La femme invisible, récit de Maïtena Biraben dans un livre édité par Grasset.

La femme invisible, récit de Maïtena Biraben dans un livre édité par Grasset.

Animatrice notamment sur France 5, Canal+ et RTL, Maïtena Biraben est l'auteure d'un récité paru hier et publié par Grasset : La femme invisible.

Finis les discours imposés ou les a priori, terminés les regards qui assignent encore et toujours : Maïtena Biraben nous livre son récit, brut, vrai et d’une sincérité désarmante, annonce l'éditeur.

"L’enfance entre quatre frères, les combats d’une jeune maman célibataire, l’amour, le sexe, le travail, le reflet dans le miroir, l’ovale du visage qui change et le premier tatouage.

Elle renverse les poncifs et les croyances, part en guerre contre les images, celles de la fille, la sœur, la mère et l’épouse, de l’argent et du succès, qui inhibent et dissimulent, avec une joie féroce et beaucoup d’humour.

Une leçon de vie pour toutes les générations de femmes qui, passé 50 ans, se questionnent sur leur place."

J’ai chaud. Les dîners finissent plus tôt. Je bois moins. Je vieillis.
Ça peut couper les jambes, mais ça peut aussi porter, soulever, se faire s’envoler, exacerber l’envie et le goût pour les autres, l’enthousiasme, les tentatives, les échecs sans regrets et les petites réussites. Plus « rien à perdre », comme si cela avait été le cas un jour.
J’ai ressenti la cinquantaine comme une crise d’adolescence équipée d’un cerveau. Une libération. Une jubilation !

Maïtena Biraben

Le début de cet ouvrage :

"Quand j’étais petite, je regardais le monde éberluée et incrédule. Spectatrice du grand barnum. J’ai grandi dans un univers d’hommes avec un père raide, quatre frères puissants, une mère glorieuse et malheureuse au foyer. Incrédule et éberluée parce que j’ai très vite compris qu’on attendait de moi une attitude, un regard sur la vie, une attention aux autres qui n’avaient aucun rapport avec qui j’étais mais avec ce que j’étais : une fille. Mes frères, eux, avaient tout loisir d’être eux-mêmes.

Moi. Pas.

Voilà deux mots qui auront été un mantra silencieux dans ma vie jusqu’ici : Moi. Pas.

J’ai 56 ans et nous en sommes toujours là ! Je ne suis ni celle que vous croyez ni celle que vous vous racontez !

Mal pensée et donc mal parlée !

C’est le cas pour nous toutes, les femmes entre 45 et 65 ans, les femmes presque ou déjà ménopausées, les femmes qu’on ne « dit » plus.

Ces femmes jusque-là programmées et perçues comme utiles dès la naissance, puisque promises à porter des enfants. Qu’elles en aient finalement ou pas important peu. J’ai une pensée pour vous, Mesdames, qui n’avez pas pu ou pas voulu avoir d’enfant. Je parle aussi de vous.

Si une femme est la promesse d’un éventuel enfant, que sommes-nous quand nous n’avons plus nos règles ? Quelle promesse portons-nous une fois ménopausées ?

À l’heure où, sans plus de fonctions procréatives, nous devenons enfin nous-mêmes, Isabelle, Véronique, Malika, Maïtena, Alexandra, Indira, Charlotte, Chantal, Mariem…, le grand récit fait de nous continue. On nous raconte entrées dans un long tunnel de silence qui nous amène à la disparition avant la mort. La fin de notre promesse, donc de notre utilité, donc de notre intérêt et donc la fin de notre visibilité, et puis la fin tout court.

Une femme suspendue, au ralenti, occultée comme une question qui embarrasse, parce que sans évidence. Mal à l’aise, le collectif se tait et passe en mode silence les femmes ménopausées. On ne sait pas qui est cette femme, ce qu’elle est devenue, et son lieu sera désormais l’invisible. Puisque gêné, ne pas s’encombrer !

Mais… il y a un mais !"

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