Frédérique Jossinet, vice championne olympique et du monde de judo, est en couverture de l'hebdomadaire l'Equipe Magazine paru samedi. Elle y
tient le portrait de Yang Maodong, écrivian et avocat emprisonné à plusieurs reprises pour avoir assuré la défense de villageois dans la province chinoise du Guangdong.
Tout comme cette championne, onze autres sportifs de haut niveau se sont fait photographier avec un portrait de personnes arrêtées et emprisonnées en Chine.
Un dossier réalisé avec l'aide de Reporters sans frontières et Amnesty International.
L'Equipe Magazine écrit avoir sollicité une trentaine de sportifs. Douze ont accepté de poser et se sont exprimés. Le projet repose sur deux convictions très profondes : le boycott pur et simple
des Jeux ne servirait à rien ; les sportifs français doivent se rendre en Chine pour remporter le plus de médailles, mais ils ne sont pas obligés non plus d'abandonner leur conscience en
chemin.
Selon l'hebdomadaire sportif, "nous nous sommes rendus compte que de nombreux sportifs français, loin d'être "indifférents", éprouvaianet au contraire le besoin de s'exprimer, de manifester,
d'être solidaires. Nous n'en voulons évidemment pas aux sportifs qui ont refusé" (Tony Estanguet soutient l'action mais n'était pas disponible à cause des sélections olympiques de canoé qui
débutaient. Un athlète a dit vouloir rester uniquement concentré sur son sport et ne pas avoir assez d'éléments pour prendre position sur certains sujets. Un médaillé de bronze aux JO
d'Athènes a été photographié, avant de se rétracter sous la pression de son agent et d'un sponsor...chinois...)
Ces sportifs qui posent sont outre Frédérique Jossinet :
Ronald Pognon, médaile d'or du 4 x 100 mètres.
Yohann Diniz, vice-champion du monde du 50 km.
Julien Absalon, médaille d'or aux JO d'Athènes (VTT).
Aladji Ba, médaille de bronze aux JO paralympiques de Sydney.
Romain Mesnil, perchiste, vice-champion du monde en 2007.
Lucie Decosse, championne du monde de judo.
Erwan le Péchoux, champion du monde d'escrime (par équipe).
Véronique Pecqueux-Rolland, championne du monde de handball.
Adrien Hardy, champion olympique d'aviron à Athènes.
Brice Guyart, champion olympique en escrime (individuel).
Anne Caroline Chausson, championne du monde de VTT.
Yohann Diniz tient par exemple le portrait de Hu Jia, militant écologiste, engagé dans la lutte contre le sida et pour les droits de l'homme. Il a été arrêté fin 2007, pour "subversion" et risque 5
ans de prison pour avoir parlé à la presse étrangère et publié des articles sur internet. sa femme et sa fille sont en résidence surveillée à Pékin.
Véronique Pecqueux-Rolland tient la photo de Ye Guezhu. Emprisonné à 4 ans d'emprisonnement pour son opposition aux expulsions forcées liées à des chantiers de construction en vue des JO ( a été
selon l'article torturé en prison).
Les réactions des douze athlètes sont à découvrir pages 34 à 45 (hebdo du 29/03).
La réaction de Yohann Diniz :
"On ne peut pas aller aux Jeux et fermer les yeux. On ne peut pas dire : les Jeux, c'est le village olympique et c'est
tout. On ne peut pas rester insensible aux droits de l'homme. On va dans un pays, pratiquement totalitaire, où la liberté de mouvement, de parole, de pensée n'est pas respectée, où les valeurs de
l'olympisme, le respect de soi-même, le respect des autres, l'universalité entre les peuples ne sont pas en vigueur.
Je n'étais pas très chaud pour que les Jeux aillent à Pékin. On disait que la situation ne pouvait que s'améliorer. Au niveau des droits de l'homme, on n'a pas vu beaucoup d'amélioration.
C'est le Tibet, c'est le rôle tenu par la Chine au Darfour, c'est les habitants délocalisés on ne sait où pour construire les stades, c'est plein de choses pas logiques...
J'irai à Pékin pour faire ma compétition. Mais cela ne m'enlèvera pas mon droit d'expression. Si on a en soi un minimum d'humanisme, ça ne peut pas être autrement. L'opinion commence à s'en rendre
compte, à s'en émouvoir. Il ne faut pas en rester là. Il faudra exprimer un message fort. Boycotter la cérémonie d'ouverture ? Défiler en noir et sans drapeau ? Faire quelque chose pendant mon 50
bornes? Tout le monde a des idées, on réfléchit. Il fallait insuffler un mouvement".
Pour rappel, Mots croisés sera consacré à la Chine et aux JO ce soir. Sur France 2 dès 23h10.
Seront présents sur le plateau :
Bernard Laporte, secrétaire d'Etat aux sports,
Robert Ménard (Reporters sans frontières),
Claude B.Levenson, spécialiste du Tibet, biographe du Dalaï Lama,
Henri Sérandour, président du Comité National Olympique et Sportif Français,
Atimsme : tu crois que la population chinoise ne se doute pas qu'il y a un malaise ? Ça fait un moment qu'ils s'en doutent. Le badge, si il n'est pas montré par leur TV et journaux, il n'existera officiellement pas.Arrêtez de rever, le gouvernement chinois fera ce qu'il veut quand il veut, les entreprises occidentales sont à sa merci et les diplomates dans leurs petits souliers pour leur vendre infrastructures et autres contrats juteux.Monde de merde ? Oui !
A c'est sur que le même gouvernement Chinois va être en larmes car "y'en a 3 pecnots qui vont manifester devant leur ambassade en France ou en Hongrie" ...<br />
Donc avant de vomir trop vite... :-)<br />
La solution du badge, bien que peu idéal aura peut être au moins l'intérêt de pseudo informer la population chinoise qu'il y a un "malaise"...
Le boycott et le prise en otage des JO est vraiment minable.Le peuple chinois n'est pas responsable des répression de son gouvernement (je ne parle même pas des athlètes du monde entier).Quitte à faire les choses bien, autant aller manifester devant les ambassades chinoises et faire ch** les plus hauts.Comme si le gouvernement Chinois va pleurer car "y'en a qui vont porter un badge".