22 Août 2008
Diffusion sur NBC le lundi soir à 20h (Moyenne saison 1 : 7,79 millions de téléspectateurs) et annoncé sur TF1 en France. Renouvelé pour une saison 2.
Produit par: McG (Newport Beach). Ecrit par Josh Schwartz
(Newport Beach).
Avec : Zachary Levi, Yvonne Strahovski, Sarah Lancaster, Adam Balwin et Joshua
Gomez.
Imaginez donc un savant mélange entre Alias et Newport Beach, saupoudré d’une pincée de James Bond, allié à un soupçon de Drôle de Dames, sans oublier une touche de Wayne’s World et vous
obtiendrez l’un des plus divertissants guilty pleasure de l’année : Chuck.
La série met ainsi un scène un jeune employé du supermarché du coin, légèrement geek et coincé sur les bords, et qui n’a jamais rien demandé à personne. Et ce même employé se retrouve, du jour au
lendemain, en possession d’une vidéo subliminale ultra-compromettante comprenant tous les secrets de la CIA après qu’elle lui ait été envoyé au hasard par un ancien ami devenu agent secret.
Ainsi, du simple regard de cette étrange vidéo, Chuck devient un véritable ordinateur vivant de la CIA, connaissant tous les dossiers et pouvant reconnaitre un ‘méchant’ d’un simple regard. Il
devient ainsi « l’élu » de la CIA, un véritable espion malgré lui et va donc retrouver au cœur des missions les périlleuses en compagnie de deux agents sous couvertures, une blonde sexy
et un Terminator sur pattes. Vous l’avez compris, le postulat est très gros, voire carrément surréaliste, mais qu’importe ! Cela nous donne un cocktail explosif, entre action survolté,
humour déjanté, drama léger et belles pépées (vous remarquerez les rimes !).
Chuck se révèle ainsi être le guilty pleasure sans prise de tête par excellence où l’on ne s’ennuie pas une seule seconde ! Il faut bien dire, Josh Schwartz nous a réservé un casting premium
correspondant parfaitement à l’univers barré de la série. Zachari Levi, véritable Seth Cohen de l’espionnage, se révèle excellent en geek dépassé par les événements, en agent zéro malgré lui,
totalement gaffeur et pas habile pour un sou. Il est accompagnée par la somptueuse Yvonne Strahovski, en Chuck girl sexy, pastiche des traditionnelles bibs inutiles dans la mesure où c’est elle
qui mène la danse ! De plus, dans le cadre de sa mission d’infiltration, elle fait croire aux proches de Chuck qu’elle est sa dernière petite copine. Ce dernier passe donc d’un statut
d’éternel puceau à celui qui sort une blonde plantureuse ! Cela donne, comme vous pouvez vous en doutez, d’irrésistibles quiproquos et situations cocasses, tournées en parfaite
dérision.
Enfin, on notera également la présence du statique Adam Baldwin en agent sous la couverture de la NSA, glacial et insensible à la gâchette facile, lui aussi chargé de la protection de Chuck. Mais
sous ses allures de Schwarzy républicain dur comme fer, son personnage est lui aussi tourné en dérision, avec Chuck qui vanne sans cesse son côté cœur de pierre ... Jusqu’au jour où l’on
découvre qu’il est affublé d’un surnom ridicule. Je ne vous en dis pas plus. En résumé, la série n’hésite pas à détourner les codes de la série d’espionnage avec 3 personnages aux univers complètement opposés mais qui crée pourtant une complicité aussi drôle et attachante qu’inattendue.
La dream team est ainsi plongée au cœur des missions les plus périlleuses mais surtout les plus déjantées, maniant à la perfection le dosage entre le côté visuel, explosif, action pure et le côté
drôle et potache. Un véritable cocktail antinomique parfaitement jouissif. Quand James Bond rencontre Die Hard et Austin Powers ! Evidemment, la série n’a pas la prétention d’atteindre la
qualité de ces sommets, et ne les atteint certainement pas, mais le plaisir coupable ressenti est le même. La série reste certes très standardisée, très hollywoodienne et surtout extrêmement
divertissante mais qui s’en plaindra ?
L’une des principales préoccupations que l’on pouvait avoir avec ce show était justement de négliger le côté action pour le coté comédie. Si l’humour, mais aussi le drama, sont bien entendus des
clés maitresses de la série, l’action n’en ait pas moins une et se rélève même de très bonne facture. Sauf qu’au lieu d’en faire trois éléments indépendants, la force de Chuck est d’avoir créé
une série complète et aboutie en jonglant en permanence sur les différents tableaux. La conséquence est ainsi de nous en mettre plein les yeux avec des épisodes à 100 à
l’heure !
Pour prendre l’exemple d’une scène illustrant à la perfection le cocktail explosif dont je vous parle, il y a un passage dans le pilote où Chuck et Sarah sont pris aux mains d’une bande de
truands en pleine discothèque et tentent de les éviter. Sarah improvise ainsi un tango fougueux avec Chuck où, tout en enflammant le dancefloor, elle balance des couteaux, par-ci, par-là, à tous
les espions autour d’elle. Cela donne une véritable chorégraphie endiablée où arts martiaux se mêlent aux pas de danse. Un véritable plaisir visuel. Et chaque épisode, la série va plus loin en
peaufinant sa recette irrésistible pour notre plus grand plaisir coupable.
