Entretien PPDA / Beigbeder (GQ)





Parmi les nombreux entretiens accordés par Patrick Poivre d'Arvor à la presse ces dernières semaines, celui pour le magazine GQ. Le journaliste est longuement interrogé par Frédéric Beigbeder.




Une interview à découvrir dans le numéro d'août, pages 72 à 77.




PPDA revient notamment sur le fameux épisode du bébé ramené d'Irak. Une histoire à la fois magnifique et très triste dit-il.




Pendant la Première Guerre du Golfe, il avait bénéficié d'un avion spécial pour repartir de Bagdad. Il s'était dit qu'il pouvait aider des ressortissants français. L'ambassadeur de France lui avait parlé de la situation d'un père bloqué avec son bébé de 18 mois.




PPDA a rencontré le père, lui a dit : "
vous allez venir, et pendant que je vais payer la note dans le hall (d'hôtel), on va faire l'échange de sac".




Rocambolesque souligne Frédéirc Beigbeder. "Oui, mais je n'ai pas réfléchi". Il en a seulement parlé à son équipe dans le minibus qui les emmenait.
"Vous savez, je vous mets un peu en péril, parce qu'il y a un bébé dans le sac. Ils ont été formidables".




Pour que le bébé ne crie pas, le père avait donné du Phenergan, mais ça n'avait pas marché. Il criait quand même, selon PPDA. "Je lui mets mon petit doigt dans la bouche, il le mordille, ça se passe bien, un barrage, deux barrages, et au quatrième il pleure. Les soldats ne disent rien mais ça paraît quand même curieux".




Arrivé à l'aéroport, le chauffeur du minibus se précipite vers les soldats. "On est persuadé qu'il va nous vendre". Deux heures d'attente dans le hall. Il y avait à ce moment-là un échange de prisonniers irakiens et iraniens sous l'égide de l'ONU. Sentant que ça va durer, Poivre d'Arvor traverse ce "bordel généralisé" et va vers le tarmac où se trouvait l'avion qui l'attendait, lui et son équipe.




Poursuivi par des soldats qui lui disent qu'on a pas le droit, il réussit à donner son sac au pilote. "Je lui dis qu'il y a un bébé dans le sac, et je reviens vers les soldats qui m'engueulent".




Deux heures se passent ensuite, qu'on imagine interminables. Deux hypothèses selon PPDA : où il n'y a pas eu de dénonciation ou, ce qu'il pense, ils ont décidé de les laisser tranquille.




Arrivé à Aman, le journaliste a prévenu la mère qui était à Paris. Puis il lui a remis l'enfant au Bourget. La mère lui a demandé d'être le parrain de cet enfant qui n'était pas encore baptisé.




"Un très joli baptême, j'étais très heureux. Et puis je les ai revus régulièrement".




Il les a revu une dernière fois, il y a 7 ou 8 ans, la veille de Noël. Le surlendemain, ils ont eu un accident de voiture et l'enfant est mort. Il avait 10 ans.




Poivre d'Arvor dit que ça l'a beaucoup marqué. Ce qui l'a marqué aussi, ce sont dit-il les journalistes français odieux en général, et le public formidable. "En plus, peut-être que je ne l'aurais pas fait la veille ou le lendemain. J'ai eu ce courage là, tant mieux. Voilà, je n'en tire pas de gloire particulière".




15 jours après cette histoire, il s'est retrouvé à Hollywood pour une interview de Reagan. Des producteurs voulaient en faire un film. Il a dit non, parce que ça ne lui appartenait pas. "
Mais vraiment, ils voulaient me faire signer un contrat !"




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T
J'étais jeune à l'époque de la première guerre du golfe, je ne me souvenais pas de cette histoire pleine de courage et humanité.
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J
On est proche d'un scénario à la "Destination finale" hélas.
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E
Bagages non fouillés à l'aéroport, ça prouve bien que tout ceci était fait avec l'accord des autorités irakiennes (sans automatiquement mettre au courant ppd) Mais dans quel but ?
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V
Comme quoi, le destin :(
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