Chronique "Séries...ton univers impitoyable" saison 3 : "Le coeur a ses raisons".
Une fois n’est pas coutume, je vais vous parler aujourd’hui de ma vie privée. Et oui, à la suite d’une dispute ce week-end avec ma chère et tendre, dont je vous épargnerais les détails, cette
dernière n’hésita pas à me balancer à la figure le fameux : ‘de toute façon, ça sert à rien de continuer à discuter, tu as toujours raison !’. Voudrais-je réellement avoir toujours avoir
raison ?
Et pour répondre à cette question, j’ai décidé de m’attaquer à une série dont ça fait maintenant 3 ans que je vous bassine sur sa nullité affligeante. Et pourtant, je dois bien me confesser, ces
attaques étaient relativement gratuites puisque c’est à peine si j’avais vu quelques minutes de cette série dont je me suis fait le plus fidèle détracteur. Si vous le voulez bien, je vais donc vous
emmener maintenant au cœur de ma terrible expérience. Oui, j’ai regardé Walker Texas Rangers. Amen. Et si vous ne croyez pas, il s’agit d’un
épisode tiré de la saison 2 et ayant pour titre ‘Cet homme est innocent’. Non, non, n’allez pas imaginer un épisode irrévérencieux sur le racisme. Un homme innocent, pour Walker, est forcement ni
black, ni gay, ni démocrate. Effectivement, je ne fus pas déçu.
L’épisode démarre donc sur une excursion en voiture de nos chers amis Walker et Trivette (vous savez, le black qui accompagne toujours Walker histoire de pouvoir lui à dire à quel point il est trop
fort quand il combat les méchants communistes). Bref, ils sont donc autour d’un tribunal dans lequel se joue le procès d’un type potentiellement condamné à mort pour avoir tué des femmes. Sauf que,
manquant de preuves, une manifestation s’est organisée autour de la maison d’arrêt pour exiger sa libération. Les deux comparses se foutent donc joyeusement de la gueule des manifestants jusqu’à ce
qu’un méchant surgisse de nulle part. Vous allez me dire, comment ont-ils deviné que le mec en question était méchant ? C’est tout simple, il faut savoir que dans Walker, le méchant a toujours les
mêmes signes distinctifs : il a les cheveux longs et des tatouages. Et en plus, devinez-quoi, il a des infos sur le type condamné à mort. L’épisode est lancé.
Walker, Trivette, et la blondasse peroxydée à la Dynasty, procureur de surcroit, se mettent donc à interroger le type qui a des infos. Et là, Trivette a cette phrase incroyable, je vous jure que
c’est vrai, ‘Mais qu’est ce que ça peut foutre qu’on n’ait pas trouvé les femmes, de toute façon le type est condamné à mort’. Bah oui, c’est vrai, on s’en tape que le type soit innocent,
de toute façon il va crever ce pauvre abruti. Passons. Enfin, heureusement, le méchant qui jusque là ne voulait pas lâcher la moindre info est soudainement effrayé par Walker, qui lui tire
légèrement les cheveux, et donne tous les renseignements qu’ils voulaient savoir. Sachant que juste avant, Trivette l’avait insulté, tapé et tout cela. Mais non, c’est Walker le plus fort. Oh oui,
vas-y Walker !
Et donc pendant que la pétasse brushée fait sa plaidoirie dans laquelle elle insiste bien sur le fait que bon, oui, il y a pas de preuves mais que l’une des victimes aurait pu être notre sœur, il
faut donc envoyer ce salopard sur la chaise électrique (ben oui, merde quoi, on est au Texas !), Walker et sa Walkerette se lancent à la recherche d’indices. Et là, dans une forêt de 300.000
hectares, pile poil à l’endroit où sa sainteté Walker creuse, il trouve les fringues des 14 victimes. Un dieu, je vous dis, un dieu.
Mine de rien, mes chers amis, je suis sûr que vous êtes en trance pour savoir si, oui et non, le type va enfin être condamné. Le suspens est à son comble. En attendant, Tripette est en plein
discours écologiste, oui Walker est une série avant-gardiste. Il faut dire qu’en même temps que Walker déterrait les fringues des victimes, Tripette, lui, déterrait des vieilles canettes de bières
et des préservatifs usagés.
Nous arrivons donc à un point crucial de l’épisode, cet homme est-il innocent ? Et quand Walker est pris d’un tel doute, il n’y a qu’une seule solution. Il est temps de prendre conseil auprès des
indiens. Oui, car dans Walker, les indiens sont encore de vieux hommes ridés avec des couettes et un chapeau, et qui s’appellent tous ‘larmes du soleil levant’. Une série progressiste, je vous
disais. Walker consulte donc l’indien pour le guider dans sa spiritualité. Et là, ‘cerveau de bison naissant’ a ce conseil absolument indispensable : ‘N’oubliepas, tu as le cœur d’un
cherokee’. C’est tout vu, le type est innocent. Walker demande donc à Sue Ellen d’obtenir un délai dans le procès. Oui, car un ranger peut tout obtenir au Texas. Invraisemblance de plus ? Non,
non !
