Séries, ton classement impitoyable. 35 - CRASH (Collision), saison 1.








PLACE 35 : CRASH (Collision) – Saison 1. Entrée.



Diffusion sur Starz le vendredi soir à 22h et sur Orange Cinéma en France. Renouvelé pour une saison 2.



Créé par Glen Mazzara. Avec Dennis Hopper, Ross McCall, Arlene Tur, Clare Carey, Brian Tee, Jocko Sims et Tom Sizemore.



Bilan : Adapter une série issue d'un navet est déjà difficile. Paix à l'âme de Karen Sisco ou encore à celle de Mr & Mrs Smith dont seul le pilote a vu le jour. Alors je vous laisse imaginer le fait d'adapter une série issue de l'oscar du meilleur film ... Pourtant on avait de forts espoirs pour Crash. Tout semblait idyllique. La présence de Paul Haggis (le scénariste du film) à la production, un casting intéressant entre Dennis Hopper et Tom Sizemore et surtout la diffusion sur une chaine à péage, non soumise au diktat publicitaire. Au vu du sujet principal de la série, c'était tout de même la moindre des choses. Mais alors, qu'a-t-il bien pu se passer pour ce qui s'annonçait déjà comme une future série culte ?



Pour ceux qui n'auraient jamais vu le magnifique film dont est issu la série, il s'agit de destins croisés d'un groupe de personnes vivant à Los Angeles sur le thème du racisme. Le film est tout bonnement déchirant, en mettant superbement en scène les conséquences tragiques pouvant résulter du doux racisme persistant dans le soi-disant melting-pot américain, couvert de déchirure et d'amertume. Même s'il est évidemment beaucoup plus difficile de maintenir une telle tension dramatique dans une série de 13 épisodes que dans un film de 2 heures, on aurait pu légitimement s'attendre à une série empreinte d'autant d'émotion, de rancœur et de failles dans ses protagonistes.



Et c'est bel et bien là que le bat blesse. Je dis souvent que le pitch ne fait pas le moine mais dans ce cas-là, il ne fait ni la messe ni la bonne du curé ! N’ayons pas peur des mots : Crash est la série la plus décevante de l’année. Non pas la plus mauvaise, mais la plus décevante. Souffrir d’une comparaison avec une saison meilleure qu’une autre est difficile mais avec un chef d’œuvre, c’est terrible. Alors que le film alliait brillamment intrigues fortes, dénonciation et réflexion, ce n’est nullement le cas du show. Crash la série ne parviendra jamais à trouver sa propre identité, à rentrer en profondeur et se révélera particulièrement soporifique.



Avoir une trame de fond générale comme le racisme, c’est bien beau, mais ce n’est pas suffisant pour faire une bonne série, il faut aussi de bonnes intrigues. Et c’est tout le problème de Crash qui met en scène des storylines insipides, banales et totalement inintéressantes. Sans compter que la réflexion qui ressort de ces intrigues est tout bonnement inexistante. La quasi-totalité des histoires est sans intérêt : un homme qui trompe sa femme, une autre femme qui fait refaire sa maison, un flic un tantinet ripoux et violent, un pauvre gang … Bref, rien de nouveau sous le soleil. Et encore, quand ce n’est pas tout simplement ridicule, comme l’intrigue totalement déconstruite et sans aucun sens du pauvre Dennis Hopper, en producteur de musique mégalo et siphonné, qui a décidément bien besoin de boucler les fins de mois.



 


Vous allez me dire, mais quel est donc le rapport avec le racisme ? Et c’est bien ça le pire, il n’y en a guère. La série se contente de justifier son pitch en mélangeant quelque peu les cultures et en parsemant des répliques racistes par-ci par-là histoire de nous dire qu’elle fait aussi bien que le film. Mais le procédé sonne tellement faux, tellement malhonnête, qu’on y croit pas une seconde. Les intrigues sont si inconsistantes et superficielles qu’on ne rentre jamais dans l’action. La platitude de la série est sidérante tant le moindre dialogue tombe à plat et reste éternellement à la surface. Pour vous faire rendre compte de l’arnaque, c’est un peu comme si un méchant d’une série typique était d’origine étrangère et que du coup on disait : ‘Vous voyez, personne ne l’aime, tout ça parce qu’il est étranger !’, alors que ça n’a rien à voir !



Laissez-moi-vous refaire le pitch en intégrant ce facteur pseudo-raciste : l’homme trompe sa femme américaine avec une latino. D’ailleurs on ne le remarque même pas jusque que l’américaine traite l’autre gourde de ‘sale latino’. C’est pour vous dire la tentative désespérée des scénaristes pour nous ramener à la raison d’être de la série. Continuons. La femme blanche (et donc raciste, ça va se soit) fait refaire sa maison par un black, le flic ripoux prend en grippe les chinois, dont un pauvre ambulancier innocent. Et j’en passe les vertes et les pas mures. Le problème est que les nationalités n’ont souvent rien à voir avec les intrigues qui en deviennent totalement incohérentes, contrairement au film où elles étaient au cœur des intrigues et où tout s’emboitait parfaitement. Globalement, Crash est une version pauvre de Six Degrees avec un pitch mensonger.



