Séries, ton classement impitoyable ! Place 12 : CSI













Diffusion
sur CBS le jeudi soir à 21h (moyenne saison 8 : 18,06 millions de téléspectateurs, -12 % par rapport à la saison 7) et sur TF1 en France. Renouvelé pour une saison 9.

 




Créé par :
Anthony Zuiker

 




Avec :
William Petersen, Marg Helenberger, Jorja Fox, George Eads,  Gary Dourdan, Paul Guilfoyle, Robert David Hall, David Berman, Wallace Langhman et Liev Schreiber.




Vous le savez tous, la grève des scénaristes a violemment sévi cette année, ayant pour conséquence immédiate une panne sèche de séries pendant plusieurs mois. Cela aura ainsi permis aux fans les plus assidus de séries, dont moi-même, d’en découvrir d’autres que l’on n’aurait pas forcément regardé sans la grève. Après Gossip Girl (dont je me serais finalement bien gardé), Greek et d’autres à venir, en voila une autre : Les Experts. Notez que je parle ici de la saison 7, diffusée sur TF1, et non de celle diffusée cette saison aux Etats-Unis.

 




Entre l’équipe de Grissom et moi, je dois bien avouer que c’est une longue histoire de ‘Je t’aime… moi non plus’. J’avais adoré les 2-3 premières saisons puis mon goût en matière de séries s’étant diversifié, j’ai craché sur les saisons suivantes pour son côté trop froid, trop indépendant, trop répétitif, trop ‘consommation de masse’ et surtout trop de policier tuant le policier. J’avais tout de même jeté un coup d’œil furtif aux spin off de Las Vegas mais les couleurs jaunasses de Miami me donnent envie de vomir et surtout les enquêtes sont du réchauffées. Quand aux Experts : Manhattan, il faut dire que, ne supportant pas Melina Kanakaredes à cause de feu sa série Providence, je n’ai pas pu tenir plus d’une minute devant la série.

 




Ainsi, au vu des excellents échos de cette saison 7, j’ai donc décidé de me replonger dans la série. Et contre toute attente, quel bien m’en a fait.  Alors au début, je dois bien avouer que j’ai eu un peu de mal. Cela m’a fait un peu la même sensation que de revoir les Bronzés, 20 ans après. On passe d’un statut de débutant, d’acteurs humbles et simples à des CSI habillés en Prada, puant le fric et les gros chèques à 10.000 à la ronde. Ce sentiment est surtout présent chez le personnage de Catherine Willows interprétée par Marg Helenberger, parfois exaspérante tant on croirait qu’elle monte les marches du Festival du Cannes en permanence.

 




Ceci étant dit, il faut reconnaitre que Les Experts ont pris cette année de véritables risques éditoriaux. A chaque épisode, ou presque, est proposé une nouvelle structure, une façon neuve et innovante de raconter une histoire. La série ne se repose donc pas sur lauriers en ne proposant  pas que des intrigues policières déjà-vus mais en cherchant continuellement à surprendre, à s’adapter, à proposer de nouveaux formats. On ne peut que l’applaudir comparé à d’autres séries qui se contentent de faire toujours la même chose. Mais ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, malgré une innovation présente, ces épisodes ne sont pas foncièrement bons. Elle garde toutefois le mérite d’essayer. On ne l’en blâmera pas.

 




Le problème reste que certains de ces épisodes sont assez mal maitrisés et finalement assez maladroits. Je prendrais l’exemple d’un épisode de début de saison où l’on suit quatre morts qui se parlent à la morgue et qui se racontent leur mort respective avec l’enquête qui s’en suit. Mais cela donne quatre mini-enquêtes creuses et insipides tant elles sont simplistes et bâclées. Ainsi, pour accélérer l’enquête, Catherine repère un cheveu à vue d’œil dans une pièce sombre. Ben voyons. Autre exemple : dans un épisode, Nick trouve un bas dans un conteneur se trouvant prés du lieu du crime. Immédiatement, il déduit que le tueur devait forcément en porter un. Non mais franchement, de qui se moque-t-on ? Ce genre d’éclipses grossières reste par ailleurs l’un des principaux défauts du show. Mais bon, cela fait un peu parti du folklore des Experts, on leur pardonne donc aisément. Malgré tout, certains essais cathodiques, à l’image d’un épisode sur la religion, se révèlent assez casse-gueules et surtout très ennuyants et monotones. C’est un peu dommage.