Nous voilà revenu à la prison où la dream team se remet à interroger le hippie du début de l’épisode pour lui extirper le nom de l’assassin. Oui, il le sait depuis le début mais c’est que
maintenant que Walker pense à lui demander. Et donc après quelques menaces douteuses de Walker, répétées par sa cheerleader procureur histoire de faire plus d’effet, le type finit par avouer. La
scène donne à peu prés ça :
Walker : ‘Tu va etre condamné à vie’
La blonde : ‘Oh oui, à vie !’
Walker : ‘Gardien, venez le chercher !’
La blonde : ‘Oh oui gardien, Venez !’
J’ai vu le moment où la proc se lançait dans un « Donnez moi un W, un A … WALKER, yeah !’. Bref, à ce stade de l’épisode, l’action devient insoutenable. D’autant que le ranger qui avait arrêté le
mauvais gars fait un aveu à Walker : il existe des indices innocentant le gars, qu’il avait étouffé histoire de pouvoir le faire coffrer sans qu’on l’emmerde. Quel bel exemple de la justice. Sauf
que Walker a un peu de mal à comprendre cette information. On distingue bien le neurone qui traverse son lob intérieur : ‘Etouffé … Indice … Innocent’. Mais impossible d’en tirer quelque chose.
Fort heureusement, l’indien aux couettes surgit par derrière avec un nouveau conseil : ‘N’oublie pas Walker, les esprits sont à ta porte’. Bingo ! Il a tout compris !
C’est parti pour la recherche de nouveaux indices. Walker se rend donc au domicile conjugal pour interroger la femme du prévenu et lui demande si elle souvient d’éléments qui pourraient innocenter
son mari. Et là, elle a cette réponse fabuleuse, ‘Oui, je me souviens du jour où il a été arrêté, il clamait qu’il était innocent !’. Ben oui, merci connasse, on ne s’en serait pas douté !
J’imagine la scène où Walker débarque dans le tribunal : ‘Arrêtez-tout ! Il a dit qu’il a était innocent !’. Comprenant que la femme du gars n’est qu’une pauvre truie qui ne comprend rien
à rien, Walker va donc chercher ailleurs.
Et c’est donc à la suite d’un brainstorming de haute volée avec Trivette (je vous laisse imaginer le truc), qu’ils découvrent que le vrai coupable est en fait électricien. Vous allez me dire, et
alors ? Ben, et alors, les pieds des femmes ont été brulés par l’assassin. Bon là, évidemment, on atteint les sommets du ridicule et des clichés les plus abjects. Oui, parce que dans Walker, si
vous brulez le pied de vos victimes, vous êtes forcément électricien. Autrement dit, si vous avez dans l’idée de devenir serial killer, n’hésitez pas à napper vos victimes de mozzarella et de sauce
piquante, on accusera votre pizzaiolo.
Il y a quand même un truc que ne saisit pas Walker : le type veut rester en prison et mourir. Manque de bol, le Cheyenne n’est pas là pour lui dire une banalité du genre ‘Walker, tes chakras
sont nobles’, il va donc devoir chercher la solution tout seul. Bon, ne vous attendez pas non plus à un complot de haute voltige, c’est seulement le vrai coupable qui a menacé le type en
prison de tuer toute sa famille. Ben oui, n’oubliez pas qu’on est dans Walker Texas Ranger. Déjà que ça ne vole pas bien haut au niveau de la police, les meurtriers sont forcement de parfaits
abrutis.
Nous arrivons donc enfin au dénouement final. Cramponnez-vous à votre siège, parce que là, l’action devient terrible. Batman et Robin se rendent au domicile du véritable coupable. Et là, bingo,
toutes les preuves sont là. Je résume : le type savait qu’il avait Walker au cul mais vous pensez bien, même pas il n’a pas caché les preuves ! C’est limite s’il n’avait pas placé des plots jaunes
‘indice n°1’, ‘indice n°2’ pour aiguiller nos deux bras cassés.
Vous l’attendiez tous, c’est enfin le moment de la baston. En effet, le type arrive et mitraille les rangers. Je dois vous avouer que j’étais un peu déçu, j’aurais bien aimé que Walker lui mette
une bonne beigne au ralentit, sans le toucher bien sur, comme lui seul sait si bien le faire. Mais ne faisons pas la fine bouche. D’autant qu’à force de tirer comme des forcenés, ils finissent par
faire exploser une cuve de gaz. Walker et Trivette se trouvaient à même distance de l’explosion mais inutile de dire que cinq minutes après, Walker pourrait déjà courir le marathon olympique tandis
que le pauvre Trivette aurait du mal à participer aux jeux paralympiques. Walker, bon prince, lui remonte le moral avec un énième subtext homosexuel, allusion au fait qu’il a le « feu aux fesses ».
Messieurs, des enfants regardent tout de même !
