5 Août 2008
Diffusion sur ABC Family le lundi soir à 21h (Moyenne saison 1, environ 1,3 millions de téléspectateurs) et sur Virgin 17 en France. Renouvelé pour une 2eme
saison.
Créé par : Patrick Sean Smith
Avec : Jacob Zachar, Spencer Grammer, Scott Michael Foster, Jake
McDorman, Paul James, Clark Duke, Amber Stevens, Dilshad Vadsaria, Tiffany Dupont et Aaron Hill.
En préparant ce classement, depuis plusieurs mois déjà, je me suis dit, ‘il faut que tu trouves LA série totalement risible que tu pourras classer dernière et bien te moquer d’elle’. Et
c’est au hasard d’une conversation avec ma fameuse amie fan des Frères Scott, rappelez-vous, celle qui m’avait conseillé de regarder Gossip Girl pour la plastique de Blake Lively, qui
m’alerte : ‘Par contre, ne regardes pas Greek, c’est vraiment une série d’abrutis’. Là, je me dis banco, si elle n’a pas aimé, alors c’est qu’il doit y avoir un niveau de connerie
abyssal. J’avoue qu’au premier abord, je n’ai pas été déçu. J’avais presque honte que mon futur article paraisse sur leblogtvnews au milieu des billets sur les derniers documentaires d’Arte et de
Planète. Oui, vous savez ce genre d’article où l’on va poster un commentaire en disant ‘oui, ce documentaire a l’air passionnant, je le raterais pour rien du monde’. Puis finalement, on
se retrouve devant la Nouvelle Star. Ca nous l’a tous fait.
Bref, je pensais donc avoir trouvé en Greek la victime idéale. Et effectivement, le pilote a été a la hauteur de mes espérances. Un ramassis de clichés affolant, de filles cruches, de beau gosses
stéréotypés, de répliques affligeantes comme une fille qui s’exclame très sérieusement ‘Laguna Beach, c’est une série hyper réaliste !’. Et puis j’ai regardé le 2eme épisode, puis
le 3eme, le 4eme et ainsi de suite en me disant que finalement, c’était pas mal du tout comme série. L’espace d’une seconde, j’ai pensé à consulter puis j’ai voulu vérifier si, effectivement,
j’avais des gouts universellement de chiotte. Et c’est à ma grande surprise que j’ai lu des critiques positives de sites américains sérieux comme le New York Times, Hollywood Reporter ou encore
Variety. Rien que ça. Oui, mesdames, messieurs, Greek est une bonne série.
Ce que l’on comprend très rapidement avec Greek est qu’elle n’est pas un teen soap comme les autres. Elle se concentre en effet sur les aventures déjantées et hautes en couleurs d’une université
et de ses fraternités stars. Pas d’histoires mélodramatiques à la Dawson ni de bluettes à la Frères Scott, non, dans Greek on s’amuse, on rigole et on fait la fête ! Pour vous donner une
idée, Greek s’apparenterait à un mélange hybride entre American Pie et Newport Beach. Si vous n’êtes amateur ni de l’un ni de l’autre, vous risquez toutefois de passer votre chemin. Même si,
attention, on reste sur ABC Family, la série reste assez light mais relativement osée pour qu’on parle d’elle. Les soirées sont très bien dépeintes et laissez-moi vous dire que l’alcool coule à
flot ! Un vrai divertissement fêtard en somme sans aucune autre prétention que de passer un bon moment. Il est certain que la jeunesse n’y est pas dépeinte avec autant de justesse que
dans Skins, mais ce n’est absolument pas le but de l’exercice. La série est en tout cas bien plus proche de la réalité d’un campus américain qu’un Dawson ou qu’un Beverly Hills par exemple, avec
des acteurs qui ont l’âge de leurs personnages, tous débutants et qui ne sont pas (tous) bourrés de fric ! Entre humour décapant, parfois potache, et tendresse, la série trouve son juste
milieu et force est de constater que les dialogues font mouches et que la complicité du casting crève l’écran.
La série met ainsi en scène deux types de ‘personnages’ à part entière : les fraternités d’un côté et les protagonistes
de l’histoire de l’autre.
Trois fraternités principales constituent le campus : les ‘Zeta Beta Zeta’ avec leurs filles élégantes et ambassadrices du savoir-vivre (du moins en apparence), les Omega Chi représentant
l’élite masculine et enfin les Kappa Tau rassemblant les irrémédiables fêtards jointés et un peu crasseux sur les bords. Evidemment, les 3 présidents respectifs de ces trois fraternités partagent
un passé commun … Cassie, présidente parfaite de Zeta Beta Zeta était la petite amie de Cappie, l’excentrique président des Kappa Tau jusqu’à ce qu’Evan, riche hériter patron des Omega Chi vienne
ne lui piquer. Le pitch est certes cousu de fil blanc mais l’originalité de Greek est de se reconstruire en apparence.