 




Passé ces quelques points noirs, d’autres épisodes sont tout bonnement excellents. Certains épisodes sont plus noirs à l’image de ceux avec la présence du charismatique Liev Schreiber, dans le rôle de Keppler, le remplaçant de Grissom quelques épisodes. Les scénaristes ont eu la bonne idée d’écrire un personnage aux antipodes de Grissom, un flic assez dark, torturé, froid et plein de blessures. La magnifique prestation de Schreiber noircit la série et cela donne d’extraordinaires épisodes, dans une ambiance très polar rappelant celle des romans de Grangé comme l’empire des loups. La fin tragique de Keppler donne un épisode bouleversant et très sombre où l’on vit les derniers démons du personnage et qui laissera certainement une empreinte au fer rouge dans l’univers de la série.

 




D’autres épisodes dans ce même style sont très réussis comme celui permettant une confrontation terrible entre Grissom et un pédophile ou aussi, et surtout un épisode très violent mettant en scène un gang terrible tabassant toute personne qu’ils trouvent sur leur passage. Greg en fera d’ailleurs les frais et tuera, en se défendant, l’un des membres du gang.

 




Le second type d’épisodes, plus délirant, est aussi très réussi. Ces épisodes m’ont d’ailleurs assez rappelé, par leur ambiance, les épisodes second degré que nous concoctait ponctuellement X-Files. Parmi les plus drôles de la saison, on a un épisode où un rat envahit le labo et sème la terreur chez le médecin légiste ou encore un épisode où un type, voulant tuer sa femme en la balançant dans du ciment, se retrouve lui-même coincé dedans ! Catherine, qui ne peut contenir son fou rire en menant l’enquête a cette phrase magnifique : ‘C’est terrible mais qu’est ce que c’est drôle !’. Mais le côté amusant de la série est surtout incarné par l’extraordinaire personnage d’Hodges, un expert du labo. Son côté hautain, limite dédaigneux, aux répliques cassantes, est hilarant. On le voit notamment dans un épisode expliquer que c’est son jour de chance au travers d’un flashback surréaliste où on le voit trouver un billet d’un dollar ou encore croiser une blonde sulfureuse dans la rue avec image au ralenti. Pour une fois que ce procédé n’est pas utilisé pour montrer une artère en gros plan, on ne s’en plaindra pas !

 




Reste que l’arc scénaristique le plus réussi de la saison, vous vous en doutez, est incontestablement celui du tueur aux miniatures. Qu’on le veuille ou non, il s’agit là d’un véritable pari dans la mesure où l’affaire revient plusieurs fois dans la saison, sans rappel des épisodes précédents, le procédé fait ainsi appel à la fidélité des téléspectateurs. On assiste à un véritable duel, voire une admiration malsaine entre Grissom et le tueur, évoluant au fil des réflexions de l’un comme de l’autre. En mélangeant les styles selon les épisodes, tantôt ambiance film d’horreur des années 40, tantôt puzzle macabre, cette intrigue minutieuse digne des plus ingénieux polars, à mi-chemin entre les rivières pourpres et la maison de cire, est une réussite la plus totale.

 




Le point d’orgue de cette fabuleuse intrigue est certainement atteint lors de l’épisode 7.16 quand Grissom reçoit une maquette de la scène du crime, avant que ce dernier ne survienne. Trouvant (encore une fois grossièrement) la maison concernée, l’équipe des CSI poste un agent à la place de la supposée victime afin de surprendre le tueur. Malgré une surveillance en temps réel, le tueur frappera encore en provoquant la mort de l’agent de police à distance. On comprend ainsi que le virtuose du crime sera difficile à attraper, tant ses procédés sont brillants. Le final de l’intrigue se fait sous forme de course contre la montre avec Sara Sidle en miniature. S’en sortira-t-elle vivante ? On s’en doute … Il faut tout de même noter l’incroyable travail des maquettistes qui ont réalisé des miniatures incroyables, plus vraies que natures, un vrai travail d’orfèvre. A cette image, l’actrice ayant la lourde responsabilité d’incarner la tueuse aux miniatures la campe merveilleusement sous les traits d’une folle psychotique et sociopathe, bouleversée par les démons de son enfance.

