7 Février 2023
Environ 410 pages et 20 euros pour une enquête du journaliste Romain Verley : PPDA, le prince noir.
18 mois, 100 personnes interviewées, annonce l'éditeur Fayard à propos de ce livre qui dévoile la puissance du "système PPDA", prince aux multiples facettes, ex-présentateur préféré des Français, désormais accusé d’agressions sexuelles et de viols. L’histoire d’une impunité française, est-il annoncé.
« Madame, monsieur, bonsoir. » Pendant trente ans, Patrick Poivre d’Arvor a fait partie de la vie des Français. Il s’est invité dans notre salon tous les soirs à 20 heures. Nous étions dix millions à le regarder, à le croire, à l’aimer, à le lire, à suivre sa vie privée. Il incarnait le journaliste érudit et brillant, l’écrivain romantique et gentleman. Aujourd’hui, les quatre célèbres initiales n’ont plus la même résonance. Vingt-deux femmes ont porté plainte pour agression sexuelle, dont onze pour viol, et dépeignent un « prédateur ». PPDA nie et porte plainte pour « dénonciation calomnieuse ».
Il est précisé que cet ouvrage vendu dès le 8 février contient de nombreux témoignages de femmes portant différentes accusations à l’encontre de Patrick Poivre d’Arvor. Confronté à des mises en cause dans le cadre de procédures pénales engagées, celui-ci a réfuté ces accusations en précisant notamment : « J’ai contesté à chaque fois cette description, ce n’est absolument pas moi, il m’est arrivé de passer d’une femme à une autre et certaines ont pu être choquées et en être malheureuses. Je ne cherche pas à paraître plus angélique que je suis, mais je tiens à dire que je respecte les femmes. » À l’heure actuelle, les procédures sont en cours et Patrick Poivre d’Arvor bénéficie de la présomption d’innocence. Si certains faits sont prescrits, certains autres pourraient donner lieu à une instruction voire à un jugement.
Raconter l’affaire PPDA, écrit Romain Verley, c’est retracer quarante ans de télévision, de pouvoir, de relations femmes-hommes. Explorer le système PPDA, c’est dénoncer quarante ans de secret, d’impunité et de déni. "Cinq ans après MeToo, pourquoi ce silence assourdissant et cette lenteur judiciaire ? Pourquoi, encore aujourd’hui, la société française ne s’est-elle pas totalement emparée de l’affaire PPDA à l’instar de l’affaire Harvey Weinstein et autres ? L’ex-présentateur a fini par devenir le symbole de la domination masculine qui a tout particulièrement cours dans les médias. Au-delà de l’affaire qui le poursuit aujourd’hui, nous verrons que disséquer le patriarcat à l’œuvre dans sa trajectoire permet une lecture nouvelle du quatrième pouvoir. Une lecture choquante, parfois terrifiante, mais qui peut servir à faire bouger les lignes."
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