Mais ne croyez pas que Greek est exclusivement constitué de soirées. Loin s’en faut. Le teen drama est aussi présent mais ce sont des intrigues simples et réalistes, pas de psychopathes ni de
retours d’entre les morts. De plus, à l’inverse des habituels codes, les personnages sortent de leurs stéréotypes. Chacun évolue selon son histoire et cela donne un côté plus vrai à la série.
Ainsi, des épisodes plus dramatiques (un épisode assez audacieux est composé de flashbacks afin de comprendre les rivalités entre Evan, Cassie et Cappie) côtoient des épisodes délirants (un
épisode où les parents de Rusty font une visite surprise à une soirée et le découvre déguisé en soubrette !). Notons enfin que la série n’hésite pas non plus à se remettre en question avec
un summer finale excellent où la petite amie de Rusty s’avère être journaliste et fait exploser le scandale des soirées sans limite des fraternités. Une belle crise en plein milieu de la saison
qui se solde par une espèce de Geneviève de Fontenay avec une voix de crécelle venant habiter chez les Zeta Beta Zeta pour les avoir à l’œil. De beaux moments de délire !
Le slogan de Greek pourrait en fait être ‘ce n’est pas ce vous pensez’ tant la série joue et dérive les clichés du teen soap. Ainsi, dans Greek, le personnage gay est black et a des intrigues
normales, pas seulement cantonné dans son rôle gay. Il fait même parti des Omega Chi. De nombreuses associations ont d’ailleurs saluées la série à ce sujet. La pétasse de service, fille d’un
sénateur et d’ailleurs hilarante en peste horripilante finit par se caser et tomber amoureuse. Et même le geek (frère de Cassie des Zeta Beta Zeta) fait partie d’une confrérie, mais tout en
conservant sa personnalité de nerd. Bref, Greek possède un melting-pot de personnages parfait qui nous amène au cœur des beuveries et excès en tous genres des campus
américains.
Soirées hantées, coquines, simples barbecues ou springbreak, la série ne s’accorde pas de répit et chaque nouvel événement est prétexte à un nouveau délire, de nouvelles mésaventures, de nouveaux
rapprochements et de nouveaux clash... Mais toujours dans la joie et la bonne humeur. Le tout orchestré par une bande de joyeux lurons dont je ne cesserais de vanter les mérites car ils
constituent l’âme de Greek. Un personnage sort toutefois du lot, il s’agit du démentiel Cappie, le président des Kappa Tau. La performance de Scott Foster, son interprète, est à saluer tant il
habite la série et campe à la perfection son rôle avec un charisme incroyable. Pour vous donner une idée, il rappelle un peu Barney dans How I Met, en plus underground et bohème certes, mais avec
les mêmes répliques incisives et idées farfelues.
Vous le noterez toutefois, la série n’est classée que 19eme. En effet, en dépit de toutes ses qualités, l’issue majeure qui plombe Greek est clairement son nombre d’épisodes. C’est un peu comme
regarder American Pie, c’est sympa pendant 1h30, mais imaginez 22 épisodes de 42 minutes ! Si bien qu’en fin de saison, on sent un véritable essoufflement scénaristique avec des intrigues et
des gimmick qui reviennent, des storylines qui pataugent et surtout une perte cruelle de rythme et d’intérêt. On finit même par faire défiler les épisodes pour ça aille plus vite … Malgré cela,
la saison 2 étant annoncée avec 12 épisodes seulement, je serais certainement au rendez-vous. Puis allez, je l’avoue, ils vont tous me manquer !
Meilleur épisode : 1.16 – ‘Move on Cartwrights’
Pire épisode : 1.21 – ‘Barely Legal’
Les points forts : Le melting-pot de personnages délurés et attachants
fait la force de la série tant leur complicité et leur simplicité crève l’écran. Ils representent avec brio un guilty pleasure estival parfait, sans autre pretention que de nous divertir et nous
amuser. La série dépeint les excès d’une jeunesse inscouciante, pas toujours de façon délicate, mais le fait qu’elle s’assume complètement lui confère sa légitimité.
Les points faibles : La série finit la saison sur les rotules, fatiguée par une commande d’épisodes supplémentaires qui a ruiné la fin d’année. D’une série fraiche, légère et jouissive en début de saison, on finit avec une série sans inspiration. Dommage car le potentiel est là.
Conclusion : Not another Teen Drama ! En mêlant habilement drama et humour délirant, souvent absent de ce genre de séries, Greek trouve
rapidement sa marque de fabrique et en fait l’une des séries les plus agréablement divertissante de la saison. Oui, Greek ne gagnera jamais un Emmy Award. Mais on s’en fout. Cela fait parfois du
bien de se détendre, de rigoler un beau coup et de s’amuser devant une série. En cela, je ne saurais que vous conseiller cette série.
COLE.
Places 30 à 20 : http://www.leblogtvnews.com/categorie-10250632.html
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