4 Août 2008
Diffusion sur ABC le jeudi soir à 20h (Moyenne saison 1 : 9,39 millions de téléspectateurs, - 25% par rapport à la saison 1) et sur TF1 en
France. Renouvelé pour une saison 3.
Créé et produit par: Fernando Gaitán, Silvio Horta et Salma Hayek
Avec : America Ferrera, Eric Mabius, Vanessa Williams, Tony Plana, Ana
Ortiz, Judith Light, Becki Newton, Michael Urie et Rebecca Romjin.
Bilan : ‘Hey Betty, You are beautiful’ nous scandait Mika en début d’année pour nous annoncer
l’arrivée tonitruante de la nouvelle saison d’Ugly Betty sous l’accroche suivante : ‘Brighter, Bolder .. Bettyer’. Et bien, ils ne croyaient pas si bien dire. Car si Ugly Betty est toujours
aussi brighter et bolder, pour le reste … On repassera. Après une saison 1 délirante et décapante, de véritables moments de guilty pleasure en barre, la saison 2 est une douche froide. Si les
premiers épisodes, jusqu’au fameux mariage, restent dans l’ambiance déjantée de la saison 1, les épisodes post-grève sont tout bonnement mauvais, inintéressants, mièvres avec des storylines à
faire passer la niaiserie ’27 Robes’ pour le film le plus incisif de l’année. Dans ces derniers épisodes, Ugly Betty est devenu tout simplement une telenovela de bas étage en respectant à la
perfection tous ses codes, alors qu’elle s’en amusait encore il n’y a pas si longtemps. Accident de parcours ? Espérons-le. En attendant, revenons sur cette saison qui a vu le meilleur…
comme le pire.
La saison avait pourtant bien commencé. Les péripéties liées au mariage du couple diabolique Bradford et Wilhelmina constituent la force de la saison, à mi-chemin entre le soap décomplexé et la
comédie déjantée. Les manipulations de Wilhelmina et de son eternel acolyte Marc sont juteusement borderline, ils en ont font des tonnes en poussant le côté soap à l’excès et en nous livrant
ainsi une parodie décapante. Le duo d’enfer reprend en effet les codes chers au soap tel les rebondissements invraisemblables, les répliques cassantes et les expressions apostrophées du visage
tout en les tournant en dérision la plus totale. Une seule de leur apparition suffit souvent à nous déclencher une crise de fou rire tant les
scénaristes jouent des clichés entre la garce ultime et le gay ultra-efféminé.
Cela nous donne des scènes surréalistes comme un combat western entre Betty et Wilhelmina sur le toit de Mode, un mariage totalement barré avec Bradford et une Victoria Beckham étonnamment drôle
qui finit enfermée dans un placard, Wilhelmina qui agresse la ‘craquante’ Betty White dans la rue en la traitant de ‘sale vieille’ ou qui n’hésite pas à vendre Marc en toutou à une femme de
milliardaire qui avait prévu de se marier le même jour qu’elle ! Le duo porte la série à eux-seuls en n’ayant aucune limite et en nous étonnant à chaque épisode avec une complicité qui crève
l’écran. On a le sentiment que les scénaristes prennent un pied fou à faire vivre ce duo en multipliant les clins d’œil parodiques comme la cheminée qui s’enflamme quand Wilhelmina passe
devant !
Vous l’avez compris, je pourrais parler pendant des heures de Wilhelmina qui reste à mes yeux LE personnage incontournable du show. En effet, pour le reste, Betty se repose sur
ses lauriers, on sent un véritable essoufflement de la série qui s’est rapproché de son modèle sud-américain. Quelques intrigues de Mode restent malgré tout assez intéressantes puisque tout
bascule à la mort de Bradford avec un affrontement surréaliste entre Daniel et Alexis au paint ball pour savoir qui va prendre la tête de Mode. Vous l’avez compris, le délire ne s’arrête jamais
dans Ugly Betty. Jamais ? Pas si sur …
Il est temps de passer au point noir de cette saison : Betty. Paradoxal pour un personnage supposée être l’héroïne de la série ! Et le problème se situe justement là : Betty est
devenue le véritable centre de la série, avec par-dessus le marché une intrigue pâlotte et bluette, à l’opposé des fondements de la série, si bien que les autres personnages se contentent de
miettes distillées au fil des épisodes. Ainsi, au cours des derniers épisodes, Alexis, grandiose en saison 1, transparente en saison 2, a du apparaitre environ 42 secondes. Même les apparitions
de Willy se comptent sur les doigts d’une main ! Un peu de Betty, ça va, beaucoup, bonjour les dégâts !