 




Finissons cette chronique avec un mot sur les personnages. C’est clairement ma bonne surprise de la saison. Les scénaristes ont développé une véritable psychologie des personnages et nous n’avons ainsi plus à faire à des machines à enquêter. Ainsi, Grissom part donner des cours en université, Greg est victime d’un procès fleuve concernant son fameux meurtre, et surtout on vit les doutes et les difficultés des enquêteurs, même si on reste largement en deçà d’un New York Unité Spéciale. Toutefois, il faut noter un véritable effort de ce côté la. Ainsi, lors d’une enquête, Sara assiste à la mort de l’une des victimes d’un terrible tueur. Torturé tout l’épisode, elle finit effondrée dans les bras de Grissom. Dans la même veine, Catherine aura beaucoup de mal à se remettre de la mort de Keppler, tandis que son passé sulfureux lui court après dans les premiers épisodes.










De plus, aucun enquêteur n’est parfait. Cette idée est très forte dans cette saison, alors qu’ils arrivaient à tout résoudre dans les premières saisons. L’affaire du tueur aux miniatures est un véritable désaveu tant l’équipe abandonne continuellement l’affaire avant de la reprendre lorsqu’un nouveau meurtre surgit. Hodges fait même appel à ses gars du labo pour essayer de résoudre l’affaire, sans les CSI. Mais Les Experts, ce n’est pas que ça ! Telle l’émission ‘C’est du propre’, elle vous prodigue aussi divers conseils pour la vie de tous les jours. Ainsi, saviez-vous ce qu’il faut faire pour rendre vos fleurs plus éclatantes et éliminer les bactéries ? Et bien, il suffit d’ajouter une goutte de javel ! Merci Grissom !

 




Enfin, un dernier mot sur la fameuse idylle entre Sara et Grissom, sublimement traitée tant elle est suggérée, jamais explicitée. On devine leur relation au fil d’une réplique, d’un geste mais sans plus. Loin du shipper mievre, cette histoire est un plaisir à suivre pour le téléspectateur qui doit chercher lui-même les indices. Quelle autre série pourrait se permettre une telle relation ? Malgré ces points positifs, je pense que l’aventure des Experts s’arretera là pour moi. Mais ce fut un plaisir de les retrouver !

 




Meilleur épisode : 7.16 – ‘Memory Serves

 

Pire épisode : 7.05 – ‘Double Cross’

 




Les points forts :
De véritables innovations, du point de vue de la forme comme du fond. La série tente des formats originaux, de nouveaux schémas scénaristiques qui font figure de pionner. Ajouter à cela une psychologie creusée des personnages, avec des histoires  évoluant au fil des épisodes et surtout l’intrigue fil rouge de la saison, jeu du chat et de la souris macabre, minutieux et brilliant.

 




Les points faibles :
Certains épisodes, plus communs, restent assez ennuyants et peu attractifs. La série s’aventure parfois sur des terrains glissants, comme la religion, qu’elle ne maitrise pas vraiment et qui se révèlent ainsi assez casse-gueule. De plus, l’irréalisme de certains épisodes de la série est parfois vraiment très, très gros.

 




Conclusion :
La série se bonifie au fil du temps en essayant de gommer ses défauts, de se renouveller en permanance et de mettre en place une véritable évolution et un passé des personnages. Une manière intelligente de fidéliser les téléspectateurs en racontant une histoire et en faisant appel à leurs souvenirs. Relevant certains défis avec brios, étant plus maladroite avec certains autres, Les Experts ont le mérite de ne pas se reposer sur leurs lauriers. Malgré tout, l’irrégularité et la présence nombreuse d’épisodes tout juste moyens et déjà-vu lui empeche d’acceder au top 10.





