Séries, ton classement impitoyable : place 7 pour la série 24.

 

 

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Séries, ton classement impitoyable, place 7 : "24" Saison 8 (classement l'an dernier : 19ème) 

 

Diffusion sur FOX le lundi soir à 21 heures. Diffusion sur Canal + à 20h50 dès septembre.

Annulé après 8 saisons.

Avec Kiefer Sutherland (Jack Bauer), Mary Lynn Rajskub (Chloé O’Brian), Cherry Jones (Allison Taylor), Gregory Itzin (Charles Logan), Annie Wersching (Renée Walker), Katee Sackhoff (Dana Walsh), Freddie Prinze Jr (Cole Ortiz), Bob Gunton (Ethan)…

 

Attention ! Indice Spoiler : 3/5

 

Aujourd’hui, hommage oblige, je ne dirais que du bien de 24. C’est une ignominie qu’elle soit classée devant Breaking Bad, un scandale sans nom qu’elle soit positionnée devant The Good Wife, un pur outrage qu’elle ait dépassé Modern Family. Voilà, c’est dit. Mais qu’importe. J’avais avant tout envie aujourd’hui de rendre hommage à la série culte qu’elle représente à mes yeux.

 

8 ans. Voilà 8 ans déjà que nous découvrions, médusés, cette série révolutionnaire sur Canal +. Cela ne nous rajeunit pas. La série a joué un rôle primordial dans le processus d’évolution de l’image des séries en France. Il s’agissait alors de LA série qu’il fallait absolument regarder et qui allait rendre ses lettres de noblesse au genre du feuilleton. Oui, une série, dans sa plus pure définition, pouvait être aussi bonne qu’un film de cinéma. 24 participera clairement à ce chemin de croix. Car 24 est une vraie série de sériephile. Qui ne s’est pas arraché les cheveux devant la découverte de l’identité de Nina ? Qui n’a pas versé une larme devant la mort de Teri Bauer ? Qui ne s’est pas délecté des manipulations de Sherri Palmer, de la folie de Martha Logan, de la perfidie de son mari ou de la divine classe de la présidente Taylor ? Qui n’a jamais dit « Roh, il est bien ce Mike quand même » ou encore « Vas-y, putain, Jack, bute-le ! ».

 

Il y a tellement eu de grands moments dans 24, de cliffanghers insoutenables, de face à face grandioses, de retournements de situation à s’en couper un bras, de scènes d’action vertigineuses… que je ne pourrais ici les lister. Vous l’avez compris, 24 est une série que j’aime profondément, un guilty pleasure purement jouissif comme il n’en existe plus. Ah, les soirées 24 avec une bonne pizza 4 fromages et les bouteilles d’Heineken soigneusement conservées au frais. Les soirées 24, autant vous dire que c’était sacré.

 

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L’ironie du sort, permettez-moi de vous raconter quelque peu ma vie, est que je connais finalement peu de fans de 24 mais que, le peu d’entre eux, ont tous fini par être mes colocataires. Une bénédiction, ou une malédiction pour eux, cela dépend des points de vue. Je me souviens même d’une fois – et cette histoire est authentique – où ma petite amie a dû patienter près de 2 heures dans la rue, ayant voulu me faire une surprise alors que j’étais en pleine soirée 24. La conne. Mon téléphone était évidemment débranché… Ahhh que j’aime 24. Eperdument. Je ne trouve plus les mots.

 

24 m’évoque tant de souvenirs personnels que j’en viens à m’étaler sur ma vie dont vous vous foutez certainement royalement. Avant de revenir donc quelque peu sur la saison qui nous intéresse, j’aimerais évoquer certaines critiques à l’égard de 24. On peut aimer ou ne pas aimer la série. Mais alors, ce qui m’énerve au plus haut point, ce sont les prétendus critiques pseudo-intellectuels, pseudo-élitistes, qui reprochent à la série tout un tas d’éléments parfaitement à côté de la plaque. Qui n’a jamais lu des critiques du genre : « Ah mais là, c’est pas du tout réaliste, c’est ridicule, il peut pas faire ça en 5 minutes » ou, ma préférée : « Ah mais Jack il va jamais pisser ! Puis de toute façon, il y a une taupe à chaque saison, c’est nul ! ». Et j’en passe. Bon sang, mais 24 n’a jamais cherché à être réaliste ! Je n’ai jamais lu de déclaration d’Howard Gordon clamant qu’il réalisait une série documentaire ! Reproche-t-on aux Experts de toujours trouver le coupable en fin d’épisode ? Reproche-t-on au docteur House de résoudre son énigme médicale ? Non, car il s’agit bien du pitch de la série ! Et il en est même pour 24 !

