2 Septembre 2005
A première vue, il semblerait logique pour marquer la rentrée de parler des nouveaux programmes, des nouvelles têtes, des nouvelles donnes.
Je pourrais aussi revenir sur les temps forts qu’a connu la petite boîte à brasser du vide qui nous est si chère durant cet été. Les aléas d’un supposé canular Incroyablement Chiant, le semi-flop -je dis « semi » parce que M6 qui se proclame chaîne généraliste ne parle que des cibles - cru 2005 du robinet estival à grognasses que nous sert chaque année la chaîne du très respectable (mais alors très, très respectable) Thomas Valentin, j’en passe et des meilleurs.
Inutile non plus de revenir sur la saison passée, mon approche déplairait à ceux qui ne jurent que par les chiffres, et vous êtes assez grand pour tirer votre propre bilan. Alors, si je ne parle pas de la saison dernière, ni de celle qui s’annonce, de quoi je vais parler bordel ? Annoncer des « tendances » qui n’en sont plus car identifiées depuis belle lurette, faire des analyses évidentes, se délecter de polémique, de promo et de people, semer du vent en somme ? Non, Il vous suffirait d’écouter Jean Marc Morandini. Il est inutile de vous recracher les infos déjà parues partout, de vous réciter le dossier de presse de rentrée des chaînes, et de m’autoproclamer de fait Grand expert des tubes cathodiques. J’ai la chance de m’adresser à un panel plus averti, qui se débrouille très bien pour dénicher les « scoops » qu’il veut.
Et puis, il n’y a pas grand chose de neuf à dire en fait, et c’est là tout le problème. Les années se suivent et se ressemblent Les conférences de rentrée sont plus que jamais orchestrées par des costards pour les costards, les technocrates sont fidèles au poste (la qualité dudit poste s’en ressent d’ailleurs…), l’odeur de détergeant et le goût métallique qui se dégagent sont les seuls éléments du PAF véritablement en phase avec notre société. On fait de la télé comme on fait du yaourt, on la consomme comme telle. Et bien sûr, parler de « la télé » c’est branchouille. Y’a des connaisseurs de la télé, c’est un hobby de masse, comme le sport ou la confection de figurines traditionnelles – à en juger par l’audience du sympathique JPP au 13h, ces figurines passionnent les français-. C’est pratique de faire de la télévision une discipline, d’en circonscrire le cadre. Ca permet aux vendeurs du tunnels pub de travailler en toute tranquillité, sans que jamais personne n’exige de la culture. Pensez-vous donc, la télé ne peut pas faire de culture, puisqu’il existe déjà une culture télé, qui nous ait enseignée par « professionnels de la profession ».
Ironie du sort, les faits importants passent inaperçus. La généralisation du publi-reportage, dont le nouveau projet éditorial de l’AFP n’est pas le dernier à louer les mérites, par exemple. Ou le fait que l’offre audiovisuelle soit plus que jamais politisée, n’ayant rien à envier à l’ORTF. Dernier et tout récent exemple en date, la nomination de Valérie Lescable, ex Directrice de France Soir (notre tabloïd à nous !), à la tête d’ITELE… A droite toutes probablement pour cette chaîne qui semblait jouir d’un ton original. « Reformatage » entrepris par Canal Plus. Il ne faut pas être devin pour imaginer que les dirigeants de Canal, respectivement ex Aventis et ex Procter, ne sont pas étranger à cette rationalisation sensée rassurée certains. Rassurant comme la nomination de Patrick de Carolis à la tête de Francetélés. Sans parler du fait que de très nombreuses personnes venant de la sphère politique s’incrustent dans des postes à responsabilité à la télé.
Enfin bon, ni Patrick Le Lay, ni Nicolas De Tavernost, n’ont besoin de changer de ligne éditoriale, c’est toujours ça de pris…Bon je vais m’arrêter là parce que mes billets sont longs et chiants et que personne ne me lit du coup. La Starac’ and co c’est plus efficace. Promis, la prochaine fois, je lirai Télé7jours et j’écouterais Sébastien Folin avant d’écrire.
Boodream
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