COLE.




Places 30 à 13 : http://www.leblogtvnews.com/categorie-10250632.html





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B
tao, je trouve que justement le grand mérite de Cole sur le coup est de beaucoup s'adresser aux sceptiques vis à vis de CSI (je suis PLUS que sceptique; si on me donnait le choix entre regarder CSI une journée non stop ou manger mes ecrement, je tarderait pas à sortir la fourchette). Il est tellement fort qu'il donnrait presque envie d'y jeter un oeil, avec ses "il y'a de l'audace", ces "les persos sont approfondis". Ce que j'aime bien dans e billet, c'est qu'il part du fait qu'au départ la série est chiante et asseptisée, et que justement il insiste sur les améliorations.Cela dit, dans le même genre, NCIS me semble infiniment mieux foutue avec une ambiance, une atmosphère qui accrochent et qui donnent pas envie de se prendre tellement c'est plat.C'est là qu'on voit les limites du système CBS d'ailleurs: autant FBI et Cold Case qui sont assez clones ca passe bien, autnnt les trouze millions de clone de CSI (les déclinaisons,+ criminal minds,+ NCIS) c'est l'overdose.Donc même si tout le monde me dit que CSI, la version original j'entends, c'est moins merdique que ca en à l'air, je vais passer mon tor et me contenter de NCIS.(oui oui cole, souviens toi, il y'a quelques mois j'aurais été autrement plus virulent hein?)
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E
Ah Las Vegas mon préféré comme beaucoup...perso c'est pas le jaunâtre qui me dérange le plus avec Miami c'est plus le lieutenant Caine qui m'insupporte et new-York j'accroche pas du tout...NB : Pour les gens qui comme moi sont un peu blondes et se demandent qui est le gars sur la photo c'est le fameux Liev Schreiber dont il est question après... :)
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T
Assez surpris par cette 12e place des Experts. Je dois dire que c'est une série a laquelle je n'ai jamais accroché. Je regarde un épisode par ci par là mais rien de plus. Les personnages sont trop figés et interchangeables à l'image des deux spin offs de la série originale. CSI a certes révolutionné la série policière mais rien ne vaut pour moi un policier plus classique comme Monk avec de vrais indices et de vrais suspects. Tout est dans la forme et rien dans le fond dans CSI. Et les résolutions qu'enquête sont souvent too much. Du genre on voit le visage du criminel dans le reflet d'une verre de lunette gràce à une caméra de surveillance de supermarché à 500 M de là.
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F
Bonjour ,<br /> Déjà venez voir ce blog qui est intéressent à lire et qui aussi à besoin de votre soutien alors svp laissez un commentaire:http://groupe-de-reflexion-education.over-blog.com/
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C
J'ai trouvé cette saison 7 très réussie. Peu d'épisodes m'ont déplu, mais j'ai été scotchée plusieurs fois. L'intrigue du tueur aux miniatures est vraiment géniale. J'attends avec impatience la suite...
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D
Je n'accroche qu'aux Experts Miami pour ma part !
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Y
Oui, l'épisode 7.16 est Le monstre de la boîte.Pour info, il passe le 31/08 sur TF1.C'est en effet le 31 que TF1 reprend enfin la saison, avec 3 épisodes d'un coup (15, 16 et 17) et le retour de Grissom.Sympa à lire, Cole :)
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G
L'anarchie dans la diffusion des épisodes m'a incité à ne plus regarder la série que par les coffrets dvd (j'attend quand ils sont - chers, via ebay ou amazon).
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C
Très bon article mais une petite erreur je crois : l'épisode 16 que tu classes meilleur de la saison n'est pas  plutôt "monster in the box" ?
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J
ah, que serait tf1 sans csi et ses dérivés...
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P
Ce qui me gene avec ces series c'est que la scene de pre-crime est toujours ultra niquel : pas un cheveu, pas une poussiere, pas une empreinte et donc tout ce qui sera decouvert viendra forcement du criminel.
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