5 Septembre 2008
Classement complet : http://www.leblogtvnews.com/categorie-10250632.html
Diffusion sur
FX le mardi soir à 22h (Moyenne saison 1 : 2,2 millions de téléspectateurs) et sur Canal +. Renouvelé pour 2 saisons supplémentaires.
Créé par : Todd A.
Kessler et Daniel Zelman.
Avec : Glenn
Close, Rose Byrne, Ted Danson, Tate Donovan, Noah Bean, Zeljiko Ivavek.
Qui de mieux que l’impitoyable Glenn Close dans l’impitoyable Damages pour incarner la grande victoire de cet impitoyable classement 2007 / 2008 ? Rappelez-vous, l’été dernier, je sacrais Damages comme meilleure pilote de l’année. Un an plus tard, Damages a
transformé l’essai en étant tout bonnement mon plus grand coup de cœur de l’année. Rassurez-vous, si vous avez le malheur de ne pas encore avoir vu cette série prodigieuse, vous pouvez lire cet
article en toute tranquillité, il ne contiendra aucun spoiler. En échange, je signe un contrat moral avec vous, vous engageant à vous précipiter sur cette série !
Damages suit l’impitoyable avocate Patty Heves, à la tête de l’un des cabinets juridiques les plus puissants de New York. Son cheval de
bataille ? Les affaires les plus difficiles, les plus insidieuses et sans merci. Pour ce faire, elle s’attaque aux scandales financiers et dirigeants corrompus et ne recule devant rien pour
les faire tomber. Sa dernière cible ? Arthur Frobisher, accusé d’avoir escroqué ses 5.000 employés en leur volant leur assurance-vie.
Et pour mener cette guerre juridique, le cabinet Hewes & Associates sait s’entourer des meilleurs à commencer par Tom Shayes, fidèle
soldat de Patty mais surtout Ellen Parsons, jeune première appliquée qui considère son recrutement par Patty comme une opportunité unique de travailler sur une affaire d’une telle envergure. Sauf
que ce qu’elle ne se doute pas une seconde, c’est que ce qui aurait pu s’apparenter à une simple affaire judiciaire va vite tourner au cauchemar, détruisant peu à peu tous les pions embarqués
dans ce jeu d’échec macabre.
Dés les premières secondes de la série, on comprend tout de suite que nous allons avoir à faire à un thriller implacable. Le show s’ouvre en
effet sur une scène au style visuel superbement calibrée avec une Ellen Parsons dévalant d’un ascenseur couverte de sang et criant à l’aide avant d’être arrêtée … pour meurtre. Nous comprenons
vite que cette scène est en fait un flashforward, signant les dernières prémices de l’affaire. Nous savons donc que l’affaire va tourner à la
catastrophe, que personne n’en sortira indemne, mais nous ne savons ni comment ni pourquoi. Quelle meilleure façon de rendre addict dès les premières secondes !
Toutefois, ce procédé était relativement casse-gueule, nous pouvions avoir des doutes légitimes sur la suite de la série. Que nenni !
Damages est en fait construite tel un véritable puzzle dont les pièces manquantes viennent s’assembler au fil des épisodes … Jusqu’à ce qu’un nouveau puzzle vienne anéantir le précédent en
remettant en question toute l’intrigue ! Mais sans jamais perdre pied ni tomber dans l’absurde, Damages apparait au contraire comme une série royalement maitrisée par ses scénaristes, une
vraie série ‘toutélié’ comme on les adore. Ce qui est très amusant dans la série est le fait que les scénaristes s’amusent en permanence à la reconstruire, à nous lancer sur des fausses pistes
pour mieux nous perdre.
Un épisode de Damages nous accapare tellement pendant toute sa durée, nous fait tellement plonger dans son univers qu’on est continuellement
en train d’essayer de démêler ses ratifications. Et au moment où l’on pense enfin avoir trouvé la solution, une scène vient totalement détruire notre théorie et c’est reparti pour l’épisode
suivant ! Et chaque épisode signe la même rengaine, on en ressort totalement abasourdi ! Entre les multiples coups bas, les rebondissements, les calculs machiavéliques, les
manipulations, les faux semblants et autres doubles jeux, autant dire qu’on voit pas la saison passée.
Brillant. Absolument Brillant. Voilà le mot qui vient tout de suite à l’idée pour caractériser cette série. Le moindre détail est réfléchi.
Rien n’est laissé au hasard. A commencer par le casting. C’est bien simple, Damages nous a réservé un véritable casting du 7eme art, pour une série qui a finalement l’ambition presque assumée, et
totalement réussie, d’une vraie œuvre cinématographique. J’ai évidemment envie de commencer par Glenn Close. Que dire ? Son charisme sans égal transperce l’écran, sa seule présence à
l’antenne suffit à vous immobiliser devant votre écran. A la fois classe et sobre, Glenn Close nous livre une prestation magistrale, même impérieuse tant elle habite son personnage de garce
ultime, de femme perfide et manipulatrice, symbole de la réussite féminine sans tabous (n’allez croire que je signifie que toutes les femmes sont garces !). Patty Hewes est le genre typique
de personnage que l’on contemple et que l’on hait à la fois, elle vous glace le sang mais vous lui vouez une admiration sans égal. Le doute ne subsiste plus, Glenn Close est une reine de
l’interprétation et se classe au panthéon des plus charismatiques actrices à l’heure actuelle.
