6 Septembre 2010
Séries, ton classement impitoyable, place 3 : DAMAGES Saison 3 (classement saison 1 l'an dernier : 1er en 2007/2008 ; classement saison 2 : 20ème en 2008/2009) .
Diffusion sur FX le lundi soir à 22h et sur Canal + en France. Renouvelé pour une saison 4.
Créé par : Todd A. et Glenn Kessler.
Avec : Glenn Close (Patty Hewes), Rose Byrne (Ellen Parsons), Tom Donovan (Tom Shayes), Martin Short (Leonard Winstone), Campbell Scott (Joe Tobin), Ted Danson (Arthur Frobisher), Zachary Booth (Michael Hewes), Lily Tomlin (Marylin Tobin), Tom Noonan (Detective Huntley) …
Indice Spoiler : 1/5
C’est donc comme un ultime coup de grâce aux bons gouts diront certains – les 2 meilleures séries du classement devraient remporter plus de suffrages – que je vous annonce que Damages se classe 3ème de mon grand classement des meilleures séries de la saison. Autant je peux comprendre que les critiques dithyrambiques de 24 ou encore Lost en rebutent certains, autant pour Damages, je ne comprends pas.
Non, vraiment, je ne comprends pas. Mais que reprochez-vous, je parle à ceux qui n’y ont pas adhéré évidemment, à cette saison de Damages ? S’il s’agit du nouveau brushing à la Victoria Principal de Glenn Close, de ses visions zoophiliennes ou du look de péripatéticienne des quartiers latinos de Brooklyn de Rose Byrne, oui je ne peux qu’acquiescer. Mais tout de même, reconnaissez que c’est un peu léger. Pour tout avouer, j’ai repris scrupuleusement ma chronique de l’an passé, sur la saison 2 oh combien décevante, pour écrire celle-ci. Et comme si les scénaristes de la série étaient des fidèles du Blog TV News, ils ont répondu point par point, presque méthodiquement, aux reproches que je faisais à la série pour nous livrer une saison 3 ébouriffante.
La saison 3 de Damages est donc revenue à ses premiers amours : une intrigue fil rouge diablement efficace, un jeu du chat et de la souris passionnant de bout en bout, complexe mais pas inutilement compliqué, ponctué de rebondissements et tours de passe-passe plus jouissifs les uns que les autres. Que demande le peuple ?
Cette saison met donc en scène les Tobin, une riche famille dont le patriarche a monté une gigantesque arnaque financière, laissant des milliers de clients investisseurs sur la paille. Tom Shayes, l’associé de Patty, y compris. Patty va donc évidemment tout faire pour les faire tomber. Là où l’affaire se corse et devient encore plus passionnante, est qu’en plus de l’affrontement avec Patty, la famille se livre une véritable guerre en interne. Aucun d’entre eux n’est blanc, ni noir, les alliances se font et se défont et les mensonges et les manipulations deviennent de plus en plus machiavéliques.
Là où la saison 2 n’avait jamais trouvé son rythme, la saison 3 est parfaitement maitrisée, parfaitement dosée. Elle monte ainsi en puissance tout au long de la saison, nous mène en bateau comme elle sait bien si le faire et explose toutes nos théories à chaque épisode. Un plaisir jouissif. Et là où la série se différencie principalement de la saison 1, sans peut être en atteindre son niveau j’en conviens, est que l’affaire se déroule devant nous. Nous suivons les personnages s’entredéchirer, s’embourber dans la fraude et dans le crime, s’enliser dans une véritable descente aux enfers qu’ils ne contrôlent plus, atteindre point de non-retour après point de non-retour. Ainsi, alors que la saison 1 nous présentait l’affaire Frobisher une fois les fraudes commises, ici on ne parle pas encore de procès mais bien de les faire tomber, en les poussant presque à la faute.
Même si Damages conserve bien son style feutré, épuré, sobre et stylé qui a fait sa renommée, elle n’oublie pas ce qui a également fait son succès critique : son côté thriller haletant. Et pour cela, la série n’a pas lésiné sur les moyens avec des flashforward à couper le souffle. Dès le season premiere, nous savons donc que l’affaire va se terminer en bain de sang, avec entre autre, la mort surprise de Tom Shayes. Ce procédé, pour ainsi dire initié par Columbo, consiste donc ni plus ni moins qu’à connaitre le dénouement de l’intrigue avant même le début de celle-ci.
Mais alors que dans la série policière culte nous connaissions même le coupable, ce n’est pas justement pas le cas de Damages. La série distille des flashforward à la perfection avec une précision d’orfèvre. Nous apercevons ainsi un bout de scène par ci, une image par-là, laissant ainsi libre cours à notre imagination et à nos théories les plus démentielles. Qui a tué Tom ? Comment en est-on arrivé là ? Nous le saurons évidemment seulement en fin de saison. La série parvient ainsi, de manière très habile, à nous livrer juste assez d’images pour donner une irrémédiable envie de continuer mais sans non plus nous gâcher tout le suspens. Un peu comme les bande-annonces de la CW finalement. Sauf que le résultat n’est, évidemment, pas le même.
La relation de haine et passion entre Patty et Ellen est encore très présente dans la saison, néanmoins bien moins qu’en saison 2. Les scénaristes ont une nouvelle compris leur erreur que d’avoir créé une intrigue là où finalement, il n’y en avait pas. Le combat des titans se joue ainsi à un regard, une petite phrase, un non-dit … Mais reste secondaire face à l’intrigue de la saison. Les intrigues adjacentes ne m’ont d’ailleurs pas dérangé. Très décriées par les critiques cette saison, j’ai au contraire beaucoup aimé les storylines autour du fils de Patty ainsi que celle de l’enfance de cette dernière. Cela nous a justement permis de découvrir une autre facette de sa personnalité.
