7 Août 2008
Diffusion sur Showtime le lundi soir à 22h30 heures (Moyenne saison 1 : 530.000 téléspectateurs) et sur M6 le vendredi soir. Renouvelé pour une 2eme saison.
Produit et écrit par : Tom Kapinos
Avec : David Duchovny, Natasha McElhone, Evan Handler, Madeline Zima et Madeleine Martin.
Bilan : Bienvenue dans ‘The XXX Files’, comme est déjà surnommée la série par de nombreuses
critiques. La série, que vous avez récemment pu découvrir sur M6, met en scène David Duchovny qui campe le rôle d’un écrivain totalement borderline en panne d’inspiration et qui tente, tant bien
que mal, de relancer sa carrière tout en assumant son rôle de père guère modèle et en gérant son addiction inépuisable au sexe. Alors quel bilan de cette nouvelle série phare de
ShowTime ?
Et bien, plûtot bon. Ce n’est pas le coup de maitre annoncé, à mon humble avis tout du moins, mais on se retrouve en présence d’une bonne série, superbement écrite au niveau des dialogues, mais
un peu limitée en terme de scénario. Tout d’abord, il faut tout de même saluer la performance excellente d’un David Duchovny déchu, hédoniste, blasé face à l’Amérique moderne, un artiste bohème
underground, indépendant, totalement libre de sa pensée, insouciant, voire même négligeant et négligé. En somme, un véritable roi du sarcasme singlant aux réparties crues et à l’humour noir
grinçant.
Mais Duchovny est-il si méconaissable que cela dans son interprétation déjanté de Hank Moody ? Pas tant que cela. On sent au contraire que Duchovny est carrément plus dans son élément que
dans X-Files. Hank Moody a un côté Christian Troy dans l’attitude mais anti Christian Troy dans le style. Comme je le disais dans ma chronique sur la série fantastique, Duchovny montrait déjà ses
cotés déconneur et fantasque dans le rôle de l’agent Mulder. Autant dire que dans Californication, il est comme un poisson dans l’eau, il sublime son rôle. Disons le, Duchovny est l’atout majeur,
si ce n’est le principal intêret, de Californication. Preuve par un Emmy Award du meilleur acteur qu’il n’a pas volé.
Rentrons maintenant dans le vif du sujet de Californication. La série
commence très fort, en montrant une nonne pratiquer une fellation à Duchovny dans un fantasy dream. Autant dire que la série place déjà la barre très haut. Et c’est justement le problème
scénaristique dont je parlais en introduction. Chaque épisode est le théâtre des jeux salaces d’Hank Moody. Alors au début, je dois avouer, c’est très drôle, politiquement incorrect, le
sexe est montré et décrit sans tabou, sans limite et avec second degré. Mais à l’inverse de Sex & The City qui savait à chaque épisode renouveller ses thèmes en jouant sur les
personnalités des quatre protagonistes, Californication repose sur les bras du Duchovny, si bien qu’on s’habitue très vite à son rythme de vie et on s’en trouve lassé de ses aventures. C’est un
peu comme Joey sans le reste de Friends, c’est lourd. L’ambiance glauque et sale de la série finit par donner la nausée. Chaque épisode, on sait que Hank va baiser la première venue, alors un
coup ce sera la fille du nouveau copain de son ex-femme (detestable Madeline Zima d’ailleurs), le lendemain il vomit sur une autre et le jour d’aprés, il partouzera avec son collaborateur et une
improbable femme fontaine. Mais le résultat reste le même.
Ce point négatif mis à part, Californication reste une série de bonne qualité. Il faut en réalité creuser au dela de l’aspect graveleux du show pour y trouver l’intêret principal. L’aspect
brouillon de la série lui donne tout d’abord une véritable personnalité. Ajouté à cela, la série bénéficie d’un excellent casting en back-up de Duchovny. Les protagonistes, aux allures
Woodstockiennes, sont charismatiques mais surtout les intéractions entre les personnages sonnent parfaitement justes et les relations familiales sont très bien traitées. Car Californication,
c’est avant tout une série sur la famille, sur la vie ratée, sur le bonheur echappé qu’aurait pu avoir Hank avec sa femme et sa fille s’il n’avait pas fuit toutes ses responsabilités. C’est
d’ailleurs cette vie illusoire qui confine Hank dans son quotidien misérable, si seulement il n’avait pas tout fait foiré..
La saison dépeint donc l’histoire d’un homme, avec ses défauts mais aussi ses qualités et son bagout légendaire, qui se démène pour rassembler les pots cassés. Il le fait evidemment à sa manière
en continuant à sauter tout ce qui bouge et draguant grossièrement son ex-compagne (il n’a jamais voulu se marier). Et de l’autre côté, cette même Karen qui lutte contre ses sentiments en se
convaincant d’épouser un homme sérieux, posé mais terriblement ennuyant, tout l’inverse de l’incontrolable Hank. Que faire, se remettre avec l’homme qu’elle aime mais a qui elle ne fait plus
confiance ou rester avec un autre qu’elle n’aime pas mais qui ne la trahira jamais ? C’est toute la question de la série qui trouve un point d’orgue dans le season finale où Karen s’enfuit
de son propre mariage avec l’eternel écrivain. Cela promet donc une saison 2 de haute volée, à moins que la série perde justement ce côté ambigu entre ses deux protagonistes qui faisait toute sa
différence et qui nous faisait nous attacher à un personnage aux apparences antipathiques. C’est à se demander si finalement, la série ne se ferait plus tendre et romantique que si sulfureuse et
trash ?