 

 Cela m’amène donc à la saison 8 de 24. Malgré un début particulièrement poussif – et la minable performance de Katee Sackhoff - elle parvient, grâce à son éreintante deuxième partie de saison, à remplir parfaitement son rôle : celui de série pop-corn survitaminée, de divertissement hollywoodien surpuissant, de série feuilletonante jubilatoire. Et dans cette catégorie, personne ne la surpasse. La force de cette deuxième partie de saison 8 tient principalement du fait que les scénaristes savaient pertinemment que la série ne reviendrait pas. Foutu pour foutu, ils ont tenté le tout pour le tout, ont propulsé la série à un point de non-retour qu’elle n’avait jamais franchi auparavant.

 

La fin arrivant, les scénaristes se sont fait plaisir en poussant le personnage de Jack Bauer à l’extrême, comme la violente résultante de 8 années de contenance. Ils n’avaient plus rien à perdre. Alors, évidemment, certains argueront que c’est un peu facile car ils n’auront pas à gérer les conséquences de cette ultime saison par la suite. Et c’est vrai. Mais d’une part, ils y seraient parvenus par une nouvelle pirouette scénaristique (eh oui, « 24 c’est n’importe quoi » comme je le disais). Et quand bien même, c’est le propre d’une saison finale. Imagineriez-vous une suite au final de The Shield ?

 

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Après 8 saisons où le monde entier a passé son temps à emmerder Jack, après 8 saisons où celui-ci a accepté son tragique destin sans broncher, The Kief’ se rebelle. La série a ainsi décidé de tout donner, de nous livrer une fin de saison comme nous n’aurions jamais osé l’imaginer. C’est ainsi la mort de Renée, sa chère et tendre avec qui il partagera d’ailleurs – pour la première fois de la série – une nuit d’amour, que Jack pète littéralement un plomb. Comme la goutte qui fait enfin déborder le vase, Jack va enfin faire régner l’ordre lui-même, va faire justice lui-même. C’est une évolution parfaitement logiquement du personnage, un désespoir profond face à une vie de sacrifices vains. Il en ait trop, la ligne rouge est franchie. Et autant dire que nous allons vite nous apercevoir que Jack Bauer a tout appris à Chuck Norris. Les Expendables peuvent retourner chez la manucure. Et comme justement une réponse aux critiques de la série, la série va devenir plus over-the-top et jubilatoire que jamais.

 

Les épisodes vont ainsi peu à peu devenir un condensé de jouissance pure avec Jackminator qui bute tout le monde sur son passage pour venger sa belle, remonte la filiale du complot en les éliminant un par un jusqu’au président Logan himself. Fini les interrogatoires, les planques et les tours de passe-passe. Jack passe à l’action. On voulait être rassasié et 24 nous a envoyé au septième ciel. Qui plus est, l’intrigue tonitruante de Jack est parfaitement contrebalancée par les tractations politiques de la présidente, qui ont également toujours signé la marque de fabrique du show.

 

La présidente Taylor, toujours magistralement interprété par l’Emmy-winner Cherry Jones, se retrouve ainsi embourbée dans un machiavélique jeu d’échec sans retour, formidablement orchestré par un Gregory Itzin toujours impeccable. La tension ne cesse ainsi de monter à chaque épisode, défiant les lois humainement soutenable du suspens poussé à son paroxysme, pour nous livrer une série d’épisode d’une tension, d’une force et d’une puissance sidérante. Et le tout pour parvenir à un final, peut être bourré de défauts, mais juste, et là c’est mon cœur qui parle, poignant, beau et émouvant. Jack rocks !

