Privatisation de TF1. Hervé Bourges ne la jugeait pas justifiée.

Il y a vingt ans, le 4 avril 1987, Bouygues annonçait l'acquisition de la chaîne TF1, jusqu'ici publique. Patrick Le Lay succédait à la tête de la chaîne à Hervé Bourges.

Interrogé par le quotidien Le Monde, dans l'édition de cet après-midi, Hervé Bourges dit que la privatisation de TF1 n'était pas justifiée. "La France est le seul pays qui ait choisi de céder au privé sa chaîne publique historique, alors leader, au lieu d'autoriser des opérateurs privés à entrer sur le marché. Cette décision, qui n'a jamais fait l'objet d'une réflexion approfondie, était une décision d'opportunité. Pour contrebalancer les effets négatifs de cette privatisation, je me suis attaché à créer le groupe France Télévisions, à partir d'Antenne 2 et de FR3, afin de lui donner un poids suffisant et concurrencer ainsi les chaînes commerciales."

Bourges juge qu'aujourd'hui, on peut regarder avec ironie les auditions "des différents candidats à TF1, par la Commission nationale de la communication et des libertés (CNCL). A entendre leurs engagements, on est ému d'une telle bonne volonté, d'un tel engagement citoyen au service de la production et de la culture... "

Au sujet des perspectives, Hervé Bourges remarque qu'après deux décennies de privatisation, le groupe TF1 se limite toujours, essentiellement, à une seule chaîne...Il pointe l'échec de la diversification et sur le territoire national ( TPS ) et à l'international. "TF1 doit maintenant jouer les nouveaux supports de diffusion. Investir davantage sur de nouveaux marchés encore en développement, comme la télévision gratuite sur Internet, ou sur de nouveaux médias mariant presse écrite, radio et image. Le terrain est vierge, des places sont à prendre. Sinon, avec une concurrence croissante, et une offre démultipliée, son déclin progressif est assuré".

Le site du Monde.