La galerie de personnages secondaires est donc absolument parfaite avec en tête Evan Hadler, que l’on a pu voir dans Studio 60 et Sex & the City justement, en agent desesperé de Hank qui ne
parvient plus à faire signer de contrats à son écrivain star. Peut-être est-il trop occupé à jouer les SM avec sa secretaire nympho qui le fait ensuite chanter pour devenir elle-aussi
agent ?
Il faut dire que Hank l’a toujours très mauvaise d’avoir vu son dernier roman adapté dans une improbable bluette avec Tom Cruise et Katie Holmes appelé ‘A little thing called love’ ! Il y a
des scènes à mourir de rire entre Hank et le scénariste du film, de véritables joutes d’attaques verbales, qui ont vraiment irrisistibles. Rien pour cela, je ne pourrais que vous encourager à
regarder le show pour ses répliques rééllement hilarantes. La série est aussi la reine des scènes burlesques comme quand le manager de Hank tente de pimenter sa vie sexuelle avec sa
femme avec ses chaines accrochées à ses tétons jusqu’à ce que sa femme se relève trop brusquemment… Aie ! Ou une autre scène où le pauvre Hank
amène sa fille au supermarché pour acheter des tampons tandis qu’elle a ses premières règles et se retrouve confronté à une femme pour avoir la dernière boite de tampons. Je vous laisse imaginer
les répliques qui s’en suivent, d’autant que la femme est légèrement enrobée dirons-nous. C’est bête et méchant, mais que c’est drôle !
Enfin, concernant les deux plus jeunes second rôle, ils sont plus ou moins réussis. La fille de Hank, dans le style punkette à la Abby de NCIS est vraiment géniale, une gamine comme on a pas
l’habitude d’en voir dans les séries. Sa relation avec son père est très touchante dans le sens où ils prennent mutuellement soin d’eux et s’acceptent avec leurs défauts mutuels. Un passage très
drole est quand Hank fait payer 1 $ par insulte à sa fille alors qu’il prononce un ‘fuck’ à chacune de ses phrases ! Enfin la fille du fiancé à Karen (le géant vert comme le surnomme Hank),
est un personnage que j’aime moins. Une garce manipulatrice, aux allures nympho (tout pour me plaire me direz-vous) mais elle n’est pas crédible pour un sou, tout juste agaçante, parfois même
exaspérante comme quand elle vole le script à Hank pour le sortir à son nom. Pour finir, et comme dirait Hank Moody : ‘I fucking can’t twait to
see fuckin season 2 !’.
Meilleur épisode : 1.12 – ‘The Last Waltz’
Pire épisode : 1.08 – ‘California Son’
Les points forts : Le personnage d’Hank Moody pour ses répliques
hilarantes et trash, un Duchovny absolument parfait qui trouve un personnage, artiste blasé undergound, à la mesure de son talent. La galerie de personnages secondaires permet de contrebalancer à
la perfection les excès de Duchovny et sa famille apporte même à la série un côté tendre et romantique qu’on aurait jamais soupçonné.
Les points faibles : Si l’écriture est formidable, le scénario manque de rythme. La structure des
épisodes est quasiment toujours la même, si bien que l’on s’ennuie parfois devant les aventures d’Hank Moody. Mis à part dans les dernières secondes du finale, la situation initiale n’évolue
quasiment pas. Mais finalement, est-ce vraiment ce que l’on demande à Californication ?
Conclusion : Californication est une vrai série d’écriture. La série
aurait presque était meilleure sous forme de roman tant on aime se délecter de chacune ses répliques grinçantes de Hank. Pour les amateurs d’écriture soignée, crue mais aussi touchante, je vous
conseille chaudement la série. Pour le reste, la série aurait été parfaite si elle avait su renouvellée plus fréquemment ses intrigues.
AVEC LA PARTICIPATION DE :
Cole (Sérieslive)
Tao (Critikseries.com)
Place 30 : Nip Tuck saison 5. http://www.leblogtvnews.com/article-21392122.html
Place 29 : Dirt saison 2. http://www.leblogtvnews.com/article-21418804.html
Place 28 : Samantha Who ? http://www.leblogtvnews.com/article-21447786.html
Place 27 : Heroes saison 2 . http://www.leblogtvnews.com/article-21473042.html
Place 26 : Simpsons, saison 19 . http://www.leblogtvnews.com/article-21529250.html
Place 25 : Prison break saison 3. http://www.leblogtvnews.com/article-21552747.html
Place 24 : Weeds saison 3. http://www.leblogtvnews.com/article-21585545.html
Place 23 : Gossip girl saison 1. http://www.leblogtvnews.com/article-21611201.html
Place 22 : Dirty sexy money, saison 1. http://www.leblogtvnews.com/article-21636361.html
Place 21 : Brothers & sisters saison 2. http://www.leblogtvnews.com/article-21661117.html
Place 20 : Ugly Betty, saison 2. http://www.leblogtvnews.com/article-21728969.html
Place 19 : Greek, saison 1. http://www.leblogtvnews.com/article-21754090.html
Place 18 : How I met your mother 3. http://www.leblogtvnews.com/article-21777817.html
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