C’est d’autant plus enrageant qu’il y avait moyen de faire une excellente série avec un pitch prometteur conjugué à une liberté de ton totale. Un beau gâchis. Tout n’est qu’ennui et vide scénaristique. Finalement, la trame du racisme finit par se retourner indubitablement contre la série qui commet maladresse sur maladresse. En voulant sans arrêt se rattacher à son pitch, elle en perd toute sa cohérence. Pour revenir à l’intrigue que j’évoquais précédemment, si ma femme me trompe, le mec peut être black, blanc, beur, jaune ou vert, je le traiterais de tous les noms mais la première insulte me viendrait à la bouche quand je le croiserais ne sera pas ‘sale black’, ‘sale niak’ ou que sais-je encore, mais tout simplement ‘sale en… !’. Loin du tact et de la doigtée du film, la série tombe parfois dans la gratuité la plus totale, qui n’amène aucune réflexion. Et pour achever littéralement la série, le casting est particulièrement mauvais. Les acteurs sont à la hauteur de la transparence de leurs intrigues. Pas un n’est moins insipide ni plus charismatique qu’un autre. Seul Dennis Hopper se distingue de cette improbable cour des miracles, bien qu’on l’ait connu plus convainquant.



Alors tout n’est pas non plus à jeter dans la série et je me montre particulièrement virulent pour la bonne et simple raison que je m’attendais à quelque chose de brillant. Ainsi, l’une des intrigues est très intéressante et dénote d’un véritable scandale dont je n’avais pas connaissance : Des mexicains qui traversent la frontière illégalement sont ensuite accusés de crimes qu'ils n'ont pas commis et doivent travailler gratuitement pour des patrons sans éthique qui versent ensuite des pots de vin à la police. Toutefois, même cette intrigue prometteuse n’est pas vraiment réussie puisque totalement à part du background général et traité à peine quelques minutes, voire secondes, par épisode. Finalement, le seul vrai bon élément de Crash est de ne pas avoir repris les personnages du film, cela aurait pu nous gâcher l’incroyable sentiment que l’on garde à propos de ce dernier. Fort heureusement, cette triste série ne vient pas altérer nos souvenirs, c’est déjà ça.




 



Meilleur épisode : 1.01 – Crash

Pire épisode : 1.06 – Clusterfuck



Prix special: Award ‘According to Jim’ pour la série dont tout le monde se fout et dont personne ne veut.



Les points forts : Malheureusement peu … L’idée de départ était excellente et une ou deux storyline respectent l’atmosphère et le ton dénonciateur du film éponyme. De plus, on peut remercier Dennis Hopper qui se démène pour nous éviter de succomber d’un ennui épileptique. Malheureusement, c’est bien loin d’être suffisant.



Les points faibles : Personnages soporifiques, intrigues ennuyantes à mourir et ne présentant pas l’ombre d’un intérêt, acteurs sans le moindre charisme, scénario creux, univers vide et sans personnalité. Faut-il encore en rajouter à la liste ?



Conclusion : Le passage du cinéma au petit écran est un naufrage total. L’excellence du film de Paul Haggis ne fait qu’aggraver le vide scénaristique le plus éloquent dont souffre cette série fade. Jamais elle ne parviendra à affirmer son identité, à trouver sa voie et nous amener à une quelconque réflexion. La trame du racisme n’est qu’un minable prétexte à des intrigues insignifiantes, pénibles et fastidieuses. Sa médiocrité n’est pas même amusante à critiquer, on reste comme complaint dans une affligeante indifférence. La série la plus dispensable de l’année.



COLE.



Avec la collaboration des sites suivants :









Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
À propos
leblogtvnews.com

Actu des médias par 2 passionnés, amateurs. Et tweets perso.
Voir le profil de leblogtvnews.com sur le portail Overblog

Commenter cet article
S
Le problème de Cole, c'est qu'il s'est survendu tout seul la série. Je suis désolé, mais Collision ne vaut pas son oscar. C'est un très bon film, mais c'est loin de ce que tu nous décris selon moi. Alors oui Crash est décevante, mais finalement elle finit par trouver son rythme. Elle a des défauts, mais contrairement à toi, je suis allé jusqu'au bout et après le 7e et catastrophique épisode, les intrigues se resserrent, certains personnages disparaissent et on gagne en qualité. La saison 2 devrait balayer quelqu'uns des défauts, je l'espère.Le problème de la série, c'est qu'ils ont pété plus haut que leur cul, ils ont voulu pondre une série type HBO ou je ne sais quoi et ils s'en sont mordu les doigts.
Répondre
P
Bonne soirée
Répondre
F
C'est vrai que je n'ai jamais entendu parler de cette série, et pourtant je surfe pas mal. Quant à la programmation française, qui a Orange cinéma ? Quelques dizaines de milliers de personnes ?J'attend certaines critiques avec impatience, dont Le mentaliste  et Monk. Deux déceptions pour moi.
Répondre
T
Je n'ai jamais réussi à m'y mettre à cette série. Pourtant j'en avais envie mais il y a toujours eu quelque chose et je n'ai finalement jamais regardé. Apparement je n'ai rien manqué.J'aime bien ton award spécial car il définit à lui seul la série. Personne n'a entendu parler de cette série, elle passe complétement inaperçu et visiblement avec raison.
Répondre
B
Ouch. Bon bin j'ai vu que le pilot je m'étais dit c'est chiant mais ça va aller...mais apparemment pas. Un truc en moins sur ma to-do-list. Mais tu as vraiment aimé le film? Parce que bizarrement certains défauts que tu énonces se retrouvent un petit pu dedans. Ca se trouve tu es juste raciste parce que c'est une série américaine...
Répondre
S
HS mais elle est très pro ta rubrique quotidienne. Beau travail. Pour le moment, je n'ai vu que Prison break s.4 dans les articles parus, et elle vaut effectivement bien la dernière place
Répondre
C
Oui je sais bien. C'est bien pour cela que j'ai fait un article sans aucun spoiler. Malgré tout, vous n'avez rien manqué avec cette série lol !
Répondre
V
Pas enthousiasmé de découvrir ça au vu de ta critique !
Répondre
P
Très très peu d'entre nous ont du voir cette série, ça ne va donc pas s'affoler pour les comms :(
Répondre