Séries, ton classement impitoyable ! Place 24, WEEDS saison 3.
Séries...ton classement impitoyable !Au cours de ce top 30 des séries qui ont marqué l’année séries, le meilleur, comme le pire, en commançant par le bas fond du classement pour en venir aux pépites de la saison.Si les articles seront plus axés humour et mauvaise foi que déluge de spoilers, attention tout de même aux petites révélations !
Place 24 : WEEDS SAISON 3.

Diffusion sur Showtime le lundi soir à 22h (Moyenne saison 3 : 690.000 téléspectateurs) et sur Canal +. Renouvelé pour une 4eme saison.
Créée par : Jenji Kohan.
Avec : Mary-Louise Parker, Elizabeth Perkins, Kevin Nealon, Justin Kirk, Romany Malco.
Cela devait finir par arriver. Lors des deux premières excellentes saisons de Weeds, on imagine que les scénaristes devaient certainement se laisser aller aux plaisirs innocents de la nature herbale. Mais alors, en cette saison 3, c’est carrément la coke, l’ecstasy et les piqures qui y sont passées ! Je ne vois que ça ! Sinon, comment expliquer ce pathétique vaudeville grandguignolesque qu’est devenu Weeds ? On se croirait dans un film de Tarantino qui aurait mal tourné. La série se retrouve totalement dépourvue d’une quelconque structure, d’un quelconque sens. Les scènes s’enchainent sans lien, sont très saccadées et sans consistance, sans compter que les intrigues sont d’une nullité affligeante. C’est du grand n’importe quoi. Sauf qu’à l’inverse d’un film de Tarantino où le n’importe quoi est maitrisé et purement jouissif, ici c’est le foutoir complet. On a limite l’impression que les scènes sont écrites juste avant le tournage par la coiffeuse de Mary-Louise Parker ou son maquilleur je ne sais pas, tant le scénario lui-même est mauvais. Au fil des épisodes, les premiers étant plutôt bons, la série va sombrer dans le ridicule le plus consternant jusqu’à ne plus pouvoir se relever dans un season finale aux allures de mea-culpa. Retour sur une débâcle.
Rappelez-vous, on avait quitté la famille Botwin lors d’un final retentissant où Nancy était prise au piège de deux gangs lui réclamant leur marijuana ... tandis que cette dernière avait été volée par Silas … Et que lui-même était arreté par Celia pour un vol de panneau anti-drogue ! Bref, un final tellement invraisemblable qu’il va falloir prés de la moitié de la saison 3 pour en résoudre les conséquences. Comme je le disais en préambule, ces premiers épisodes sont d’ailleurs plutôt réussi. A chaque fin d’épisode, on se dit ‘Mon dieu mais comment Nancy va-t-elle se sortir de ce merdier cette fois ?’, comme par exemple à la fin de l’épisode 1 où Célia déverse toute la marijuana dans la piscine de Nancy. Sauf qu’à trop vouloir en faire, la situation s’empire d’épisode en épisode jusqu’à atteindre un point de non-retour. Il y avait pourtant un potentiel dans certaines intrigues comme avec le personnage de U-Turn que j’aimais beaucoup : un baron-guetto de la drogue à la 50 cent, qui prend Nancy sous son aile à la suite d’une dette pour la faire devenir son digne successeur. Il y a une scène très drôle et étrangement touchante où U-Turn et Nancy se rendent au nouvel ‘atelier’ de Conrad et Heylia pour les menacer. La pauvre Nancy a le cul entre deux chaises entre U-Turn qui lui ordonne de les menacer alors qu’il s’agit de ses anciens collaborateurs. Elle renverse donc un petit plan d’herbe, en les menaçant tout en s’excusant. C’était assez bien vu.

En effet, certains éléments restent très réussies dans Weeds à l’image de diverses répliques toujours incisives et très drôles comme une scène où Nancy se rend dans un quartier très chaud pour récupérer un colis pour U-Turn, toujours le minishort et le milk-shake à la bouche et où, logiquement, elle attire les regards des hommes en rut. L’un d’entre eux réplique alors : ‘Non les gars, on ne viole pas le messager !’. Oui, bon, ça m’a fait rire. L’élément le plus réussi dans Weeds, à mon humble avis tout du moins, reste les dialogues des personnages black. Ils sont clichés à outrance en mettant des ‘fuck’ et des ‘ass’ à chaque phrase mais leurs répliques sont toujours hilarantes. Il y a une scène absolument surréaliste en fin de saison à l’occasion d’un rapprochement ponctuel entre Celia et Heylia où elles parlent hommes et ménopause. C’était très réussi.
En dépit de ces quelques bons éléments, la saison 3 de Weeds reste globalement très en dessous des précédentes. Deux sentiments ressortent en effet après visionnage des épisodes. D’une part, l’atmosphère est trop lourde. Les scénaristes emmènent leur personnages dans des galères tellement denses et dramatiques, minutes après minutes, sans répit, qu’on finit par avoir la nausée et avoir plus envie de pleurer qu’autre chose. On a le sentiment que les choses sont allées tellement loin que ça ne reviendra de toute façon plus comme avant. C’est le second sentiment qui ressort de la saison 3 de Weeds : la nostalgie. Et quand la nostalgie guette une série, autant dire que ça sent très mauvais. On regrette le temps où Nancy et Celia étaient amies et faisaient les 400 coups, on regrette le temps où le business de Nancy était secret, on regrette le temps ou la série était légère et drôle, on regrette le temps où Weeds était un guilty pleasure intelligent. L’ambiance est devenue si oppressante que l’on ne prend plus de plaisir à regarder Weeds. On a le sentiment que la série est passée d’un drama familial, drôle et satirique, à un pur drama de gangster mais avec une trempe plus proche des Dessous de Palm Beach que de The Shield !