 

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Conclusion : Dans la vie d’un sériephile, il y a juste des moments où nous n’avons plus envie d’analyser, d’être objectif ni constructif. Mais juste d’apprécier. 24, c’était cela. Je ne sais plus trouver les mots pour en parler. C’est simplement la série qui m’aura le plus marqué dans ces 10 dernières années, une série que j’aime profondément, que je ne prenais un plaisir incommensurable à suivre et qui m’a fait jubiler devant mon poste jusqu’à la dernière seconde. Jack Bauer restera comme l’un des personnages les plus puissants et jouissifs de l’histoire de télévision américaine. Peu importe tous les défauts que l’on peut lui trouver, je l’admire telle est qu’elle est et pour tout le bonheur qu’elle m’a apporté. Merci.

 

COLE. Twitter : http://twitter.com/Cole4616

(Crédit photos © Twentieth Century Fox Film Corporation / DR. )

 

Précédentes chroniques : http://www.leblogtvnews.com/categorie-11513584.html .

 

Participations cette saison, pour épauler Cole, de :

Tao (Critik en Séries)

Lulla (Des News en Séries)

Alain Carrazé (8 Art City)

Pierre Langlais (Tête de séries)

Pierre Serisier (Le Monde des Séries)

Btv27 (Series Live)

Dylanesque (Dylanesque TV)

Et Boodream.