Et c’est donc sur le fil du rasoir que le pauvre type est innocenté. Je vous passerais le passage où le vrai méchant essaie de tuer Walker avec une grue, non mais franchement, pourquoi pas un tank
blindé aussi ? Il en faut plus pour Walker ! Tout est donc bien qui finit bien. Vous remarquerez que j’ai fait ma chronique en toute objectivité, sans aucun parti pris ! De là à dire que j’ai
toujours raison … Non, non … Mais je vous en prie, ne me forcez pas à regarder un épisode de 7 à la maison pour vous le prouver !
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Commenter cet article
T
TOMHTML
13/02/2009 00:21
Excellent résumé, Cole. J'ai bien ri sur le passage des jeux olympiques ;-)Perso, j'avais remarqué qu'il y a au moins 4 ou 5 épisodes basés exactement sur le même scénario : Jeunes faisant du sport + méchants qui les embêtent + Walker qui vient les défendre + Walker qui sort à la fin la morale ("le racisme, c'est mal ! N'est-ce pas les enfants ?" -- "OUiiiii ranger walker !") + vanne foireuse sur Trivette.Mais rappelez vous, rien n'arrive à la cheville de Chuck Norris. Sauf son sexe.
Dans ces séries cirage de pompes du héro principal, on retrouve souvent l'acteur principal dans la production, l'écriture ou la réalisationMoi, j'attends une chronique sur la serie cher oncle bill
Bonjour,Moi, je trouve que parfois(?) il y a aussi la haine de celui qui n'est pas catho ou protestant et que les références à Dieu en présence de malfaiteurs bizarrement d'origine moyen orientale sont violentes et dangereuses.
Faites gaffe les gars avec votre humour, Chuck Norris pourrait bien lire cette chronique et comme chacun le sait..."Qui sème le vent récolte Chuck Norris, et on ne sème pas Chuck Norris"
C'est un monument ce Chuck Norris. Ce que j'adore le plus ce sont les combats de karaté où l'on voit à peine qu'ils ne se touchent pas. D'ailleurs bizarrement chaque ennemi de Walker sait faire du karaté.Heureusement d'autres Walker (ceux de Brothers and sisters) arriveront bientôt sur TF1 pour laver l'affront de papy Chucky.
Comm 4 (Anja) :TF1 diffuse la série depuis le milieu des années 90. Il y a 9 saisons et la série s'est arrêtée il y a déjà 8 ans.tf1 rediffuse actuellement la dernière saison.Pour les fans :http://walkerfanclub.free.fr/
J'ai l'impression que cette série passe depuis toujours sur TF1. Cela faisait très longtemps que je n'avais pas vu un épisode, mais grâce à toi je me rappelle bien pourquoi je ne regarde plus!Franchement je crois que c'est LA pire série de tout les temps. A côté 45 mns en compagnie des Camden me semble supportable.Bravo à toi pour ton courage!!!PS: non tu n'as pas toujours raison
Je suis assez surpris par le ton ironique utilisé dans cette chronique.Walker reflète tous ce qui fait un bon américain. Tiens? va t-il à l'église de son bled aussi?Cole, il faudra encore regarder les épisodes qui suvront; c'est encore meilleur à la lecture qu'à la vision.Vas y Cole, c'est bon...
Moi je suis pour le debriefing d'un episode de "7 à la maison"! AH OUI !!! T'as quelque chose dans l'écriture "Cole" (un pseudo j'imaigne?). Réel plaisir de lire tes sujets même si on n'apprécie pas la série chroniquée. Déjà, j'avais beaucoup aimé la précédente sur Columbo. Très bon boulot ! Beaucoup ri devant mon pc aussi, dès cette partie : "Un homme innocent, pour Walker, est forcement ni black, ni gay, ni démocrate. Effectivement, je ne fus pas déçu"
Je viens sur le blog chaque midi, durant ma pause déjeuner et aujourd'hui, j'ai explosé de rire devant mon pc! Autant dire que mes collègues me regardent d'un oeil suspect, maintenant! Moi je suis pour le debriefing d'un episode de "7 à la maison"! Merci pour ces nombreux articles, Cole (et merci aussi à toute l'équipe du blogtvnews, puisque je ne commente quasiement jamais et que je n'ai donc pas l'occasion de vous féliciter ^^)
Je viens sur le blog chaque midi, durant ma pause déjeuner et aujourd'hui, j'ai explosé de rire devant mon pc! Autant dire que mes collègues me regardent d'un oeil suspect, maintenant! Moi je suis pour le debriefing d'un episode de "7 à la maison"! Merci pour ces nombreux articles, Cole (et merci aussi à toute l'équipe du blogtvnews, puisque je ne commente quasiement jamais et que je n'ai donc pas l'occasion de vous féliciter ^^)
Déçu par le contenu. Vu le titre sur le fil rss, je m'attendai à un article sur la série CULTE canadienne Le coeur a ses raisons ! Texas ranger, même chroniqué avec humour, très peu pour moi...
Un mythe tombe, tu n'as donc pas vu l'intégrale de Walker :(( Une sanction exemplaire telle le visionnage d'une saison de "7 à la maison" semble appropriée.