17 Août 2010
Séries… Ton classement impitoyable ! saison 2009/2010.
Place 16 – FRINGE Saison 2. (Classement 2008 / 2009 pour la saison 1 : 7ème).
Diffusion sur FOX le jeudi à 21h (moyenne saison 2 : 6,36 millions de téléspectateurs, -36% par rapport à la saison 1). Diffusion en France sur TF1.
Renouvelé pour une saison 3.
Indice Spoiler : 2/5
Avant de rentrer plus spécifiquement dans les détails de cette saison 2, j’aimerais, si vous me le permettez, revenir à la notion même de l’existence de Fringe. Rappelez-vous, lors de son arrivée, on nous présentait la série comme étant un show de science-fiction suivant une section du FBI spécialisée dans les « Fringe Science ». Ces dernières se définissant comme des phénomènes à la frontière des notions scientifiques actuellement connues. Si vous avez suivi cette saison 2, je n’ai point besoin de rajouter de commentaires. Vous m’avez compris.
Eh oui, dans cette saison 2, nous ne sommes plus du tout aux frontières de la science, nous sommes carrément en orbite au dessus de Star Trek ! On nous avait vendu la série comme quelque chose d’assez révolutionnaire, un projet presque anti sci-fi, un Eureka scientifique, quasiment réaliste voire un X-Files technologique. La première partie de la saison 1 qui allait dans cette direction était d’ailleurs très prometteuse, maladroite mais prometteuse. Et puis patatras. Même si ce changement de direction n’entache pas réellement la qualité intrinsèque de la série, c’est tout de même dommage que Fringe ne se soit pas plus accroché à son pitch et ait cédé aux sirènes de la SF facile en passant, c’est le cas de le dire, dans un autre monde. C’était un pari, elle l’a complètement loupé. C’est dit.
Ainsi, dans ses loners en tout cas, Fringe s’est précipitée tout droit dans la gueule de la sci-fi pop corn. C’est justement l’une des grosses différences, assez criante cette saison, entre Fringe et X-Files. Non, je n’en ai pas marre de comparer X-Files et Fringe. Fringe reste ainsi une série blockbusterienne, un pur entertainement qui n’a d’autre but de nous divertir. Cette caractéristique s’articule autour de la façon dont Fringe traite ses cas. La plupart des affaires d'X Files étaient certes inexplicables mais les protagonistes, eux-mêmes, ne pouvaient pas les expliquer. Cela étant, Mulder et Scully ne se contentaient pas d'éradiquer bêtement le problème. Ils essayaient de le comprendre, de le cerner, de philosopher sur la nature même de son existence. Dans Fringe, non. On se contente de chercher une solution, et basta.
On peut prendre l’exemple d’un épisode où un post-nazi met au point un espèce de liquide qui permet de tuer des gens selon des caractéristiques physiques propres (leur couleur de peau, de cheveux …) Intriguant, non ? Sauf que voilà. On se contente de mettre en scène l’équipe le pourchasser puis on nous balance la solution miracle : Walter retourne sa potion contre lui et finit par le tuer. Mais comment ce liquide fonctionnait ? Comment cela était possible ? La question n’est même pas posée. Cela en devient frustrant.
Enfin, je pinaille pour une série qui, comme je le disais, n’a pas pour but de nous faire réfléchir. Cette saison 2 de Fringe reste néanmoins en dent de scie. Nous sommes en présence d’une première partie de la saison très moyenne avec des épisodes pour la plupart soporifiques et puis d’une deuxième partie de saison franchement excellente, bien plus ambitieuse et avec un final magistral. Plus on avance dans la saison, plus on abandonne les purs loners pour se plonger dans la mythologie de Fringe. Mythologie qui se dessine autour de ce fameux monde parallèle avec toutes les intrigues fleuves adjacentes, du cortexiphan à la véritable identité de Peter.
Moins de loners, plus de mythologie : voilà donc le vrai pari de Fringe. Peut-on parler de pari réussi ? Oui et non. Je l’avoue, je me confesse, je suis un grand amateur de loners dans les séries de ce genre. Bien évidemment, ils ne font, par définition, pas avancer les intrigues. Mais ils permettent à contrario à la série de sortir des chantiers battus, de tenter autre chose. Fringe nous a ainsi livré quelques loners tout bonnement excellents cette saison. Ironie du sort, ce sont ceux qui rendaient hommage, plus ou moins expressément, à X-Files. Je pense au jouissif « Johari Window », hommage au non moins excellent épisode « Home » d’X-Files. De la même manière « Jacksonville » n’est pas sans rappeler « Le sherif a les dents longues » pour le côté petit ville pittoresque complètement tarée.
