22 Juillet 2008
Diffusion sur FX le dimanche soir à 22h (Audience season premiere : 1,7 million de téléspectateurs, -50% par rapport au 1.01) et sur France 4.
Crée par : Matthew Carnahan (Fastlane) et Courtney Cox
Avec : Courtney Cox, Ian Hart, Alexandra Breckenridge, Josh Stewart et Jeffrey
Nordling.
Dirt, pour ceux qui ne connaissent pas, c’est la fameuse série (façon de parler …) sur les dessous de la presse people avec Courtney Cox en
impitoyable rédactrice en chef d’un magazine à mi chemin entre Closer et Entrevue. Autant la saison 1 était de bonne facture mêlant habilement action, rebondissements, scènes trash et coups
tordus avec une Courtney Cox magnifique, interprétant avec poigne une Lucy Spiller sans foi ni loi. Autant la saison 2 est une daube sans égal et totalement insipide. La médiocrité ponctuelle de
certaines séries peut être enrageante tant on sait qu’elles ont du potentiel mais Dirt a atteint un point où elle n’en possède plus le moindre. Si bien qu’on est totalement hermétique à sa
nullité tant la série ne possède plus l’ombre d’un quelconque intérêt.
La série a même perdu son côté guilty pleasure jouissif qui la caractérisait en saison 1. Dirt atteint un tel vide scénaristique, une absence tellement invraisemblable d’écriture qu’on se demande
comment FX a pu cautionner sa diffusion. Si vous avez donc aimé la saison 1, je vous encourage vivement à ne pas suivre en saison 2. Ce ne serait qu’une perte de temps. Finalement, la seule
différence entre Dirt et un magazine poubelle est qu’on ne peut pas s'essuyer avec la première. Mis à part cela … Laissez-moi vous en convaincre.
L’avantage avec Dirt c’est qu’elle ne nous prend pas des cons. Des les premières minutes de la saison 2, la série annonce clairement la couleur, c’est limite si un petit bandeau défile pas en bas
de l’écran : ‘Attention cette année, ça va être tout pourri, donc si tu prends le risque de regarder notre pauvre série, après vient pas te plaindre !’. Un petit retour en
arrière s’impose : nous avions quitté notre amie Lucy Spiller poignardée par la starlette Julia Mallory dont elle avait ruiné la carrière et piqué son petit ami. Rien que ça. Et donc en
cette saison 2, Laura Allen ayant quittée la série, on s’emmerde pas, Julia Mallory est morte et on en parle plus. Voila qui est fait. Et donc Lucy Spiller, qui n’est malheureusement pas morte
par contre, elle, se réveille à l’hôpital. Et la première chose qu’elle trouve à dire à son paparazzi après plusieurs semaines de coma c’est ‘M’as-tu bien pris en photo en train de me
faire poignarder pour la couv’ du magazine ?’. Ben voyons. Ils n’ont pas du trouver plus gros comme phrase. Mais je vous rassure, c’est comme ça pendant toute la saison, la série en fait des
tonnes et des tonnes. On imagine le premier mot de Lucy Siller à sa naissance qui devait certainement être ‘sextape’, ‘salope’ ou ‘fric’, au
choix.
Mais cela encore, ça fait partie du personnage, on aurait pu le pardonner à la série. Ce que je ne pardonne pas, par contre, c’est le cruel vide scénaristique. A mon avis, les épisodes ont du
être écrit pendant la grève par des pigistes d’un magazine people américain. En effet, tout au long de la saison, la série nous sort des pales copier-coller des dernières frasques des vraies
stars américaines, à la virgule prés, si bien qu’on a l’impression de regarder une rediffusion de l’émission 50 minutes Inside. On a donc droit à une star has been qui insulte sa fille sur une
vidéo (David Hasseloff, si tu nous lis …), à une jeune héritière qui fait un jour de prison et essaye de se racheter dans un talk américain (Paris Hilton chez David Letterman) et encore mieux à
une star déchue qui se rase les cheveux devant les caméras, manque d’avoir un accident de voiture avec son gosse à cause des paparazzi et embrasse sur la bouche une immense star lors d’un show
américain, la copie exactement conforme à l’histoire de Britney Spears. Non, mais de qui se moque-t-on ? Il n’y a là pas l’ombre d’une originalité. Les histoires sont reprises au fait divers
prés. Enfin si ce n’est que Madonna est campée par la poivrotte de Roseanna Arquette dont l’absence de charisme n’a d’égal que son absence de
talent.
