13 Juillet 2010
Séries… Ton classement impitoyable ! saison 2009/2010.
Place 35 – V. Saison 1.
Diffusion sur ABC le mardi soir à 22h. Renouvelé pour une saison 2.
Annoncé sur TF1 en France
Moyenne saison 1 aux Etats-Unis : 7,44 millions de téléspectateurs.
Créé par Kenneth Johnson (V).
Avec Elizabeth Mitchell (Erica), Morena Baccarin (Anna), Scott Wolf (Chad), Morris Chestnut (Ryan), Joel Gretsch (Jack), Logan Huffman (Tyler), Laura Vandervoort (Lisa), Lourdes Benedicto (Valerie)…
Indice Spoiler : 0/5
Le remake de V nous aura permis d’apprendre deux choses. D’une part : c’est tout de même triste de vieillir. En effet, l’un des scénaristes principaux du show était aussi scénariste de la version originale de V ! Le deuxième élément étant que confier un premier rôle à Elizabeth Mitchell est en réalité beaucoup plus dangereux que de se faire envahir par des extraterrestres. Oui, on soupçonnait déjà Elizabeth Mitchell d’etre une actrice monoexpressive, en quelque sorte la Sam Neil au féminin, la Lincoln Burrows de l’arcade sourcilière, mais maintenant, au moins, on en est sûr. Si un jour les aliens venaient à débarquer sur Terre et que le FBI de FlashForward est chargé de l’enquête tandis que la résistance est menée par Elizabeth Mitchell et Joel Gretsch, autant s’injecter tout de suite une bonne piqure de sang vert. Croyez-moi, nous éviterons bien des souffrances.
Cela étant dit, V est donc bel et bien ce que l’on peut communément appeler une mauvaise série, une vraie, une pure. La raison de cette déroute est à la fois simple et paradoxale. En voulant moderniser à outrance l’originale, V (2009) a ainsi pris le parti d’un insipide premier degré dépourvu de réflexion conduisant, paradoxalement, à un genre de série archi dépassé, démodé et déjà-vu. Voilà ce que l’on appelle une phrase souffrant de problèmes de syntaxe mais vous avez compris l’idée.
On a ainsi l’impression que les scénaristes ont voulu faire un remake fast-food de la série, dénué de toute l’épaisseur de l’originale et de tout le subtext historique, notamment celui sur la seconde guerre mondiale et sur les nazis, qui ont propulsé V au rang de série culte. On se retrouve ainsi en présence d’un hybride entre Le Caméléon, Kyle XY (pauvre Nicholas Lea) et The Sentinel. Tout cela est donc un peu gênant. Pour la défense de nos chers envahisseurs modernes, certains arguent que les scénaristes se sont adaptés aux thèmes de nos jours en transposant le parallèle du nazisme à celui du terrorisme. L’idée fut louable. Sauf que c’est totalement faux.
Dans la version originale, la métaphore était claire : le discours des envahisseurs séduit de plus en plus devenant un véritable phénomène de société, allant jusqu’à endoctriner la population. Or, vous m’excuserez, mais je n’ai pas l’impression que le monde entier soit pendu à la bouche des terroristes pour devenir des kalachnikovs géantes. Je peux me tromper mais j’en doute. Il n’y a donc aucun parallèle.
On se retrouve donc en présence d’une série conspirationniste du pauvre, de la pure série d’action décérébrée qui était reine entre le milieu des années 80 et le milieu des années 90. Afin de vous pitcher sommairement, des extraterrestres de formes humaines et scientifiquement très avancés débarquent sur Terre afin de colporter la bonne parole. Alors que le monde est séduit, un petit groupe de bras cassés se forment et découvrent qu’ils sont en fait sur place pour nous détruire. Ils vont alors monter une résistance visant à les renverser. Soit.
Cela aurait pu finalement être intéressant si seulement les scénaristes étaient bons et que la série n’était pas un remake. V (2009) a ainsi été vendu en nous disant : « Regardez, les extraterrestres nous envahissent. Mais que veulent-ils ? Que cachent-ils ? ». La série étant donc un remake, on avait tout de même une vague idée du pourquoi du comment, et ce, dès le départ. Un peu coincé entre la volonté de créer un espèce de buzz mystérieux et le ridicule de la situation, puisque l’on sait déjà ce qu’il va se passer depuis 20 ans, les scénaristes ont donc dû couper court à tout suspens dès le pilote. C’est un peu comme si demain on faisait un remake identique au « Sixième Sens » et que la pub nous disait « Ouh la la, mais quel va être le twist final ? ». Cela aurait donc été plus malin de faire le même genre de série, sans en faire un remake. Tout revival de série feuilletonante est, par définition, totalement inutile.
Ainsi, le côté mystérieux un peu « Lostien » se retrouve ainsi totalement cannibalisé, ne laissant aucune place à la moindre révélation possible. La marge de manœuvre niveau intrigues se retrouve donc assez limité, je vous l’accorde. Toutefois, la série n’est pas non plus aidée par son manichéisme poussé à l’extrême. Les méchants sont bien méchants et les gentils sont trop gentils. On finit par s’ennuyer très vite.