Toutefois, Chuck, ce ne sont pas que ces missions stand alone. La série possède également des personnages secondaires et donc une intrigue secondaire avec la famille de Chuck, une intrigue
shipper mais sans être lourde entre Chuck et Sarah ainsi qu’une petite mythologie, très légère mais présente, avec les conséquences à long terme découlant des nouvelles habilités de notre cher
Chuck. Parlons quelque peu de ces trois aspects.
Le premier aspect, à savoir les intrigues familiales et les intrigues au Buy More, sont à la fois attachantes et amusantes mais aussi redondantes et souvent inutiles. Elles mettent ainsi en scène
la sœur de Chuck mais surtout le meilleur ami de ce dernier, Morgan, un vrai geek comme on en fait plus, 30 ans toujours puceau. Et donc un bon quart des épisodes, voire plus, est souvent
consacré à la joyeuse bande de gai luron clichisés travaillant au Buy More. On passe donc d’une seconde à l’autre, d’intrigues d’espionnage détonantes à des intrigues de supermarché avec le
manager tyrannique, les employés feignants bref, le minimum syndical qui n’est d’ailleurs pas sans rappeler une autre série de la CW : Reaper. Si ces intrigues sont sympas et amusantes,
d’autant qu’Adam Baldwin travaille sous couverture au Buy More, l’antagonisme trop fort avec les intrigues d’espionnage plombent certains épisodes. Dommage.
Concernant l’intrigue shipper entre Chuck et Sarah, elle était fort prévisible, dans la mesure où tous deux font croire qu’ils sont en couple. Ceci étant dit, elle n’est ni assommante ni mièvre.
Chuck est en effet amoureux de Sarah tandis que celle-ci se refuse à toute relation compte tenu de sa mission. On a donc droit à un jeu du chat et de la souris où tous deux se cherchent sans se
trouver et on devine que ce love interest va continuer dans la saison à venir. On notera également la présence guest star durant deux épisodes de la sublime Rachel Bilson, que l’on avait pu voir
dans Newport Beach, qui incarne cette fois-ci une vraie prétendante de Chuck, au grand dam de Sarah. Toujours aussi sympathique et rafraichissante, elle a tout bonnement illuminé ces deux
épisodes. Dommage que son rôle n’est pas été prolongé, elle aurait incarné un véritable plus pour le show.
Cette relation laisse malgré tout place à quelques scènes très drôles, notamment dans un épisode formidable où le Bryce, fameux type qui a envoyé la vidéo à Chuck, que tout le monde croyait
décédé, fait son retour d’entre les morts. Evidemment, je vous laisse deviner, le type fut le meilleur ami à Chuck mais aussi l’ex à Sarah ainsi qu’un espion. Et quand on sait que les deux
ex-amis sont en discorde à cause d’une histoire de trahison, que je vous ne détaillerai pas ici, je vous laisse imaginer l’ambiance ! La sœur de Chuck organise ainsi un repas totalement
surréaliste avec Chuck, Sarah, le fameux ex-ami et ex-fiancé, Casey et Morgan, le meilleur ami actuel ! Il faut donc à la fois cacher que Chuck est espion, que Chuck n’est pas avec Sarah et
que n’est Bryce pas l’ex de Sarah ! Bref, cela donne un vaudeville hilarant et haut en couleur, animé de quiproquos et de petites piques en tous genre. Une scène résolument Schwartzienne,
comme seul le scénariste sait nous en faire, et qui n’est pas sans rappeler les scènes éponymes qui ponctuaient son ancienne série Newport Beach. Ce genre de passages désopilants fait la force de
Chuck. Et rien que pour cela, la série vaut le détour.
Meilleur épisode : 1.08 – ‘Chuck VS the Truth’
Pire épisode : 1.11 – ‘Chuck VS the Crown Vic’
Les points forts : La série mèle habilement action, comédie et drame en
nous livrant des épisodes parfaitement calibrés qui nous en mettent littéralement plein les yeux. Ainsi, des scènes désopilantes et parodiques de séries d’espionnage cotoient d’autres scènes
d’action impressionantes. Cerise sur le gateau, le casting est excellent et attachant, que demander de plus ?
Les points faibles : Des épisodes sont carrément too much, trop ‘indépendants’ par rapport au reste de l’intrigue et ainsi parfaitement dispensables. De plus les intrigues
secondaires au Buy More, bien qu’amusantes, sont trop légères et font souvent tâche à côté du reste de l’épisode.
Conclusion : La série divertissante par excellence, Chuck se révèle être l’une des meilleures
surprises de la saison. Rafraichissante à souhait, avec des épisodes à 100 à l’heure, elle nous prouve qu’une série peut à la fois légère et à la fois présenter des qualités indéniables. Si vous
souhaitez vous détendre et passer un agréable moment, je ne saurais que vous conseiller ce judicieux guilty pleasure.
COLE.
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