrunner en la personne de Daniel Cerone qui
travaillait auparavant sur Dexter ! Sauf que la direction plus noire donnée à la série n’a pas plus aux dirigeants qui à la place ont mis les showrunners de … October Road ! Une
niaiserie pompeuse diffusée l’année dernière sur ABC. Bye bye les Darling ?
Meilleur épisode : 1.09 – ‘The Watch’
Pire épisode : 1.04 – ‘The Chiavennasca’
Les points forts : Un casting haut en couleur qui porte la série à bout
de bras avec des acteurs comme William Baldwin ou Natalie Zea qui semblent s’amuser comme des petits fous. Notons également que les derniers épisodes, plus soap, plus drôles et plus dejantées,
commencent à donner le ton.
Les points faibles : Une atmosphère trop gentillette, trop bon enfant avec des intrigues souvent
plates et sirupeuses. La série hésite entre un public jeune ou familial et donc n’arrive pas à se forger une véritable identité. Si bien qu’on finit par s’ennuyer ferme d’autant que la star de la
série, Peter Krause, semble lui-aussi s’ennuyer dans son rôle d’avocat surmené.
Conclusion : On nous a menti ! Loin du soap survolté promis par le
pitch initial, Dirty Sexy Money s’avère être un énième drama à ménagères, tendrement mélo, gentiment amusant et manquant cruellement d’originalité. Mais le très bon sursaut observé dans les
derniers épisodes nous laisse penser que ces premiers épisodes très decevants ne seraient qu’une introduction à la série, pour un avenir bien plus glorieux. Et si les Darlings étaient la dynastie
des années 2000 ?
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