8 Juillet 2010
Séries… Ton classement impitoyable ! saison 2009/2010. Place 37 : SPARTACUS saison 1.
Diffusion aux Etats-Unis sur Starz le vendredi soir à 21h.
Renouvelé pour une saison 2.
Annoncé sur Orange en France.
Créé par Steven S. DeKnight (Smallville).
Avec Andy Whitfield (Spartacus), Manu Bennett (Crixus), Peter Mensah (Doctore), Nick Tarabay (Ashur), Lucy Lawless (Lucretia),John Hannah (Batiatus) et Lesley-Ann Brandt (Naevia)
Indice Spoiler : 0/5
A ceux qui clament que Spartacus est la série la plus débile de l’année, permettez-moi de vous répondre ceci : vous avez tout faux ! Bien au contraire, Spartacus est la série la plus maligne et finaude de la saison. Oui, vous m’avez bien lu. Quelques jours de classement et il a déjà perdu la raison ? Pas du tout ! Spartacus est en réalité un véritable prêt-à-consommé, redoutablement étudié pour satisfaire un public masculin primitif. Et cela fonctionne. Il faut dire que les producteurs ont mené en amont une véritable étude sociologique de l’homme dans toute sa splendeur.
Munis de capteurs hyper réactifs, un panel d’hommes sur-testostéronés, avec un QI pouvant être assimilé de près ou de loin à celui du canard de Barbarie, se sont prêtés à une expérience révolutionnaire. Devant eux : des images en continu alternant religieusement scènes de cul et scènes de baston. But de l’opération : déceler avec une précision minutée les besoins primaires du Neanderthal. Et croyez-moi, le résultat est incroyable.
Spartacus est ainsi le divertissement typique, presque méthodique, qui répond exactement aux besoins du téléspectateur, dans sa plus stricte et sa plus basique définition. Pour parler concrètement, le déroulé d’un épisode est le suivant : on assiste tout d’abord à une bonne scène ensanglantée, ponctuée de jets distingués de boyaux et de tripes et avec au passage des effets spéciaux digne d’une version érotico-cheap de 300… Et pile poil au moment où on se dit « Bon, c’est sympa, mais un peu de cul pour changer ne ferait pas mal », l’épisode enchaine sur une scène érotique. Cela paraît idiot mais de cette manière, la série est assurée de conserver le téléspectateur pendant tout l’épisode : on lui donne précisément ce qu’il veut au moment où il le veut. L’explosion de l’audience du show au fil des épisodes n’a ainsi rien d’étonnant.
Sur le contenu de Spartacus : Blood & Sand à proprement parler, il est inutile de chercher une quelconque ambition scénaristique. Franchement, excusez-moi, mais ceux qui disent que les intrigues de la série deviennent de plus en plus fournies au fil des épisodes… Je ne suis pas du tout d’accord ! Le seul et unique but de la série est purement de nous divertir visuellement, son scénario tient donc sur une feuille de papier toilettes hard discount.
Pour vous résumer brièvement la mécanique des épisodes, Spartacus est une brute sparte qui se fait capturer par les romains après avoir déclenché une mini révolte au sein de son clan. Ces derniers en profitent au passage pour capturer son idiote de femme dans une scène surréaliste qui pourrait se situer entre Xena la guerrière et une fresque de la chapelle Sixtine. Alors qu’il est condamné à mort dans les arènes, Spartacus se fait finalement repêcher par Batiatus, le propriétaire d’une école de gladiateurs de Capoue. Le deal est simple : Spartacus doit gagner des combats et en échange il reverra sa femme. Comme vous le constatez, l’intrigue est pour peu ou prou similaire à la vraie histoire, si ce n’est que dans le film de Kubrick, la femme de Batiatus n’était pas interprétée par Lucy Lawless et qu’elle ne se faisait pas engrosser par la moitié de Capoue. Enfin passons.
Là où le bât blesse est que la mécanique des épisodes est toujours la même : Spartacus échoue, Batiatus perd de l’argent, il s’endette, il s’énerve et condamne Spartacus à mort. Les histoires de Batiatus, traditionnels jeux de pouvoir romains sont d’ailleurs les plus ambitieuses et intéressantes de la série. Spartacus est donc condamné à mort mais soudainement il a une vision de cette improbable scène où il confie un ruban à sa douce en lui faisant sous-entendre qu’elle pourra se masturber en pensant à lui pendant qu’il est au combat (je vous jure que c’est vrai).
Cette scène était d’ailleurs assez incroyable et symptomatique de la série. Spartacus s’apprête à partir au combat et à quitter sa femme. On s’attend donc à des adieux épiques, un peu déchirés du genre « Ne vous faites point de soucis ma promise, je reviendrais ! ». Au lieu de cela, l’autre abruti, pas romantique pour un sou, sous-entend seulement que sa femme est une salope qui va littéralement passer son temps à se toucher en l’attendant. Enfin passons.
Spartacus a donc cette vision, se relève, gagne un combat insurmontable et Batiatus lui redonne une chance. Et chaque épisode, c’est la même rengaine. Il y a des petites intrigues secondaires comme l’amitié pseudo-gay entre Spartacus et un gladiateur blondinet, les combats de coqs et les affrontements entre les différents gladiateurs et les élans pervers de la bourgeoisie de l’époque… Enfin pas de quoi arriver à la cheville de Rome. Mais encore une fois, ce n’est pas l’ambition du show.