Les épisodes sont en fait construits de manière archi simpliste. A ma droite, nous avons Anna, la reine des V, qui manigance dans son vaisseau spatial issu des décors de Star Trek (je parle bien de la version des années 60). Je vous jure, c’est d’un kitsch… A côté, l’usine qui servait de QG dernier cri aux méchants de Kyle XY, c’était Avatar. Et encore, je vous épargne la scène où Anna s’accouple afin de faire naitre une armée de petits soldats. Et de l’autre côté, on a donc la résistance menée par Mitchell et Gretsch des 4400, jouant un rôle de prêtre attardé insupportable. Oui, dans l’original, le maitre de la résistance était un journaliste. Mais forcement, on est chez ABC, fallait donc bien un curé. Puis histoire de bien accentuer le fait que ce sont des rebelles super cool, on les présente toujours dans des espèces de hangars désaffectés très roots afin que l’on comprenne bien que ce sont de gros loubards. Sauf qu’au final, on n’y croit pas du tout. Pour vous donner une idée, on est entre un groupe de syndicalistes d’extrême gauche de la SNCF et l’Agence tous risques.
En effet, niveau crédibilité, c’est un désastre. Je veux bien que la série soit un guilty pleasure mais tout de même. Premièrement, les V disposent d’une technologie de pointe de l’an 4.000, ils peuvent soigner toute les maladies du monde, se téléporter et j’en passe et ils ne sont pas fichus de retrouver les loosers de la résistance avec leur pelote de laine et leur boite de thon à la catalane Saupiquet en guise de défense.
Deuxième élément : le personnage d’agent du FBI interprétée donc par Elizabeth Mitchell. Elle est tout de même censée travailler la journée pour éviter les soupçons à son regard. Or, elle passe le plus clair de son temps à friquoter avec le cureton ou à se pavaner dans le hangar de la SNCF. Et les seules fois où elle travaille, elle est si discrète dans ses tentatives de détournement d’enquête que c’est limite si elle fait pas un lap dance sur le bureau du directeur du FBI tout en chantonnant qu’elle fait partie de la résistance. Evidemment, personne ne remarque, passons.
Mais V (2009) possède également, dans sa volonté probable de se différencier de l’original, une panoplie de personnages pouvant justement pencher du côté des aliens ou de la résistance, et donc de faire triompher le bien ou le mal. Pour le coup, ces derniers ne sont ni gentils ni méchants mais d’une stupidité consternantes. Là est le plus gros échec de V : les seuls éléments se différenciant de la série mère sont clairement les plus gros ratés.
Ces ratés sont clairement à mettre sur le compte d’un casting pour le moins lézardeux, sans faire de mauvais jeux de mots. On a notamment Scott Wolf, l’acteur le plus ringard d’Hollywood, qui campe un rôle de journaliste n’étant pas sans rappeler celui de Michael J.Fox dans Mars Attacks, sans son charisme et son humour. On a également Lourdes Benedicto qui n’a jamais autant bien porté son prénom. Soporifique Benedicto ou « C’est pas croyable d’etre aussi gourde » Benedicto lui auraient aussi sied comme un gant.
Et puis, enfin, je ne pouvais finir ma chronique sans évoquer l’horripilant Logan Huffman qui interprète l’atroce fils d’Elizabeth Mitchell. Mais qu’elle le laisse aller se faire lobotimiser dans le vaisseau des V. Franchement, elle n’aura rien perdu. Mais comment un tel acteur a-t-il sérieusement pu etre casté ? Non seulement, il est physiquement insupportable et horripilant mais en plus, il est monoexpressif, ne sait pas jouer, ne s’est pas s’exprimer, retranscrire la moindre émotion. Sa prestation est juste cataclysmique. On est carrément dans la parodie. Je vous jure, j’en ai cauchemardé. S’il était français, on lui aurait sans aucun doute attribué le Gérard du faux sosie de Kyle XY casté pour attirer la minette et à qui on donne 2 ans pour finir pompiste dans une station service glauque de l’Indiana à l’image de J.T de Notre Belle Famille.
Au final, la meilleure surprise de la série, et celle pour qui on reste jusqu’à la fin, c’est l’excellente Morena Baccarin dans le rôle d’Anna tant elle ressemble de façon presque troublante à un lézard. Sa gigantesque culotte de cheval n’est d’ailleurs pas étrangère à ce phénomène. Suffira-t-elle à me faire revenir en saison 2 ? Non.
Conclusion : Si l’invasion des visiteurs sera probablement un échec, une chose est sure, l’invasion des remakes, elle, en constitue un véritable. V, de part son contexte historique et son statut de série pionnière, était très difficilement modernisable. On se retrouve ainsi avec une série démodée, sur la forme comme sur le fond, qui nous renvoit tout droit au cœur des séries cheap des années 90. V 2009 a ainsi pris le parti d’un premier degré dans l’action non seulement manichéen mais surtout totalement dépassée, laissant ainsi place à des enjeux inexistants. La série n’est pas sauvée par son casting tout autant has-been, à l’exception près de la majestueuse Morena Baccarin.
COLE. Twitter : http://twitter.com/Cole4616
(Crédit photos © ABC /DR. )
Place 34 à découvrir dès mardi midi sur le blog.
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Participations également cette saison de :
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Pierre Langlais (Tête de séries)
Pierre Serisier (Le Monde des Séries)
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