Enquête à voir ce mardi sur ARTE : Comment l’agrochimie a tué les insectes !

Depuis trois décennies, la population d’insectes aurait chuté de 75 % en Europe. Rediffusée ce mardi à 20h55 sur ARTE, une enquête internationale pointe le rôle des néonicotinoïdes, des insecticides neurotoxiques, dans le désastre écologique en cours.

Il y a trente ans, les automobilistes devaient s’arrêter régulièrement pour nettoyer les impacts sur leur pare-brise. Depuis, 75 % des insectes auraient disparu en Europe, menaçant la survie de nombreux écosystèmes : c’est la pire extinction de masse que la planète ait vécue. L’explication de cet effondrement serait à chercher du côté des néonicotinoïdes.

Développés dans les années 1980 et commercialisés au début des années 1990 au Japon, ces insecticides, souvent utilisés en traitement préventif des semences, se propagent dans toute la plante pour la protéger des ravageurs. Leur marché, détenu par une poignée de multinationales (Syngenta, Bayer-Monsanto, BASF), pèserait entre 3 milliards et 4 milliards de dollars à l’échelle planétaire.

Dans le même temps, les études scientifiques s’accumulent pour dénoncer leurs ravages sur les insectes qui s’éteignent à une vitesse record, affectant en cascade les populations d’oiseaux, de poissons et d’amphibiens.

La santé humaine serait elle aussi menacée : perturbateurs endocriniens potentiels, les néonicotinoïdes, dont on retrouve des résidus dans nos assiettes, sont soupçonnés de causer des cancers et d’altérer le neurodéveloppement dès le stade fœtal. De leur côté, les lobbies de l’agrochimie brouillent les pistes pour entretenir l’immobilisme.

"Fondé sur l’enquête de Stéphane Foucart Et le monde devint silencieux – Comment l’agrochimie a détruit les insectes (Éditions du Seuil, 2019), ce documentaire retrace l’histoire des néo-nicotinoïdes et décrypte leurs effets en compagnie d’une foule de spécialistes. Étayé de chiffres alarmants, le film met également en lumière les stratégies des industriels pour préserver leurs profits, tout en s’arrêtant sur des alternatives convaincantes : en Italie, un agronome a mis en place un fonds mutuel permettant de compenser les éventuelles – et très rares – pertes de rendement causées par la réduction des pesticides. Ponctuée de fascinantes images d’insectes observés au microscope, cette enquête s’affirme aussi comme une ode à la splendeur du vivant menacé".

Prix spécial du jury, Figra 2022

Documentaire de Sylvain Lepetit, Miyuki Droz Aramaki et Sébastien Séga (France/Belgique, 2021, 1h33mn).

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F
a tué aussi des travailleurs, car de nombreux travailleurs agricoles, horticoles, viticoles, arboricoles, d’entretien des espaces verts ou des voiries et des bâtiments industriels, des bureaux ou surfaces commerciales, exerçant dans les industries agro-alimentaires, textiles, du bois, dans les établissements de santé, en hôtellerie-restauration, utilisent des insecticides de façon intensive et fréquente ! Or, l’utilisation professionnelle d’insecticides est particulièrement dangereuse et peut être à l’origine de maladies graves : les intoxications aigues aux pesticides les plus sévères sont liées aux insecticides (notamment les organophosphorés et les carbamates). Le danger d’une intoxication aiguë, lors d’une exposition accidentelle, se manifeste par des troubles cutanés, digestifs, respiratoires, musculaires, nerveux, cardiovasculaires. Mais il y a aussi des risques d’intoxication chronique, résultant d’une exposition fréquente et prolongée à des doses faibles : https://www.officiel-prevention.com/dossier/protections-collectives-organisation-ergonomie/risque-chimique-2/la-prevention-des-risques-professionnels-des-insecticides
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