Face à la majestueuse Glenn Close, le reste du casting n’a pas à rougir. Fort heureusement d’ailleurs, la série fonctionnant avant tout sur
des confrontations et un renvoi de balle permanant. Rose Byrne est éclatante en jeune première prise dans les filets de l’impétueuse Patty. Sa descente aux enfers est palpable et elle illustre
parfaitement le rôle d’une jeune avocate ambitieuse sombrant peu à peu dans les déboires de la réalité de son métier et de sa vie. Ses terribles épreuves promettent d’ailleurs un personnage bien
plus dur en saison 2, qu’il me tarde de voir. Le cast ne s’arrête pas avec l’extraordinaire Ted Danson qui surprend en homme d’affaires vereux mais lui-aussi d’une classe sidérante, pris aux
mailles d’une affaire qu’il ne parvient plus à contrôler. Zeljiko Ivavek est également très surprenant dans le rôle d’avocat aussi intriguant que ténébreux, à l’image d’un Tate Dovonan
méconnaissable, aux antipodes du transparent Jimmy de Newport Beach.
Finalement, la spécificité de Damages, au contraire de Dexter par exemple qui choisit de nous livrer entièrement la psychologie du personnage,
est que l’on n’arrive jamais à cerner ses protagonistes. Affublés aux fourberies et manipulations, on ne sait jamais sur quel pied danser. Et lorsqu’on pense enfin connaitre un personnage, un
twist vient bouleverser nos idées reçues. De plus, la série se repose avant sur ses dialogues, des situations suggérées laissant entièrement libre cours à l’imaginaire du téléspectateur. Aucune
réponse fixe et définitive n’est vraiment donnée. C’est donc bien au téléspectateur de peser les pour et les contre et ainsi de donner son avis, de juger l’affaire. Le côté ambigu de l’avocat de
Frobisher illustre parfaitement ce point, tout comme la culpabilité de Frobisher qui n’est vraiment réellement prouvée. Est-il coupable sans le moindre doute ? Qui peut
l’affirmer ?
De même, qui pourrait, par exemple, décrire avec exactitude le personnage de Patty. Vraie garce ou fausse méchante ? Ainsi, chacun y va
de sa théorie. Pour ma part, je pense que Patty n’est pas une vraie méchante mais elle est simplement d’un carriérisme et d’une ambition débordante, si bien qu’elle est prête à tout pour parvenir
à ses fins. Les flashforward concernant son passé troublant nous montrent d’ailleurs un personnage étonnement humain… même si la fin vient totalement tordre le coup à cette image. Raah,
impossible de s’y retrouver je vous dis !
Enfin, l’élément qui propulse Damages au rang de meilleure série de l’année est incontestablement son style visuel et scénaristique très
soigné. Le grain d’image est superbe, très sombre, très noir, voire glacial et correspond tout à fait à l’ambiance polar de la série. A la fois sobre et classe, il permet d’exploiter superbement
le potentiel des acteurs. Car oui, Damages est avant tout une série de caractères.
Polar, c’est justement le mot qui qualifierait à la perfection le scénario de la série. Menée tambour battant, il ne permet pas une seconde de
répit et surtout ne dérive pas dans des intrigues unitaires sans intérêt (bien que l’intrigue de David, le copain d’Ellen, débouche finalement sur une voie sans issue mais on le pardonne
aisément !). Si certain accuseront Patty de se morfondre dans certaines intrigues familiales sirupeuses, je trouve au contraire qu’elles permettent d’accentuer encore son côté paradoxal, à
la fois totalement impitoyable mais aussi fragile.
De ce fait, on s’ennuie jamais devant Damages mais sans précipiter les révélations, elle les introduit toujours au terme de scènes complexes
et riches qui la placent bien sur au dessus de simples séries sérialisées. Damages prend ainsi le temps de raconter son histoire, peuplé de scènes contemplatives, de confrontations rendues
jubilatoires par le charisme du casting.
Ainsi, quand j’entends que Damages est une version pauvre de Murder One, permettez moi de rigoler tant cette dernière a certes révolutionné un
style mais restait très commune et entertainment dans son enquête. A l’inverse de Damages qui est une série intelligente et surtout ponctuée de dialogues féroces, de terribles joutes verbales
sans concessions qui fait de la série une véritable d’arène où les gladiateurs ne cessent d’inverser les rapports de force.
En bref :
Meilleur épisode : 1.01 - Pilot
Pire épisode : 1.09 – Do you regret what we did ?
Les points forts : La qualité d’une série se juge avant tout selon sur accomplissement. Et cela, Damages est l’exemple parfait d’une série totalement aboutie, sur tous les aspects.
Intrigue passionnante, scénario brillant, répliques jubilatoires, réalisation soignée et casting magistral, Damages m’a tout bonnement bluffé. Mention spéciale à Glenn Close qui, du haut de son
personnage diablement manipulateur, nous livre une performance d’un charisme sans égal et habite littéralement la série.
Les points faibles : Tellement conquis par la série que j’en verrais peu. Il faut toutefois noter un léger flottement et perte de rythme en milieu de saison. Permettant de plus creuser
la psychologie des personnages, il ne m’a toutefois pas plus gêné que cela.
Conclusion : Damages est donc la grand gagnante de ce classement impitoyable pour la saison 2007 / 2008. Fascinante, captivante et brillante de bout en bout, je vous encourage à
vous précipiter sur ce petit bijou qui risque littéralement de vous clouer à votre fauteuil.
En attendant de vous retrouver très vite pour de nouvelles aventures sur le blog TV news et une nouvelle saison de ‘Séries … Ton Univers
Impitoyable’, je vous remercie tous de m’avoir suivi tout l’été sur le blog tv news. J’espère que ce petit classement vous a plu, même si évidemment, je n’ai pu mettre tout le monde
d’accord ! C’est d’ailleurs le moment de donner vous aussi votre avis, pour vous, quelle est la meilleure série de cette saison 2007 / 2008 ?
COLE.
Actu des médias par 2 passionnés, amateurs. Et tweets perso.
Voir le profil de leblogtvnews.com sur le portail Overblog