Malheureusement, ou heureusement pour certains, plus la saison avance, plus le nombre de loners se réduit à peau de chagrin. Les scénaristes semblent ainsi oublier la définition de loner et c’est là où le trop plein de mythologie tue la mythologie. Mettez cela sur mon compte Audiencesusa.com si vous le voulez, mais je pense, les scénaristes diront le contraire, que la baisse des audiences a finalement eu une grosse influence sur le contenu de la série. Je ne parle pas des coupes budgétaires drastiques, cela, tout le monde l’aura remarqué. Les fameuses et, souvent magistrales, scènes d’introduction de la saison 1 étaient dignes d’un blockbuster Hollywoodien tandis que celles de la saison 2 ne sont pas sans rappeler les pré-génériques de Louis la Brocante. J’exagère, évidemment. Et je suis en plus de mauvaise foi car justement, avec la coupe budgétaire dont ils ont souffert, les producteurs s’en sont admirablement sorti. Fringe conserve sa magnifique photo et son atmosphère mi-noire, mi-polaresque, mi-classieuse.
On sent, je le disais, que la production a quelque peu retourné sa veste en milieu de saison. Rappelons que le passage de la série dans la case mortelle du jeudi soir lui a fait perdre plus d’un tiers de son audience. Je m’explique donc : la première partie de saison contient un bon nombre de loners. L’avantage de ces épisodes indépendants est ainsi de capter une audience nouvelle, puisque par définition, il n’y a nul besoin de suivre religieusement la série afin de les comprendre. Et puis, voyant l’audience fondre de façon exponentielle au fil des épisodes, les scénaristes ont décidé à juste titre de changer de stratégie. Ils se sont dit qu’à défaut de gagner de nouveaux téléspectateurs, ils feraient mieux de conserver ceux qui daigner rester ! Et ainsi Fringe créa, ce que l’on pensait par définition antinomique, le loner mythologique. Mais alors, mon cher Cole, expliquez nous comment fonctionne un loner mythologique ?
Eh bien, cher amis, c’est très simple : vous prenez un loner basique, tout ce qu’il y a de plus traditionnel, ni trop fin, ni trop épais. Un métamorphe, un tremblement de terre temporel ou encore un virus bubonique feront l’affaire. Vous le développez juste à point et, au moment de la cuisson, vous y ajoutez une dose de mythologie ! Chat bite, vous êtes intouchable. Les geek adhèrent et les téléspectateurs peuvent encore se raccrocher en cours de route. Résultat des courses : la moindre enquête d’Olivia se retrouve forcement connecté, de près ou de loin, aux mondes parallèles ou au Cortexiphan. Cela devient prévisible et lassant.
Malgré tout, les scénaristes ont su amplement récompenser notre patience. Les derniers épisodes, et notamment le final, sont magistraux. Les intrigues prennent ainsi forme, les ramifications et enjeux de la série explosent à chaque épisode. Le coup de génie de la série, peut-être même encore plus qu’X-Files, sera d’avoir mis les relations entre les personnages, le drama et l’émotion au centre de la mythologie. La relation tumultueuse entre Peter et son père ou encore le fort passif entre Walter et Olivia jouent un rôle déterminant dans l’avancée de la série.
Et arrive donc le dernier épisode de la saison. Dans ce final tout simplement grandiose, Fringe parvient ainsi à recouper ses trois intrigues fleuves de manière assez bluffante et nous délivre une grande claque en pleine figure en amorçant un tout nouveau virage à 180° degrés complètement inattendu. Sauf qu’à la différence du final de la saison 1, celui-ci est finalement parfaitement logique et en adéquation avec les évènements de la saison 2. La saison 3 pourra ainsi rentrer immédiatement dans le vif du sujet et ainsi constituer, si les scénaristes restent à la hauteur, l’apogée du show.
Meilleur épisode de la saison: 2.23 - Over There, Part 2
Pire épisode de la saison : 2.19 - The Man from the Other Side
Conclusion : Là où une autre série de JJ Abrams, à savoir bien évidemment Alias, aura su renversé prodigieusement son schéma en 1 épisode, il aura fallu plus d’une demi-saison à Fringe. La série n’a plus grand-chose à voir avec ses origines, passant de loners scientifico-surnaturels à ambitieuse mythologie de SF pure. Elle aura mis beaucoup de temps à nous convaincre du bien-fondé de cette refonte mais c’est désormais faite. Plus la saison avance, plus la mythologie prend de l’ampleur et plus les enjeux deviennent exaltants. Le tout pour parvenir à un final tonitruant, annonçant, espérons-le en tout cas, une saison 3 qui pourrait être l’aboutissement de la série dont les jours sont en danger.
COLE. Twitter : http://twitter.com/Cole4616
(Crédit photos © FOX /DR. )
Depuis lundi : Les chroniques sont avancées au début de matinée pour la parution.
Prochaines chroniques de mercredi à vendredi matin. Précédentes chroniques : http://www.leblogtvnews.com/categorie-11513584.html .
Participations cette saison, pour épauler Cole, de :
Tao (Critik en Séries)
Lulla (Des News en Séries)
Alain Carrazé (8 Art City)
Pierre Langlais (Tête de séries)
Pierre Serisier (Le Monde des Séries)
Btv27 (Series Live)
Dylanesque (Dylanesque TV)
Et Boodream.
Actu des médias par 2 passionnés, amateurs. Et tweets perso.
Voir le profil de leblogtvnews.com sur le portail Overblog