25 Août 2008
Place 8 : New-York unité spéciale saison 9.
Places 30 à 9 : http://www.leblogtvnews.com/categorie-10250632.html
Diffusion sur NBC le mardi soir à 22h (Moyenne saison 9 : 11,3 millions de téléspectateurs , -5% par rapport à la saison ) et sur TF1 en
France. Renouvelé pour une saison 10.
Créé par: Dick Wolf
Avec : Mariska Hargitay, Christopher Meloni, Ice T, Adam Beach, Richard Belzer, Diane
Neal, B.D Wong, Tamara Tunie et Dann Florek.
Ah cette grève de scénaristes … C’est une période tabou dont il est désormais d’usage de ne plus parler en présence de sériephiles avisés au risque qu’ils vous sautent au cou en proférant des
insultes sur Chad Michael Murray et Tom Welling. Et oui, en cette période de terrible disette, de vaillants seriesvores n’ont pas eu d’autres choix que de regarder des séries de quatrième zone
pour combler le manque. Des souvenirs traumatisants dont ils préfèrent, vous le comprenez, ne plus parler. On ne parlera pas de ceux qui ont regardé Gossip Girl, le souvenir est carrément
insoutenable ! Parmi les séries que j’ai eu l’occasion de découvrir, ou dans ce cas présent de redécouvrir, il y a une vraie perle : New York Unité Spéciale. Si vous regardez TF1 plus
de 3 heures d’affilé, vous connaissez forcément cette série tant elle sert de bouche-trou dès que la chaine ne sait pas quoi diffuser. Ainsi, le mercredi soir vous avez un épisode de la saison 8
puis de la saison 4 et le dimanche vous enchainez avec la saison 1 ! Cette grève fut donc l’occasion pour moi de suivre une saison en entier, dans l’ordre et sans coupures. Oui, c’est
possible !
Et quelle surprise ce fut mes amis ! Evidemment, je savais que la série était de bonne facture mais plus que cela, j’ai découvert une série remarquable, qui vous prend aux tripes et qui
n’hésite pas à se mouiller. Une série qui se situe pour moi dans le prolongement des séries prodigieuses et hyperréalistes des années 90 à l’image de Hill Street Blues ou NYPD Blues. Je suis
véritablement tombé amoureux de cette unité spéciale victime tant elle tranche littéralement avec le genre policier actuel en conservant les bonnes vieilles méthodes policières tout en proposant
des affaires originales et surtout réalistes. Mais par-dessus tout, la différenciation de SVU, comme on la surnomme Outre-Atlantique, se fait avec un casting tout bonnement exceptionnel, et je
pèse des mots, interprétant des enquêteurs simples, avec leurs défauts et leurs failles, qui ne restent finalement que des hommes avec des émotions, des ressentiments et qui ne sont pas à l’abri
d’erreurs.
Je vous parlais il y a quelques jours des Experts, avec une saison 7 d’excellent niveau et des scénarios minutieux. Mais disons-le franchement, New
York Unité Spéciale joue dans une autre cour. Alors certes, pas de poil de fesse laissé par le meurtrier qui permette de l’identifier mais il y l’élément qui fait la différence : l’émotion.
Et contrairement à ce que l’on pourrait croire, l’émotion dans la série ne vient pas du fait de l’on traite de viol ou de pédophilie mais du fait que la série est d’un réalisme parlant. Elle nous
touche, on sait de quoi elle parle, cela nous concerne. Pour reprendre l’exemple des Experts avec leur tueur aux miniatures, ce fut une excellente intrigue certes, mais combien de tueurs aux
miniatures voyez-vous dans les journaux ? Cela reste très hollywoodien, très cinématique.
Dans New York, Unité Spéciale, il y a bien quelques intrigues de serial killer et de psychopathes mais cela concerne avant tout des affaires d’actualité traitant de clandestinité, de SIDA, de
violence aux femmes, de pauvreté, de racisme … Le fait que la série soit inspirée de faits réels, sans en rajouter, en restant simple (mais pas simpliste) et efficace, lui confère un vrai
réalisme, une tension palpable, une proximité avec le téléspectateur qui lui accorde une vraie légimité.
En définitive, New York Unité Spéciale n’est pas une simple série policière avec une traditionnelle enquête sitôt vue, sitôt oubliée. En allant peut-être un peu loin, je la comparerais avec les
films de Romero sur les zombies, ils ne servent que de prétextes, presque commercial, à des messages plus globaux, à une dénonciation de la société. C’est exactement pareil avec SVU. Vous ne
ressortez rarement indemne d’un épisode tant celui-ci soulève presque irrémédiablement des questions sur la société et ses travers. Cela concerne
souvent les intrigues principales (remise en question de la justice avec des coupables innocentés, dépénalisation de l’euthanasie, racisme envers les immigrés, légitimé de sites pornographiques
incitant au viol …).