Là où la série vaut vraiment le détour, c'est donc pour ses scènes de combats, à la fois impressionnantes et parfaitement ridicules. Evidemment, la série est assez révolutionnaire dans l’idée : peu de séries ont eu recours à autant d’effets spéciaux. D’un autre côté, les combats ne sont pas crédibles pour un sou. Premièrement, certains décors sont si moches qu’on aurait encore préféré que la série laisse les fonds verts. Et deuxièmement, les combats ont autant de crédibilité qu’une partie de Tekken 3.
A vouloir se la jouer trop visuel, la série en fait trop. Ainsi, au moindre coup de poing, on a littéralement droit à l’explosion d’un camion de poches de sang et à 12 dents qui sautent ! Non seulement c’est kitch à mort, j’ai vu le moment où l’assistant effets spéciaux venait carrément vider des bouteilles d’Heinz sur les acteurs, mais en plus c’est carrément grotesque puisque lors de la scène d’après, le personnage en question retrouve toutes ses dents. C’est limite s’il garde une égratignure. Franchement, de qui se moque-t-on. C’est encore pire que Stallone dans Cliffangher qui semble sortir de chez Jean-Louis David tout au long du film alors qu’il est en pleine tempête de neige et qu’il se fait courser par une armée de bad guy. Sans compter qu’ils sont tellement huilés qu’on se demande si les gladiateurs n’enchainent pas les combats avec des showcases au Queen. Je t’enverrais Chuck Norris y faire du ménage moi, là-bas dedans ! Un autre aspect qui m’a un peu gêné avec cette série, ce sont les dialogues, pour le moins primitifs. En gros, pour vous résumer, la réplique la plus longue et la plus distinguée de la série est certainement, et je cite : « Un gladiateur encule la mort. Chaque fois qu’il entre dans l’arène, il glisse sa bite dans la bouche de la bête ! » (Réplique authentique). Lucy Lawless me disait récemment (oui, je me la pète) que c’était justement pour être réaliste. Je veux bien qu’à l’époque, ils ne se précipitaient pas sur le dernier roman de Bernard-Henri Levy (et maintenant non plus, d’ailleurs) mais tout de même ! Il y a carrément des scènes tout simplement répugnantes où du sang jaillit sur la foule et qu’ils en bouillonnent de plaisir jusqu’à se le lécher. A part Marc Cherry, je vois franchement difficilement qui pourrait apprecier ce genre de scène.
Enfin, pour en finir avec la polémique sur les scènes de sexe de la série, croyez-moi, c’est un simple buzz, machiavéliquement organisé par la production, afin de faire monter les audiences. Seules les scènes de partouzes généralisées entre gladiateurs et servantes observées par les nobles pervers se distinguent car elles sont franchement malsaines. Surfant sur son côté homophobie / homophilie, la série a également surpris en montrant quelques scènes gays assez crus. Leur traitement est un peu décevant car on a l’impression qu’elles sont avant tout là pour choquer et sont donc très maladroites. Globalement, la caméra se contente souvent de faire un plan travelling qui nous laisse entrevoir quelques hommes en plein ébat. D’un autre côté, c’est aussi compréhensible. Il ne faudrait pas choquer le cœur de cible benêt de la série !
Comme si, la scène était écrite seulement pour faire « acte de présence » et dire aux médias : « Regardez, on devient encore plus trash à chaque épisode ! ». A mon avis, l’un des scénaristes principaux doit aussi être rédacteur chez Morandini puisqu’à chaque nouvelle scène de cul, on a droit à un petit article. Sauf que bon, même le film érotique de NT1 est encore plus audacieux. Enfin, on s’éternise… tellement que je n’ai pas eu le temps de vous parler des aspects positifs de cette série. Quel dommage !
Conclusion : On a beaucoup tiré sur Spartacus : Blood & Sand ces derniers mois pour son côté trash, idiot, ses intrigues primitives, ses dialogues aux ras des pâquerettes et son style brut de décoffrage. Et c’est vrai, tous ces adjectifs siéent parfaitement au show. Pour autant, cela apparaitrait presque comme secondaire pour une série rythmée qui n’a aucun autre but que de divertir nos instincts les plus primaires. Et si l’on parvient à regarder la série en tant que pur spectacle décérébré, crade et vulgaire, on passe un excellent moment. Je vous le jure sur les « couilles de Jupiter » !
COLE. Twitter : http://twitter.com/Cole4616
(Crédit photos © ABC /DR. )
Place 36 à découvrir dès vendredi midi sur le blog.
Précédentes chroniques : http://www.leblogtvnews.com/categorie-11513584.html .
Participations également cette saison de :
Tao (Critik en Séries)
Lulla (Des News en Séries)
Alain Carrazé (8 Art City)
Pierre Langlais (Tête de séries)
Pierre Serisier (Le Monde des Séries)
Btv27 (Series Live)
Dylanesque (Dylanesque TV)
Et Boodream.
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