26 Janvier 2025
Parmi les nouveautés dans les librairies la semaine prochaine, les mémoires de Charles Biétry titrées La dernière vague.
Cette dernière vague, je ne la verrai pas, dit l'auteur. "Je ne l’entendrai pas. Je ne sais pas où elle est. Je ne sais pas quelle forme elle prendra mais je sais qu’elle existe et qu’elle viendra. Trop tard pour que je lui parle, trop tard pour que je l’écoute. Elle pourra toujours murmurer à l’oreille de ma femme, de mes enfants et de mes petits-enfants que l’amour est plus fort que la mort. Elle les rendra heureux comme je l’ai été. Aujourd’hui, je suis triste mais je n’ai pas peur. Ce qui compte, ce ne sont pas les années qu’il y a eu dans la vie, c’est la vie qu’il y a eu dans ces années. Et la mienne a été belle."
Une vie, qui rappelle Charles Biétry, l’a emmené aux quatre coins du bonheur, de l’Agence France-Presse à Canal+, de TF1 à France Télévisions, de L’Équipe TV à beIN Sports. "J’ai joué au foot avec Pelé, j’ai interviewé Tyson en prison, j’ai commenté la boxe avec Belmondo et Bouttier, j’ai été en larmes quand Ray Charles est venu chanter Georgia à Atlanta et bouleversé en vivant la mort des otages à Munich. J’ai vu grandir des journalistes talentueux qui rayonnent sur les ondes et qui m’accompagnent dans ce dernier combat. Je le perdrai mais que cette maladie de Charcot le sache, elle a affaire à un guerrier breton."
Le livre sera vendu environ 20 euros et voici un extrait du premier chapitre :
« En ce jour d’août 2022, au CHU de Bordeaux, les trois coups frappés à la porte de ma chambre auraient dû m’alerter. Le premier était du genre timide, effacé, comme doutant de lui-même, ne sachant pas ce qu’il faisait là. Le deuxième n’était pas naturel, manquant de force, de spontanéité, avec des allures de traître enveloppé dans une longue cape noire. Le troisième, fort, vigoureux, presque brutal, portait le sceau de l’autorité. En une fraction de seconde, la porte s’ouvrit et les trois hommes qui allaient changer ma vie, ou plutôt ma mort, entrèrent…
En tête, blouse blanche impeccable, cheveux presque en brosse, visage bronzé, grand, l’allure d’un pilote d’Airbus venu saluer ses passagers. Le seul qui parlerait. Derrière, blouse ouverte, cheveux en bataille, cahier à la main, son adjoint, sans doute affecté aux basses besognes. Enfin, un jeune, le stagiaire, forcément timide, le regard fuyant, presque apeuré. Commence alors ce qui s’apparente à un interrogatoire, obligatoire dans chaque hôpital pour éviter toute confusion tragique.
« Votre nom ?
— Biétry.
— Prénom ?
— Officieusement, Charles. Officiellement, Charles-Pierre. Cinq jours après ma naissance, mon père s’est introduit subrepticement dans la mairie de Rennes pour ajouter sur le registre d’état civil le deuxième prénom oublié, celui d’un grand-père que je n’ai jamais connu. »
Je n’ai pas la prétention que l’anecdote les fasse éclater de rire, mais au moins un sourire… Rien. Impassibles tous les trois.
« Date de naissance ?
— 5 novembre 1943.
— Monsieur Biétry, je n’ai pas de bonnes nouvelles. Les examens sont formels, vous souffrez de la SLA.
— Ça veut dire quoi, SLA ?
— C’est aussi appelé maladie de Charcot. »
Là, je comprends. Et je comprends surtout ce que ça veut dire. Mes vagues englouties pour toujours.
Dimanche, Charles Biétry se confie dans Sept à huit, peu avant 19h30 sur TF1. Peut-être son ultime témoignage télévisé. Il a perdu l'usage de la parole et communique grâce à un ordinateur. L'intelligence artificielle a recréé sa voix dans cet entretien.
Charles Biétry se confie, pour la première fois, sur son combat contre la maladie de Charcot. Un témoignage courageux et lumineux, une ode à la vie qu’il nous livre chez lui, en compagnie de sa femme, à Carnac.
— Sept à Huit (@7a8) January 24, 2025
Il sera Le Portrait d’@audrey_crespo, dimanche à 19H30, sur @TF1. pic.twitter.com/HAr0ojEnR7
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