Séries, ton classement impitoyable : 21 - How I met your mother 4.

Place 21 : How I Met Your Mother – Saison 4. Classement 2007/2008 : 25ème (+ 4 places).

Diffusion sur CBS le lundi soir à 20h30 (moyenne saison 4 : 9,6 millions de téléspectateurs, + 13% par rapport à la saison 3) et sur Canal + en France. Renouvelé pour une saison 5.

Créé par Carter Bays et Craig Thomas. Avec Josh Radnor, Neil Patrick Harris, Alyson Hannigan, Cobie Smulders et Jason Segel.

Indice Spoiler: 2/5

Bilan: C’est le cœur fendu que je vous annonce aujourd’hui qu’How I Met Your Mother n’est que 21ème du classement. En cause, comme bien souvent dans les sitcoms, des épisodes très inégaux. Mais ne vous affolez pas, ils ont une excuse ! Oui, oui, et une bonne. Alors l’année dernière, vous comprenez, c’était la grève des scénaristes. Et cette année, et bien nous avons la grossesse simultanée des deux actrices de la série, Alysson Hannigan et Cobie Smulders. Les paris sont donc lancés pour l’année prochaine. Extinction de voix pour Josh Radnor ? Petit ongle cassé pour Neil Patrick Harris ? Les bookmakers retiennent leur souffle. Mais je reconnais aisément que How I Met a joué de malchance. C’est carrément l’ensemble du casting féminin qui s’est retrouvé en cloque !

Il est toujours difficile pour une série de ‘cacher’ la grossesse de l’héroïne. On se contente généralement de plans serrés ou d’innombrables objets pour cacher le fruit de la discorde. Certaines sont plus inventives comme Gillian Anderson qui se fera enlever par les extra-terrestres et Lauren Lane d’Une Nounou d’Enfer qui finira en hôpital psychiatrique ! Et bien How I Met a fait encore mieux : une blague salace de Barney et Lilly partie pour 4 semaines. Fallait le faire ! Mais surtout des épisodes finaux écrit à l’arraché pour boucler le tournage le plus rapidement possible, une inspiration vacillante et un manque de punch chronique (la pauvre Alysson devait certainement être enceinte de quadruplés et son seul trajet autorisée était celui du sofa au fauteuil).

Non, non, vous ne me ferez pas taper sur les femmes enceintes ! D’autant que cette saison n’est pas mauvaise en soit, un bon nombre d’épisodes fait figure de grand How I Met. Et ceux qui sont le plus réussis sont clairement les épisodes stand alone prétextes aux délires les plus improbables des scénaristes, devenus cultes parmi les fans. Les saisons précédentes nous avaient notamment régalées du slapbet, de la chèvre dans la baignoire, de la lettre fantomatique de Barney, du ‘Ted Mosby is a jerk’ et j’en passe les meilleures, tout en jouant à la perfection la carte de la proximité avec le public.

Et bien cette saison fait de même avec un épisode totalement surréaliste sur la recherche du meilleur hamburger de la ville et les fantasmes érotico-alimentaires de Marshall, les inénarrables ‘Intervention’, la bataille de clichés entre New York et New Jersey, l’épisode où Marshall n’ose pas fait caca au travail ou encore la fausse famille de Barney. Et puis est arrivé The Naked Man, apogée créatif de la saison ou How I Met et ses techniques de drague… originales. Pour ceux qui ne connaissent pas, c’est très simple : cela consiste à se mettre totalement nu lors d’un rendez vous afin de rire votre future conquête qui du coup se donnera à la bête en rut que vous êtes. Barney et Ted se laisseront ainsi aller à toutes les positions possibles et inimaginables, bref un délire comme seule la sitcom sait nous en proposer.

Ahhh les théories de drague d’How I Met Your Mother, et notamment de Barney, c’est clairement la plus grand force et source d’inspiration de la série. Un épisode démarrant par une théorie de Barney est un big bang de l’humour garanti, contrairement à la sitcom diffusée juste avant, Boodream tu ne m’en voudras point. Et si jamais il a le malheur de continuer par ‘Il y a deux genre de filles dans la vie’, alors-là attendez à vous à pisser de rire. Et si, en plus, l’épisode se déroule chez Barney et qu’il porte son cultissime pyjama costard, alors là c’est terminé. Seul un antidote violent pourra alors stopper votre crise de rire, tel un épisode de ‘My Name Is Earl’. A consommer toutefois avec modération, 2 minutes suffisent, au risque d’endommager irréparablement votre santé mentale. C’était un message du ministère du bon gout !

Et donc, comme je le disais en intro, How I Met souffre de petits défauts, les mêmes qui reviennent d’années en années, sauf qu’à force de ne pas colmater les fissures, elles finissent par s’agrandir de saison en saison et cela commence à devenir un tantinet gênant. Je reconnais que c’est mon côté Eric Naulleau qui me force à être aussi tatillon. Mais je l’assume jusqu’au bout et à l’image de sa formidable sortie sur Francis Lalanne, permettez-moi de vous offrir ces quelques modestes vers sur les défauts d’How I Met.