Ce n’est pas tout. La série imite également l’émission de NBC ‘Catch a predator’, sobrement renommé ‘How to catch a predator’ histoire qu’on ne puisse pas faire le rapprochement où un acteur est
surpris en plein acte de pédophilie mais est couvert par les major. Faire ce genre d’intrigues dans une série de divertissement pour faire plus racoleur, ça me donne juste envie de vomir. A part
ça, la série multiplie les scènes de sexe pour garder le téléspectateur éveillé. Ce n’est pas plus glorieux. On a droit à un couple qui s’envoie en l’air en plein enterrement en se faisant
volontairement mater par le type des pompes funèbres et à un multimillionnaire, Omar Harfouch de pacotille, qui rachète le magazine de Courtney Cox. Vous me direz, quel rapport avec le
sexe ? Ben, le type vit toujours à poil. Oui, Dirt n’arrive pas à avoir des personnages normaux. Soit ils sont tarés soit ils sont nymphomanes. Il y a d’ailleurs une scène ridicule où il
fait chanter le directeur du magazine pour pouvoir coucher avec sa copine. Alors, vous pensez, au début la fille refuse en disant qu’elle n’est pas un objet, qu’elle est une femme, merde !
On se dit, cette fille elle a de la poigne, elle se laisse pas faire. Tu parles… 5 minutes après, Omar Harfouch lui propose un peu de sous et elle accepte sans rechigner.
Côté personnages, ce n’est pas mieux. Le pauvre paparazzi, Don Konkey, est devenu normal, il n’est plus skizophrène. Nous n’assistons donc plus à ses délires paranoïaques où il parle à son chat
et fait l’amour à un fantôme. C’était bien le seul intérêt du personnage. Le reste du cast n’a aucune saveur face à la sublime Courtney Cox, aucun intêret donc d’en parler. Seule la mort de
l’odieux directeur du magazine, Brent Barrow, marque les esprits car elle illustre encore une fois le ridicule de la série. Brent Barrow, rappelons-le, qui est le personnage à qui l’on doit cette
phrase formidable adressée à sa compagne du moment ‘Je t’aime… comme un Malt 18 ans d’âge’. Romantique. Ce dernier est donc mort asphyxié dans sa voiture après s’être endormi le moteur en route.
Oui, oui, si vous vous endormez dans votre voiture avec le moteur allumé, vous mourrez, c’est Dirt qui vous le dit. Qui plus est, Brent est mort avec une érection, ce que Lucy ne manque pas de
constater à la morgue. Non mais quel intérêt ? On ne pouvait pas le laisser mourir tranquille ? Ben non, c’est tout Dirt, il faut qu’on rajoute une érection. Non mais je vous jure
…
En bref:
Meilleur épisode : 2.03 – ‘God Bless the Child’
Pire épisode : 2.06 – ‘And the winner is…’
Les points forts : D’un point de vue scénaristique, franchement aucun. Seule Courtney Cox reste excellente de part de son incroyable
présence. Malheuresement, son personnage trop stéréotypé enlève toute crédibilité à la série.
Les points faibles : Des scénarios copiés sur les frasques des vrais people comme Britney Spears ou Paris Hilton au fait divers prés,
sans aucun recul, sans aucune dénonciation ni analyse mais au contraire une pâle retranscription télévisée. Ajoutez à cela des intrigues racoleuses, des personnages transparents et des
dialogues au ras des pâquerettes.
Conclusion : Une série qui a
perdu tout intérêt, tout mordant qui lui conférait son statut de guilty pleasure. Dirt n’est devenu qu’une farce scénaristique sans l’ombre d’une consistance. Même si vous êtes un fan pur et
dur de presse people, je ne vous la conseillerais même pas tant elle est insipide. Les épisodes sont juste ennuyant avec comme un goût de déjà-vu. A oublier de toute urgence.
AVEC LA PARTICIPATION DE :
Cole (Sérieslive)
Tao (Critikseries.com)
Actu des médias par 2 passionnés, amateurs. Et tweets perso.
Voir le profil de leblogtvnews.com sur le portail Overblog