Mais Damages ne serait rien sans son incroyable casting ! Autant celui de l’année dernière pouvait susciter quelques réserves, avec le ridicule Timothy Olyphant en tête de peloton, autant le casting de cette saison a littéralement crevé l’écran pendant 13 épisodes. Glenn Close en tête d’affiche. Etonnement d’ailleurs, depuis la saison dernière, sans que je ne puisse véritablement l’expliquer, il est devenu « hype » de taper sur Glenn Close. Adulée d’Emmy il y a 2 ans, Glenn Close serait donc devenue, en l’espace d’une saison, l’ersatz sextagénaire de Katherine Heigl. Vous l’aurez compris, pas pour moi. Vous pensiez bien y échapper mais non, mes petits garnements ! Comme chaque saison, vous allez donc avoir droit à votre tartine de compliments sur Glenn Close. Que voulez-moi, je l’aime ! En termes de charisme, de présence, de jeu d’actrice, de classe, Glenn Close est ce qu’il fait de mieux à Hollywood. Et le temps semble avoir sur elle l’effet d’une cure de jouvence. Elle est de plus en plus étincelante, brillante, poignante, que dis-je tout simplement magistrale, de saison en saison. Si Hollywood était une maison close, Glenn Close en serait la tenancière, la lady qui tiendrait la baraque d’une main d’acier, celle que l’on respecte et que l’on adule. Patty Hewes en est évidemment l’incarnation, le rôle d’une vie pour Glenn Close.
Je ne reviendrais pas sur Rose Byrne, vous en connaissez mon opinion. Tate Donovan, à l’opposé, m’a très agréablement surpris cette saison. Pour la première fois, et cela inclus les années The OC, je l’ai vu jouer autre chose qu’un sous-fifre, avec un vrai personnage, un vrai caractère, de vrais déchirures. Le personnage de Tom Shayes devient ainsi, de manière assez inattendue, l’un des personnages clés de la saison et surtout l’un des innombrables dommages collatéraux macabres de Patty. Même si j’ai beaucoup aimé l’ensemble du casting de cette saison – les impressionnants Lily Tomlin et surtout Tom Noonan que l’on voit bien trop peu - la véritable révélation reste Martin Short. A vu de nez, c’est un peu le Antoine Duléry américain. Vous l’avez déjà vu quelque part mais où ? Impossible de le savoir. Si ce n’est que votre chroniqueur préféré a évidemment la réponse. Vous l’avez vu dans l’attraction Animagique au parc « Walt Disney Studios ». Souvenez-vous de ce spectateur dans la salle qui se retrouve propulsé dans l’écran et joue l’imbécile heureux pendant 30 minutes ! Eh bien, c’était Martin Short. Autant dire que l’on n’attendait pas grand-chose de son rôle dans Damages.
Et pourtant, l’acteur nous a délivré une performance magistrale pour laquelle il fut d’ailleurs nominé aux derniers Emmy Awards. Il interprète le rôle de Leonard Winstone, l’avocat véreux des Tobin qui va petit à petit entrainer la famille dans un cercle infernal dont lui-même ressortira totalement détruit. Un personnage très Damages-ien en somme. Sauf que Short a cette manière si ambiguë, si humble et si incernable de jouer son personnage, de façon si contenue et à la fois si entière, qu’il transforme son second rôle en l’un des personnages les plus emblématiques qu’ait connu la série.
Tout cela nous a ainsi menés à un final de 90 minutes complètement démentielles où les scénaristes ont pris un malin plaisir à reconstituer l’improbable puzzle de la saison tout en concluant la série de manière complètement inattendue. De l’aveu même de Kessler, ce final de saison a donc bel et bien été pensé pour constituer un final de toute la série. Jusqu’à ce que, en ce beau jour de juillet, la Zorro de la télé, la Julien Courbet des séries cultes, à savoir DirecTV, ne vienne sauver Damages en la renouvelant pour 2 saisons supplémentaires. Vous n’osez pas imaginer l’intense bonheur qui m’a envahi à cette seconde précise. A défaut de constituer un final, cet épisode aura donc permis de remettre l’ensemble des intrigues à plat pour la saison 4 à venir. Et dire qu’il va falloir attendre jusqu’à la fin de saison prochaine…
Meilleur épisode de la saison : 3.13 - The Next One's Gonna Go In Your Throat
Pire épisode de la saison : 3.05 - It's Not My Birthday
Conclusion: Il n’est pas facile de se relever d’une saison qui a unanimement déçu les fans. C’est pourtant ce que Damages a fait. Les scénaristes ont pris conscience de leurs erreurs, les ont corrigé une par une pour nous livrer une saison tout simplement époustouflante. Damages a ainsi repris les recettes qui ont fait le succès de sa première saison : casting de choix, fil rouge passionnant, rebondissements exaltants et flashforwards à tomber par terre. Cerise sur le gâteau : la série est renouvelée pour deux saisons supplémentaires. Espérons donc que la saison 2 restera seulement comme un fâcheux incident.
COLE. Twitter : http://twitter.com/Cole4616
(Crédit photos © FX / DR. )
Précédentes chroniques : http://www.leblogtvnews.com/categorie-11513584.html .
Participations cette saison, pour épauler Cole, de :
Tao (Critik en Séries)
Lulla (Des News en Séries)
Alain Carrazé (8 Art City)
Pierre Langlais (Tête de séries)
Pierre Serisier (Le Monde des Séries)
Btv27 (Series Live)
Dylanesque (Dylanesque TV)
Et Boodream.
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