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W
<br /> <br /> Je ne vois pas non plus comment Sons of Anarchy pourrait ne pas être dans les 5 premiers...<br /> <br /> <br /> <br />
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S
<br /> <br /> "Aujourd’hui, hommage oblige, je ne dirais que du bien de 24. C’est une ignominie qu’elle soit classée devant Breaking Bad, un pur<br /> outrage qu’elle ait dépassé Modern Family", la seule phrase intelligente de cette critique... Ce qui m'étonne le plus c'est l'abscence de reproches concernant l'idéologie politique de 24 alors<br /> que personne se prive de dénoncer la moindre morale de Desperate Housewives. 24 pue le conservatisme, c'est une série pro-bush qui légitime l'utilisation de la torture afin de la faire passer<br /> comme nécessaire, c'est répugnant.<br /> <br /> <br /> <br />
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J
<br /> <br /> En effet, il y a de la concurence pour les 6 dernieres places, je pensais plus à Mad men. Peut être que Nurse Jackie n'entre pas dans le classement a cause du format...<br /> <br /> <br /> <br />
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B
<br /> <br /> Y'a forcément un des 6 ci-dessus qui va sauter, car je ne vois pas le classement se passer de Madmen.<br /> <br /> <br /> Enfin je n'y crois pas trop, mais si Pierre Serisier participe à l'élaboration du classement, il doit forcément y avoir la série Treme ?<br /> <br /> <br /> <br />
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J
<br /> <br /> Si j'ai bien suivi, il ne manque que : True blood, LOST, Damages , Dexter, United States of Tara et Nurse Jackie ?<br /> <br /> <br /> Si c'est ça je regarde toute les séries du top 8 ^^<br /> <br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> Lost ne devrait pas tarder :)<br /> <br /> <br /> <br />
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S
<br /> <br /> Les soirées 24 avec mon cher et tendre et notre meilleur ami. Les pizzas et les cookies. Les "tire-lui dans le genou Jack!!". C'est ça 24 pour moi, un fucking guilty pleasure d'étudiants.<br /> <br /> <br /> <br />
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O
<br /> Je suis assez en accord avec ce billet, fort bien ecrit d'ailleurs, on ressent bien ta passion pour 24 et a quel point elle t'a marque, Cole. C'est aussi mon cas. C'est pas une si grande ignomie<br /> que ca de trouver 24 saison 8 mieux classee que Modern Family saison 1. Je l'ai adoree aussi maos j'ai plus pris mopn pied devant 24, c'est d'autant plus formidable que la serie avait déjà 7<br /> saisons derrière elle, et pourtant elle est efficace comme au 1er jour. Comme tu le dis, la 2e partie de saison est assez monumentale, assez hard et osee. La serie l'etait déjà avant, c'est clair,<br /> mais la ils vont encore plus loin. C'est pas demain la veille qu'on retrouvera une serie aussi unique sur nos ecrans. Concernant l'attitude de JB, tu dis presque qu'il n'a jamais rendu les coups,<br /> qu'il a encaisse et souffert en silence, avant son explosion de fureur dans la 2e partie de saison. C'est pas totalement vrai, il a toujours ete borderline, sur le fil et il a fait des trucs plus<br /> que douteux par le passe, c'est ca qui donne son sel au personnage, il a juste pu en revenir par le passe alors que la il atteint le point de non-retour, le point de rupture. Il a toujours ete<br /> nuance, c'est ca qui fait la force de son personnage (en plus d'etre diablement bien interprete).<br /> <br /> <br />
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K
<br /> <br /> Très bon papier :) En espérant que ton ex copine ne lise pas ceci <br /> <br /> <br /> <br />
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P
<br /> <br /> Bon, ça n'a rien avoir avec 24... mais Ugly Betty aurait-elle été éjectée du classement? ....<br /> <br /> <br /> En tout cas, c'est toujours un très grand plaisir de retrouver ce classement :)  Je parie sur True Blood ou United States of Tara, Nurse Jakie pour les premières places :)<br /> <br /> <br /> <br />
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T
<br /> <br /> Waouh, tu es très expansif, peut-être un peu trop. Les derniers paragraphes sont ptete un chouilla too much, mais c'est aussi ça, être fan.<br /> C'est clair que la série nous a livré de beaux cliffs et retournements de situations. Et puis Jack Bauer est un peu le héros moderne de toutes ces générations qui ont été biberonnés avec les<br /> Terminator, Rambo et autres Walker Texas Ranger... A ce niveau là, la fin de la série remplit à merveille sa mission de divertissement jouissif.<br /> Assurément, c'est une série culte qui, bien avant Lost, a révolutionné l'histoire des séries américaines, on a tendance à l'oublier. Et ce malgré, en effet, des innombrables incohérences dans le<br /> scénario, la vraisemblance est vraiment malmenée dans 24, et parfois, cela m'a exaspéré. On en parle après coup en soupirant : "ouais là, c'était vraiment exageré", "Il met 5 minutes à faire ce<br /> qu'il n'arrivait pas à faire en 1 heure les précédentes saisons, c'est un peu du toc...". Oui mais, la vraie réussite de 24, c'est qu'à chaque fois, on était partant pour l'épisode d'après, car<br /> on savait que Jack allait être en colère, que Chloé allait ronchonner, qu'il allait se tramer quelque complot dans les couloirs de la Maison Blanche... Rhâââ, que tout ça va me manquer...<br /> Damn it !<br /> <br /> <br /> <br />
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J
<br /> <br /> Je vais découvrir les deux premiers épisodes de cette saison 8 vendredi au cinéma et j'avoue que je suis assez impatient quand même ;)<br /> <br /> <br /> <br />
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G
<br /> <br /> C'est un très joli hommage que tu as rendu à 24, Cole !<br /> <br /> <br /> Pour ma part, j'ai été fan de la série du début à la fin, je lui reconnais beaucoup de qualités mais aussi beaucoup de défauts. Tu as très bien parlé des qualités dans ta chronique donc je ne<br /> reviendrai pas dessus. Pour les défauts, je dirais qu'à partir de la saison 3 déjà, on sent un peu que la série tourne en rond, elle applique toujours un peu la même formule et ça devient<br /> difficile d'être surpris par les twists qu'on voit souvent venir de loin. Après un sursaut d'intérêt durant la saison 5, 24 s'est ridiculisée avec une saison 6 pathétique. Heureusement, les 2<br /> dernières saisons ont su lui redoré le blason, sans être exceptionnelles non plus. La dernière vaut surtout pour sa deuxième moitié donc le dit très bien l'article car les scénaristes prennent un<br /> risque en transformant Jack le héros en Jack le sanguinaire. C'était osé et plutôt bien traité. Je regretterai tout de même la série et j'avoue que s'il y avait eu une saison 9, je n'aurais pas<br /> été mécontent !<br /> <br /> <br /> RIP 24 (en attendant le film dont tu n'en parles même pas dans ta chronique)<br /> <br /> <br /> <br />
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V
<br /> <br /> Et un gros M**** à TF1 pour ce qu'elle en a fait niveau diffusion !!!<br /> <br /> <br /> <br />
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F
<br /> <br /> 24 H aurait presque pu être hors classement, pour l'ensemble de l'oeuvre (un peu comme Lost. Toujours pas dans le classement d'ailleurs ?).<br /> <br /> <br /> Satanée série qui m'aura obligé à prolonger mon abonnement à Canal il y a quelques années <br /> <br /> <br /> <br />
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