Effectivement, lors de la saison 1, la morale de la gentille Betty venait contrebalancer les manipulations de la terrible Willy. Or, en fin de saison, il ne reste plus que la gentille
Betty ! Sans compter qu’elle est devenue encore plus cruche et bien pensante qu’avant, cela devient un véritable supplice. Au début drôle et gaffeuse, la voilà devenue mélodramatique. Dawson
Leery, sors de son corps ! Franchement, on y est pas loin … La pauvre Betty se retrouve autour d’un triangle amoureux entre Henry, geek dont elle est amoureuse mais qui a mis enceinte une
garce avant de sortir avec elle et Gio, beauf beau-parleur qui est éperdument amoureux d’elle. Qui va-t-elle choisir ? Le suspens est à son comble ! Cette simple intrigue, qui fait
parfois stagner des épisodes entiers, plombe littéralement la série.
A côté de cela, ce n’est pas tout à fait tout puisque la famille de Betty est mise sur le devant de la scène. Si le calvaire de la sœur à Betty, Hilda, suite à la mort de son mari en fin de
saison 1 est très bien traité, à la fois triste et léger, la suite est moins reluisante et carrément ennuyante. D’autant que le fantomas d’Hollywood a encore frappé, j’ai nommé Eddie ‘Annulator’
Cibrian, et tel l’original, personne n’arrive pas à le stopper ! Et face aux abdos de la bête qui ravissent les demoiselles, nous ne sommes bels et bien que de pales commissaires Juve !
Allez, je vous le promets, à sa prochaine apparition, je lance la pétition !
Même les intrigues du playboy Daniel, le patron de Betty, tournent rapidement au pugilat lorsqu’il se met à sortir avec la sœur de Wilhelmina, une sociopathe pyromane. Rien que ça. Si Willy est
une nouvelle à fois à l’origine de confrontations exquises, l’intrigue en elle-même est un raté total. Cousu de fil blanc, le dénouement est attendu à 10.000 à la ronde et se révèle sans
surprises.
Reste tout de même quelques bons points à part Wilhelmina dans la série, et notamment le personnage d’Amanda, la réceptionniste, véritable blonde cruche et légèrement nympho, qui se croit
irrésistible et qui est à la recherche perpétuelle de la célébrité. Le duo qu’elle forme avec Marc est à se tordre de rire tant ils versent sans cesse dans la surenchère. Adeptes des répliques
cinglantes et des critiques les plus acerbes, ils n’en ratent pas une ! Leurs attaques sont gratuites, faciles mais tout bonnement jubilatoire ! La complicité du duo crève l’écran.
Ainsi, Marc n’hésite pas à arracher la robe d’Amanda en pleine cérémonie de mode pour lui faire profiter de son quart d’heure de célébrité. On
pourrait la croire énervée, mais non, elle est ravie ! Dommage qu’on l’attache à cette malheureuse intrigue en fin de saison, à la recherche de son père, qui la dramatise un peu. C’est le
genre de personnage léger qui doit rester léger. Enfin, on notera également la présence de la sympathique Judith Light, dans un rôle de cavaleuse, aux antipodes de Madame de Servie !