Pour le reste, toutes les intrigues ne sont pas lourdes, certaines sont plus légères, voire justement trop légères. Weeds ne parvient plus à trouver ce juste milieu qui la caractérisait et notamment avec le personnage déjanté d’Andy. Autant ses intrigues étaient drôles en saison 2, autant en saison 3, on frise le ridicule. C’est bien simple, on se croirait dans Nip/Tuck. On a droit à Andy qui s’engage dans l’armée et dont le collègue se fait littéralement exploser le cul par une ogive nucléaire ou encore Andy qui devient acteur porno à l’aide de… son pied ! Doug n’est pas en reste, mais pour le coup je le trouve plus drôle, comme quand il ouvre des canaux de merde (littéralement) sur les pleines d’Agrestic en plein discours du nouveaux promoteur.
Enfin, si on devait retenir véritablement une intrigue qui aura plombé cette saison, c’est sans contexte celle de Nancy quand elle cherche à rencontrer l’ex-femme de Peter (ex-mari assassiné de Nancy). Cette intrigue sort tout bonnement de nulle part, n’est pas introduite, pas justifiée et n’a aucun intérêt. Le meublage est à peine caché. C’est d’ailleurs dommage car ce personnage avait le potentiel de devenir une nouvelle amie déjantée de Nancy, nous rappelant justement les grands moments de la saison 1. Mais encore une fois, les scénaristes de Weeds se coupent l’herbe sous le pied en la rendant pathétique et inintéressante dés l’épisode d’après. Mais pourquoi saccager sa propre série alors qu’il y a du potentiel ?
La série traine donc des pieds et parvient péniblement à un final, tout sauf retentissant, qui n’est d’ailleurs pas sans rappeler le final de ‘La petite maison dans la prairie’ où Agrestic brûle devant les yeux de Nancy, tandis que son petit business était découvert par la police. Elle s’échappe donc de cette saison miteuse pour de nouvelles aventures. Pourvu que le renouveau de Weeds s’effectue avec plus de brio que celui de Nip / Tuck. Et je ne pouvais pas finir sans un mot sur la fameuse Mary Kate Olsen, qui, rappelons-le, fait partie du casting régulier de cette saison 3. Et bien figurez-vous que, même si personnage nympho-catho n’est pas indispensable, ce n’est la pire actrice du casting, loin s’en faut !
Meilleur épisode : 3.04 – ‘Shit Highway’
Pire épisode : 3.10 – ‘Roy Till Called’
Les points forts : Le début de la saison est plûtot réussi tant la série est plongée dans un n’importe quoi jouissif. Notons également un bon casting globalement dont a la chance de bénéficier la série et qui tente, à bout de bras, de sortir les intrigues de l’eau.
Les points faibles : Ce n’importe quoi va tellement loin que les scénaristes ne parviennent plus à le maitriser et que la mise littérale en fumée d’Agrestic s’avère être la seule solution. Weeds n’est pas parvenu à gérer l’exceptionnel final de la saison 2 en pataugeant lamentablement durant cette saison 3. Entre intrigues pitoyables, personnages ridiculisés, sexe gratuit et humour absent, Weeds a touché le fond.
Conclusion : La série ne parvient plus à trouver son genre : ni drôle, ni dramatique, ni palpitante, ni sarcastique. En dépit d’excellents premiers épisodes, la saison 3 connait une descente aux enfers fulgurante en frisant le parfait ridicule dans les derniers épisodes. Weeds est devenu un pale théâtre de boulevard, à mi-chemin entre le drama gangster et le vulgaire comique de situation.
Rappel :
Place 30 : Nip Tuck saison 5. http://www.leblogtvnews.com/article-21392122.html
Place 29 : Dirt saison 2. http://www.leblogtvnews.com/article-21418804.html
Place 28 : Samantha Who ? http://www.leblogtvnews.com/article-21447786.html
Place 27 : Heroes saison 2 . http://www.leblogtvnews.com/article-21473042.html
Place 26 : Simpsons, saison 19 . http://www.leblogtvnews.com/article-21529250.html
Place 25 : Prison break saison 3. http://www.leblogtvnews.com/article-21552747.html
AVEC LA PARTICIPATION DE :
Cole (Sérieslive)
Tao (Critikseries.com)
www.critikseries.com/