Mais cela peut aussi concerner de petites scènes, à, priori anodines mais qui illustrent parfaitement le reflet de la société qu’est New York Unité
Spéciale. Ainsi, une scène d’intro présente un groupe d’enfants qui rentrent dans un collège et passent ainsi sous le détecteur de métal. Et là, un gosse se fait bippé pour avoir eu le malheur
d’amener une calculette ! Aussi incroyable que cela puisse paraitre, l’agent de sécurité lui confisque en ayant cette réplique fabuleuse : ‘Je vous jure les gosses aujourd’hui, qu’est
ce qu’il comptait faire avec ça ?’. Et bim ! En une réplique anodine, Dick Wolf fustige le système éducatif américain. Si c’est pas le talent ça …
Et pour mettre en scène les travers de la société, la série n’hésite pas à placer ses enquêteurs au centre des plus terribles situations. Si certains épisodes sont plus sensationnalistes que
d’autres, comme l’accouchement catastrophe de la femme à Stabler par Olivia au cœur d’un accident de voiture, d’autres sont carrément prodigieux, avec une intensité dramatique rare et font
clairement des meilleurs épisodes de l’année, toutes séries confondues.
Dans cette lignée d’épisodes à fortes émotions, un restera particulièrement marquant. Il s’agit d’un épisode où Olivia infiltre une prison pour femmes, en se faisant passer pour une prisonnière,
afin de faire tomber des gardiens ripoux et violeurs. Aucun mauvais traitement n’est épargné à la pauvre Olivia qui finira même par subir les sévices du gardien en question au terme d’une scène
très dure. On ressort véritablement bouleversé par cet épisode tant il respire le réalisme et la cruauté gratuite.
Comme je le disais donc, les agents sont très impliqués dans les enquêtes tout en restant très humains, avec leurs blessures et leurs failles et donc pas à l’abri d’une erreur. C’est ainsi au
terme d’une erreur judiciaire commis par Casey que cette dernière serait évincée de son poste d’assistante du procureur, ne pouvant supporter une injustice qui se pose à elle. Car la réalité est
aussi là. Dans New York, Unité Spéciale, les coupables sont aussi remis en liberté … C’est d’ailleurs au cours de la même affaire que le sympathique Chester Lake, nouvel arrivant de SVU, sera
lui-aussi écarté de la série. Dommage car je trouve qu’il s’était véritablement forgé une place dans le casting melting-pot de la série.
J’aimerais enfin ajouter un dernier mot au sujet des guest star de la série. Si le recours à cette pratique est traditionnellement révolu aux sitcoms, les célébrités de grand nom se bousculent
dans SVU. Plus qu’un faire-valoir, les scénaristes concoctent à chaque épisode des personnages secondaires remarquables interprétés magistralement par des artistes au sommet de leur forme. La
saison 9 nous a ainsi réservé une Cynthia Nixon incroyable en schizophrène mythomane, un Robin Williams exceptionnel en perfide manipulateur, une Melissa Joan Hart étonnante en prof qui couche
son élève. Si la liste est encore longue, de Bill Pullman à Will Arnett en passant par Stephen Collins et Aidan Quinn, je retiendrais surtout la performance majestueuse d’Erika Christensen en
profiler rongé et détruite par son métier et qui finira, au bout du rouleau, par commettre l’irréparable devant une Olivia anéantie.
Meilleur épisode : 9.15 – ‘Undercover’
Pire épisode : 9.10 – ‘Snitch’
Les points forts : Un réalisme poignant est présent à chaque épisode,
interpreté magistralement par un casting diversifié et crevant l’écran. Les enquêteurs se sont pas parfaits, ont leurs défauts et leur blessures mais cela ne les rend que plus humain. Cerise sur
le gateau : des guest star offrent leur meilleure performance à quasi-chaque épisode.
Les points faibles : Certains épisodes sont en plus en dessous que d’autres. Mais vu le niveau
impressionnant de certains, il semble difficile de tenir un tel rythme sur une saison ! On regrettera également qu’il n’y ait pas plus de suivit au fil des épisodes, vis-à-vis des intrigues
précédentes. Ainsi, aucun mot en fin de saison sur l’événement traumatisant vécu par Olivia au cours de l’épisode 15.
Conclusion : Plus qu’une simple série policière, la force de cette saison de SVU est d’utiliser
des thèmes brûlants d’actualité qui divisent l’opinion afin de nous faire réagir et nous faire réfléchir. Le tout mené tambour battant dans des
enquêtes passionnantes, pleines de rebondissements mais surtout d’émotion avec un casting magnifique qui vient concrétiser une écriture excellent. Assurément, l’un des shows les plus accomplis de
l’année.
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