Malgré tout, le dernier épisode de l’année sonne le glas d’une triste deuxième partie de saison. On aurait pu s’attendre à un mea culpa des scénaristes et un épisode déjanté nous faisant foi
d’une saison 3 à la peau neuve mais il n’en est rien. Il vient, au contraire, encrouter Betty dans des intrigues fleurs bleues et clichés, à l’image des pires comédies dramatiques américaines
avec aucun suspens, aucun cliffangher, aucun enjeu, bref le creux de la vague est atteint. Seule une scène avec Naomi Campbell est hilarante où cette dernière sort son téléphone portable devant
le public et la tout le monde crie ‘attention !’ et se baisse en même temps, en référence à la malheureuse affaire de violence de la même Naomi. Une belle preuve d’auto dérision du
mannequin !
Par contre, je suis très déçu par l’apparition de Lindsay Lohan. Il faut dire que le meilleur film qu’elle ait fait récemment reste sa fameuse sex tape où elle montre enfin l’étendue de son
talent. Mais le temps que l’on s’habitue à la voir habiller et la bouche libérée de tout organe masculin, son apparition était déjà terminée ! Oui, je suis méchant d’autant que selon la
source indiscutable qu’est son site officiel, ce ne serait pas elle sur la vidéo. Ce doit etre l’influence de Whilelmina, elle me fait dire des atrocités ! Gageons pour conclure que le
déménagement annoncé à New York de la saison 3 redonne les lettres de noblesse à Betty.
Meilleur épisode : 2.07 – ‘A nice day for a Posh Wedding’
Pire épisode : 2.18 – ‘Jump’ (season finale)
Les points forts : L’univers pop art et sucré de la série, très
parodique de la télé novela, reste un atout ajouté à l’humour decalé et décapant, même s’il est beaucoup moins fort qu’en saison 1, marque l’identité du show. Enfin le duo Wilhelmina / Marc est délicieusement drôle et méchant, perfide et manipulateur, absolument irrésistible ! A
eux-seuls, ils portent le show et permettent d’épicer de bien tristes épisodes.
Les points faibles : La série prend de plus en plus une tournure bluette, cucu qui renie le côté
parodique de la série. L’intrigue de la saison de Betty, ennuyeux triangle amoureux, ne vaut franchement pas mieux que le Destin de Lisa. Et le comble est que cette triste intrigue occupe les ¾
des derniers épisodes. On préfère la Betty gaffeuse que la Betty douteuse ! Sans compter que les intrigues secondaires de Daniel et Hilda sont déjà-vu et n’égayent guère pas notre
intérêt.
Conclusion : Ugly Betty constitue certainement la plus grosse douche froide de la saison tant on
avait confiance en la série après une envolée impressionnante dans le délire le plus total en saison 1. Après avoir franchit toutes les limites du soap en les tournant en dérision avec brio,
Betty semble s’être adoucit avec les intrigues mélo pas franchement passionnantes. Les scénaristes ont du oublier qu’ils écrivaient une comédie et non un drame ! A moins que des scénaristes
de la version allemande aient infiltré la version américaine ?
(Photos copyright ABC)
COLE.
Rappel (pour les Juilletistes qui rentrent de vacances par exemple...) :
Place 30 : Nip Tuck saison 5. http://www.leblogtvnews.com/article-21392122.html
Place 29 : Dirt saison 2. http://www.leblogtvnews.com/article-21418804.html
Place 28 : Samantha Who ? http://www.leblogtvnews.com/article-21447786.html
Place 27 : Heroes saison 2 . http://www.leblogtvnews.com/article-21473042.html
Place 26 : Simpsons, saison 19 . http://www.leblogtvnews.com/article-21529250.html
Place 25 : Prison break saison 3. http://www.leblogtvnews.com/article-21552747.html
Place 24 : Weeds saison 3. http://www.leblogtvnews.com/article-21585545.html
Place 23 : Gossip girl saison 1. http://www.leblogtvnews.com/article-21611201.html
Place 22 : Dirty sexy money, saison 1. http://www.leblogtvnews.com/article-21636361.html
Place 21 : Brothers & sisters saison 2.
AVEC LA PARTICIPATION DE :
Cole (Sérieslive)
Tao (Critikseries.com)
www.critikseries.com/
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