‘ How I Met Your Mother, tes répliques font mon bonheur,
Mais ma chère amie, c’est ton pitch qui te nuit,
Toutes les histoires de Ted Mosby finiront donc en tragédie
Tant que celui-ci n’aura pas rencontré l’amour de sa vie,
Ô rage ! Ô désespoir !

Ne serait-il donc pas temps que l’intrigue fasse un pas en avant,
Une évolution ne serait pas signe de malédiction,
Quand l’ennuie pointe le bout de son pis,
Seul un changement nous fera retrouver notre amour d’antan
Ô joie ! Ô bonheur ! '

Ne m’en voulez pas, une crise de folie passagère, je me soigne. Mais vous aurez compris l’idée ! Ce n’est toutefois pas le seul défaut d’How I Met puisque ce problème d’évolution de la série vient gangrener petit à petit tous les autres éléments moteurs du show. Et ce problème est d’autant plus gênant que la sitcom continue de souffrir de sa comparaison avec Friends, qui, elle, n’a jamais eu ce souci. Toutefois, cette situation est tellement ancrée dans la série qu’il ne sera probablement jamais possible de la corriger. Rassurant, n’est ce pas ?

Je m’explique. D’une part, les personnages sont trop confinés dans leur caractère, leurs actes et leurs répliques, similaires d’un épisode à l’autre. Vous allez me dire, oui mais dans Friends c’était pareil, Joey était toujours abruti, Monica maniaque et ainsi de suite. Sauf qu’ils parvenaient toujours à nous surprendre. Les scénaristes avaient bien évidemment mis au point une personnalité générale mais on a appris à les connaitre un peu plus jusqu’au final de la série. Dans How I Met, on n’entendra jamais dire que tel personnage nous a surpris car on les connait trop, on parvient même à deviner leurs réactions. Bien sur, on les adore, mais l’évolution a atteint sa limite et a laissé place à une douce routine.

La raison est multiple : d’une part les intrigues sont très redondantes, même si la réalisation est ultra novatrice, bien plus dans Friends. Certaines histoires qui auraient pu être hilarantes en saison 1 sont donc tous justes correctes en saison 4 car la mécanique ne présente plus de surprises. Ce manque de renouvellement fait ainsi ressortir des défauts multiples. Pour vous dire, je ne me suis rendu compte qu’en saison 4, la série avait des rires enregistrés car je n’y prêtais pas attention auparavant ! Bon, certes, ce ne sont pas les rires rouillés de Madame est servie, mais depuis que je l’ai réalisé, ça me gène.

Et puis surtout, défaut Ô combien majeur de la série (les vers m’ont monté à la tête), et c’est là toute la différence avec Friends, la série ne repose que sur ses personnages réguliers et cela finit par être étouffant. Il manque de personnages revenant ponctuellement, à l’image de cette chère Janice. Le personnage de Sarah Chalke, et toute la fraicheur qu’elle avait amené, le prouve bien. Et puis surtout, l’utilisation de guest-star est souvent très mal faite, ne servant que de faire valoir aux personnages du show et tout simplement de création de buzz, à l’image de cette chère Britney ‘J’ai la chatte qui pendouille’ Spears. How I met reste indubitablement une sitcom sympathique mais tant qu’elle ne se sera pas penchée sur ses quelques problèmes structurels, il semble difficile qu’elle retrouve son niveau des précédentes saisons.

Meilleur épisode : 4.12 - Benefits
Pire épisode : 4.16 – Sorry, Bro

Prix special: Award ‘Autant Joey c’était une très mauvaise idée, autant Barney ça pourrait le faire !’ pour Neil Patrick Harris (Barney Stinson).

Les points forts : La sitcom repose sur quatre piliers : son écriture, son casting, sa réalisation et son innovation permanant en termes de sketchs. Les scénaristes fourmillent d’idées comiques toutes plus délirantes les unes que les autres qui font que la série nous réserve des épisodes totalement barrés. L’autre point fort de la série est clairement sa propension à créer des gimmick hilarants qui en font la sitcom la plus proche de son public.

Les points faibles : Un manque de renouvellement des intrigues, de renouvellement des personnages, de renouvellement des lieux bref… Un manque de renouvellement ! La fin de saison, très faible, a également montré de sérieuses carences en terme d’humour. Mais on mettra cela sur le compte de la grossesse des deux actrices principales.

Conclusion : Le pitch n’était peut être pas assez solide. Au bout de 4 saisons, et même si l’humour est toujours là et nous a réservé des épisodes cultissimes, la série commence à tourner en rond et a montré sérieusement ses limites. Entre How I Met et moi, c’est finalement comme un vieux couple. Je l’aime toujours mais elle ne me surprend plus, je la connais sur le bout des doigts, je sais comment elle va réagir. Seul un sérieux changement pourrait donner un vrai coup de pied dans la fourmilière dont elle a désespérément besoin. C’est d’ailleurs le moment ou jamais à l’heure où 30 rock, ma maitresse, montre quelques signes de faiblesses.

COLE.

Prochain billet lundi. Les précédents sur http://www.leblogtvnews.com/categorie-10974265.html.

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